Funeral For A Friend - Conduit Ils ont du manger de la vache (ou de la jument) enragée, ce n'est pas possible autrement ! Sur Welcome home armageddon, on avait retrouvé le Funeral For A Friend qu'on aime, avec ce nouvel album, les Gallois enfoncent le clou et prouvent que leur identité première n'est pas qu'un vieux souvenir. Et pourtant le groupe a de nouveau subi un changement de line-up avec le départ de Ryan Richards qui, après 10 ans de bons et loyaux services, laisse sa batterie à Pat Lundy (ex-Rise To Remain, groupe surtout connu pour être emmené par le fils de Bruce Dickinson), l'arrivée de ce métalleux n'a fait que rebooster le combo qui n'a jamais sonné avec autant de tranchant et de force.

Et au cas où tu n'aurais pas suivi les dernières aventures du groupe, la pochette est claire : un squelette éclaté encadré d'une encre rouge sanguine le tout à la sauce Basquiat. On aime ou pas mais, là encore, c'est tranchant et ça met dans l'ambiance de ce Conduit. Au passage, sache que l'artiste est un vieil ami du groupe et se fait connaître sous le nom de Snowskull. Revenons à la musique et à cette dizaine de titres plutôt expéditifs (la plupart sont balancés en moins de deux minutes trente) et vindicatifs. Le champ lexical laisse pas mal de place à la mort et à la trahison mais aussi encourage à ne pas se laisser envahir par le désespoir et incite à la lutte. Un combat que les instruments ont commencé avant l'écoute des premiers mots, même si "Spine" débute plutôt tranquillement à l'écoute du reste et notamment du titre éponyme qui est l'un des plus lourds jamais composés par le groupe. Une puissance dévastatrice mais qui ne plombe pas le tempo, FFAF appréciant toujours autant la vitesse et jouer sur les ruptures, le rythme comme la densité sonore passent rapidement d'un état à un autre et agressent ainsi sans cesse nos oreilles, incapables de se reposer sur un schéma qui se répéterait tranquillement. Le combo délivre un paquet d'excellents brûlots ("Best friends and hospital beds", "Nails", "Grey"...) avec juste ce qu'il faut de mélodies pour ne pas être classé HardCore et ce qu'il faut de riffs qui arrachent pour ne pas passer en radio !

Même si du groupe auteur de Between order and model il ne reste désormais plus que Kris Coombs et Matt Davies, Funeral For A Friend n'a jamais autant ressemblé à ses premières volontés (les paroles à double sens de "Conduit" sont d'ailleurs très révélatrices : We're all strangers but we're all in this together. (...) I'm feeling closer to the road that leads me away from everything. (...) They give up on us the moment we turned our backs.). Ces deux derniers albums rapprochés relèvent les couleurs du courant émo qui avait pris cher ces dernières années avec une invasion de méchus surtout inspirés par leur banquière. Les prochains concerts risquent d'être enflammés...