Freedom Hawk - Holding on Heavy rock fuselé, tout droit débarqué de sa Virginie natale par le biais du normalement très sérieux label Small Stone Records (refuge des Abraham, Deville, Dozer, Greenleaf, Lo-Pan et autres Sons of Otis), Freedom Hawk, avec un très honorable premier album sorti en 2008, est de ces groupes qui quatre ans plus tard n'inventent strictement rien, empruntant des sentiers incroyablement balisés et semblant passer deux semaines après la bataille pour finalement se laisse écouter sans trop de déplaisir. Mais une fois hein, guère plus de deux si on est critique et que l'on soumet l'album en crash-test comparatif aux côtés de ses contemporains.

Problème, parmi tout ce qui sort actuellement, on trouve dans un registre rock, rocailleux, énergique et fougueux tellement mieux, que si Freedom Hawk n'est clairement jamais mauvais, il n'est pas plus transcendant, notamment sur ce "Thunderfoot" qui dépoussière les enceintes sans réellement cette envie brute de décoffrage de tout dégoupiller sur son passage. Dommage, c'était clairement ce qu'il fallait. Le chant, désincarné, trop mis en avant et le manque de puissance instrumentale de l'ensemble, n'aide pas à convaincre et le riffing paresseux, ajouté à quelques légères imprécisions techniques n'atténue pas le constat. Car en plus, Freedom Hawk de part sa démarche artistique, invite à l'exigence, attise un besoin qu'il ne comble pas ("Living for days","Edge of destiny"). Jusqu'à provoquer un certain ennui ("Her addiction").

Etrangement, on a pourtant envie de dire que si Freedom Hawk n'est pas vraiment mauvais, il n'a simplement rien pour être réellement très bon. Et si c'est pour être simplement moyen, autant s'en aller retourner bosser des compos qui manquent d'à peu près tout pour être excellentes. Et le pire, c'est que c'est le cas de manière systématique. Quand les virginiens tentent de mélanger l'esquisse de ballade ("Zelda") et l'interlude reposant (alors que personne n'est fatigué par le début de l'album) ou qu'ils s'essaient à la ballade groovy ("Nomad") avant de s'en retourner labourer mollement des sillons heavy rock, rien ne fait décoller le palpitant. Pire, on commence à sérieusement attendre que cela se termine. "Magic lady" fait franchir le cap et si "Bandito" tente de faire le coup du gimmick rock funky, faudrait penser que le même artifice utilisé quelques trois minutes durant.. c'est lourd.

Par conséquent, on passe très vite sur la dernière fournée de morceaux (l'album n'en compte que 13 et c'est déjà beaucoup trop), en enchaînant vite fait parce qu'au final, ce qui restera de ce Holding on dans quelques semaines, une fois que les affres de l'oubli relatif font leur œuvre, ce sera.. Bah rien du tout. Par contre, un beau raté de chez Small Stone Records, c'est quand même suffisamment rare pour être signalé.