Fuzz Theory - Track & eat Voici Fuzz Theory, nouvelle tentacule de la power pieuvre orléanaise donc forcément ça sort chez Opposite Prod mais avec également une coprod dans le grand Est chez Blackout. Le trio, où l'on retrouve notamment un ancien Gravity Slaves au poste de guitariste/chanteur sort son premier LP Track & eat, trois ans après s'être fait les armes sur un premier EP Sin use it. Ok, je vois qu'on a affaire à des p'tits rigolos alors moi aussi je veux jouer. J'ai le nom pour votre prochain disque les gars, ça sera App and 10 it !

Étant donné le patronyme du groupe, vous avez deviné qu'on ne faisait pas dans la folk doucereuse ou l'ambient electronic. Ça envoie des grosses guitares et des gros riffs dès le titre d'ouverture, "Stone age Logan", qui comme son nom l'indique évoque la reine de l'âge de pierre et cette mixture de stoner, punk, rock, noise... C'est du reste l'influence principale, qui se dégage des premiers morceaux, "Midi breakfast" , peut être celui qui se rapproche le plus de Gravity Slaves, "Ma mère disait", le seul curieusement en français ou encore le plus lent "Global warning", qui vient clôturer la face A (la face Fuzz ?) du LP. Pour la B (face Theory ?), on repart à peu près sur les mêmes bases, si ce n'est que "Let's share" démontre davantage de nuances. L'ambiance monte progressivement avec un riff tranquille, qui s'anime petit à petit, puis arrive la fuzz, pour finir sur un truc bien plus massif et noisy. C'est après que j'ai été quelque peu surpris. J'avais bien lu, avant d'écouter ce Track & eat, les noms de groupes cités comme influences dans la bio et à partir de ce moment du disque, c'est plus que frappant. L'instrumental "Chewba K wasa qui" sonne à fond comme du Munity On The Bounty, "O N U", ensuite, rappelle en tous points Rage Against The Machine, quand "Impose me rules", avec son riff entraînant, m'a tout de suite fait penser à l'excellent "Summer holiday vs punk routine" des regrettés Refused. Bon, ok, ils sont toujours actifs mais on ne va pas se mentir, c'était mieux au siècle précédent. Pas de soucis, les Orléanais écoutent plein de trucs différents et se font plaisir, ils auraient tort de s'en priver. Et c'est toujours bien de varier un peu et ne pas proposer exactement la même chose, déclinée en dix-douze chansons identiques. Là c'est juste que l'enchaînement des trois m'a vraiment sauté aux yeux, enfin aux oreilles (j'ai pas repéré le morceau Death From Above 1979 en revanche). Nul doute, vu la qualité déjà proposée, qu'ils sauront à l'avenir s'affranchir ou du moins atténuer ces références un peu trop visibles. La théorie est bien maîtrisée, reste à peaufiner et retranscrire tout cela encore plus personnellement dans la pratique. Sinon, le disque se termine par une très agréable petite sucrerie, avec la très bonne reprise de "Maniac", tube de la BO de Flashdance, que j'ai du googler pour vous dire qu'il avait été écrit par Michael Sembello. Une nouvelle preuve que les classiques de la pop, notamment des années 80, sont toujours aussi efficaces, repris à la sauce punk rock. Ça m'a d'ailleurs donné envie de ressortir la compil' Whiskey dancing, sortie en 2005 chez Slow Death sur ce même thème, avec que des groupes français comme Dead Pop Club reprenant "Let's all chance", Dead End "Big in Japan", Atomic Garden "A forest", Guerilla Poubelle "Sunday bloody sunday" et... Thirsty Six Side "Maniac". Tout s'explique !

Track & eat va tourner chez moi, c'est certain et je suivrai et écouterai avec beaucoup d'attention App and 10 it quand il arrivera.