fu_manchu_daredevil.jpg Après un No one rides for free, d'un point de vue visuel, assez sobre (trop pour eux), Daredevil inaugure la belle série d'artworks inimitables dont les Fu Manchu ont le secret. Au choix, un véhicule à moteur (du buggy des sables au monster-truck) ou des sexy-babes aux formes voluptueuses... ou les deux en même temps. C'est second degré, genre série B cinématographique "grindhouse" mais c'est totalement assumé et en même temps, ça se prête plutôt bien au style pratiqué. Musicalement, point de révolution fondamentale à l'horizon, sauf que (oui il y a un "sauf que" qui se cache dans le coin de temps à autres), le groupe a eu un peu plus de moyens à sa disposition pour enregistrer le disque qui fait l'objet de la présente chronique, que sur No one rides for free. Donc forcément ça sonne mieux et on le remarque assez vite, confère l'excellentissime "Trapeze freak". Les Fu Manchu savent bétonner leurs albums et à coup de riffs qui dépouillent et en ont apparemment parfaitement conscience. Conclusion, ça rock à tout va, c'est toujours aussi brut de décoffrage et simple (qui a dit primaire ? sic) que sur le premier album, c'est donc parfaitement aussi bien fait, sauf que (oui encore.), le son est donc meilleur. Exit Mark Abshire, welcome Brad Davis. Un Fu Manchu 2.0 ou presque, qui en plus, se paie le luxe de soigner ses riffs histoire de nous faire le coup du "bon il y en a un peu plus, je vous le mets quand même". Et quand ça fait "Tilt" (oui c'est nul), les rockeurs peuvent passer la vitesse supérieure sur "Gathering speed" et se lancer à la poursuite du canis latrans (et oui ce n'est pas parce qu'on chronique du Fu qu'on ne peut pas mettre des mots latins.) du désert sur "Coyote duster". Rock'n rollesque, chargé en alcool frelaté, le groupe envoie la purée. Un petit côté lunaire sur le bien nommé "Space rock", des riffs par packs de douze ("Lug", "Wurkin'" et ses guitares bourdonnantes à mort), quelques passages plus lancinants, les californiens la jouent stoner pur. parce qu'ils le valent bien. Exploitant pleinement leur potentiel les Fu Manchu livrent avec Daredevil un deuxième effort qui confirme largement tout le bien qu'on pensait d'eux. Rock'n roll baby.