Originaire de Cardiff aux Pays de Galles, Future Of The Left est composé d'Andy Falkous (chant, guitare, clavier, ex-Mclusky), Jack Egglestone (batterie, ex-Mclusky), Jimmy Watkins (guitare, voix) & Julia Ruzicka (basse, voix, clavier). Un premier album intitulé Curses voit rapidement le jour, suivi de Travels with myself and another qui fait exploser le groupe sur la scène musicale rock planétaire. Désormais "hype" du moment, encensée par la critique, la formation anglo-saxonne est attendu au tournant et prendra près de trois années pour livrer son troisième disque The plot against common sense, cela dit précédé de quelques semaines d'un EP Polymers are forever.
Future Of The Left
Biographie > No Future for you...
Review Concert : Future Of The Left, Future Of The Left à la péniche de Lille (Juin 2012)
Future Of The Left / Chronique LP > The plot against common sense
Grosse sensation du rayon rock sauvage et incandescent de la dernière décennie écoulée, Future of the Left revient quelques années après le génial Travels with myself and another et seulement une poignée de semaines après un EP qui nous a honteusement échappé, Polymers are forever (merci la promo foireuse), avec ce The plot against common sense, remonté comme une pendule. Là force est de constater que l'attente en valait la peine : quinze titres et que du lourd, du très lourd même. Du rock primal qui dégoupille les enceintes malgré une mise en route un peu ratée ("Sheena is a t-shirt salesman"), de la grosse baffe bien clinquante qui fusille à tout va, doublée d'une jolie fessée destinée à faire rougeoyer l'arrière-train, ce troisième album est celui de la maturité formelle des FOTL.
Car on n'a pas le temps de douter après ce semi ratage initial que le groupe propulse dans les tuyaux sa première torpille power-rock : "Failed olympic bid". Une basse qui ravage les conduits, un riffing sulfureux, un rock frondeur, foudroyant et robotique à la mélodie accrocheuse, de celle qui s'insinue dans la psyché pour ne jamais en sortir, un résultat tonitruant : Future of the Left vient de frapper (fort) et n'a pas fait semblant. Le groupe a une recette redoutable et ne se prive pas pour l'appliquer puis l'assaisonner bien comme il faut ("Beneath the waves an ocean"), entre tornade électrique viscérale et expérimentations synthétiques (un "Cosmo's leader" aux bizarreries vocales bienvenues). Mais les Gallois savent également rester un peu plus dans les clous avec des morceaux comme "City of exploded children" ou "Goals in slow motion", avant de bruyamment casser la baraque sur un "Camp Cappuccino" aussi provoquant qu'abrasif, un pur condensé d'exubérance high voltage tendue comme un string de cougar en visite dans un lycée militaire. Show devant.
Vocalement, c'est toujours aussi fou et déjanté, punk dans l'esprit, assez "Mike Pattonesque" sur la forme même et d'une énergie brute, follement contaminatrice ("Polymers are forever"). Toujours sur la corde raide et prêt à tous les excès rock'n'roll, en témoigne notamment le bien déglingué "Robocop 4 - fuck off Robocop " ou l'amusant "Sorry Dad, I was late for the riots". Parce qu'on l'a bien compris, The plot against common sens est un disque bouillonnant d'idée et de fougue rock ou punk (ou les deux en même temps) qui ne s'épargne aucune folie, selon les désirs, inspirations et petites trouvailles de ses géniteurs, des Future of the Left qui mettent une énorme intensité dans la majorité de leurs titres (le surpuissant "I'm the least of your problems") et malgré un ou deux petits ratés ("A guide to men", "Anchor"), livrent ici un album aussi efficace que racé. Une œuvre personnelle dont le songwriting racé est un petit modèle du genre ("Notes on achieving orbit") en est l'un de meilleurs exemples. Plutôt classe donc ce troisième Future of the Left, même s'il lui manque certainement ce petit "truc" en plus qui l'aurait littéralement transformé en véritable pépite du genre. Partie remise ?
Future Of The Left / Chronique LP > Travels with myself and another
Le split de McLusky a laissé plus d'un fan sur le carreau tant le groupe a marqué les esprits et franchement, il y avait de quoi tant la formule du groupe avait un truc ineffablement excitant. Et preuve s'il en est du talent de ce type, Andrew Falkous ex-leader du gang et grande gueule par excellence, retombe parfaitement sur ses pattes avec une nouvelle expérience du nom de Future Of The Left : pas tout à fait les mêmes atouts que son groupe précédent, ici on parle de rock mélodique et catchy, Falkous a le mérite de ne pas se répéter, une nouvelle fois.
Après un premier album très honorable intitulé Curses, le groupe revient avec Travels with myself and another, un disque qui fout un doigt dans le cul aux Queens Of The Stone Age avec ce qu'ils ne savent plus faire, du rock urgent et braillard. Les morceaux rock'n'roll as fuck d'Oliveri sur Rated R par exemple, sur Travels with myself and another, il y en a une pelleté et une jouissive en plus.
Dès le premier titre, "Arming Eritrea", c'est la branlée du siècle et effectivement, les Future Of The Left ont d'autres choses à offrir : ça file toujours tout droit, c'est rugueux, il y a toujours le chant caractéristique d'Andy mais ici avec une volonté de capter l'auditeur avec un riff tueur et le groove de ce clavier décidément important dans la nouvelle peau du groupe. Et globalement, la formule de départ reste toujours la même : du refrain sangsue, des velléités à la fois mélodique et punk et un songwriting qui tient debout de A à Z. Malgré l'énergie déployée constamment, l'album n'en est pas moins linéaire pour autant, le groupe varie subtilement les attaques avec une intelligence rare.
Future Of The Left livre un second album costaud et rageur. Et les gros lourdeaux qui me disent que c'est moins bien que McLusky, c'est juste pas tout à fait la même musique les mecs !