Vraie naïveté ou tentative de buzz mal réfléchie, le nouvel album de France de Griessen a fait un peu parler de lui avant sa sortie... La demoiselle a en effet subi l'application stricte des règles de Facebook, à savoir "Vous ne publierez pas de contenus contenant de la nudité", la pochette de Saint Sebastien qui dévoile un téton a donc été censurée. Ce n'est pas la première ni la dernière fois, qu'une image est ainsi "interdite" sur le réseau social mais France de Griessen a sorti sa plus belle plume pour dénoncer ce "puritanisme dictatorial" et expliquer en quoi cette photo était importante pour elle puis digresser sur les bonnes moeurs, la barbarie et les homosexuels. Alors que ce soit bien clair, on est tout à fait d'accord pour dire que censurer cette pochette est ridicule mais faut-il essayer d'en faire un buzz médiatique en montant sur ses grands chevaux ? Ca aussi, c'est un peu ridicule. Quiconque suit un peu l'actualité et utilise ce réseau social sait pertinemment qu'il censure à tout va (sauf les décapitations... véridique), d'Adam et Eve aux Femen en passant par Gustave Courbet, les "affaires" sont légions ! Si on foutait une fennec avec des nichons, même en dessin, on se ferait nous aussi censurer, on aurait donc l'occasion de créer un buzz facilement en hurlant à la liberté d'expression... Sauf que Facebook est une boîte privée qui fait accepter son règlement par ses utilisateurs. C'est débile dans certains cas mais c'est comme ça. Point à la ligne.
La photo incriminée fait référence à Saint Sebastien (et pas le sein de Sébastien), martyrisé par les romains et transpercé de flèches (non mortelles, il sera battu à mort un peu plus tard). Pour illustrer l'analogie, France aurait très bien pu elle aussi se planter une (ou plusieurs) flèche(s) dans la poitrine, évitant la censure avec habileté et pouvant même buzzer en énervant les cathos intégristes (jurisprudence Bettina Rheims). France de Griessen a souffert durant l'enregistrement de cet album et a demandé à Shanka de l'épauler à nouveau (il était déjà là pour Six uses for a heart). Alors le guitariste, connu pour son travail de métallurgiste en industrie lourde (Lycosia, No One is Innocent, Destruction Inc.), a secondé son amie mais n'a pas cherché à distordre son propos et ses accords. On le retrouve davantage dans la peau de l'auteur de Rock the folk !, les titres doux étant bien plus présents que la saturation. L'âpreté dont est également capable France est plutôt mise de côté, Saint Sebastien semble assez cool dans l'ensemble, tourmenté certes mais calme et dans la retenue, tel le "Sebastien" qui remémore la fragilité rock d'une Scout Niblett qui aurait enrobé son propos de notes plus chatoyantes.
Quelques titres sont tout de mêmes marqués par un rythme plus soutenu et des guitares plus abrasives, "Je ne saurais", "Swan", "Coeur merveilleux", "Choose Again" se font donc remarquer en nous asticotant les oreilles et nous sortent de l'atmosphère pop parfois un peu trop mélancolique ("Skin and stone", "Les oiseaux", "I thought I had", "Agneau mystique"...). Quand la miss se fait plus rageuse, j'adhère encore plus, un morceau comme "Honey lake" bénéficie peut-être de moins de fioritures et d'arrangements subtils que les autres mais il me touche immédiatement. Sombre et triste, Saint Sebastien est encore plus beau quand il se révolte et cherche à se battre pour reprendre sa vie en main au lieu de se morfondre avec une douceur lumineuse.
Rock >
France de Griessen,
Shanka : Chronique LP
Saint Sebastien
Skin and Stone
Honey Lake
Les oiseaux
Queens and Kings
Je ne saurais
Sebastian
The Veil of Stars
Swan
I Thought I Had
Guitar Decay
Coeur merveilleux
Agneau mystique
Looking for Gold
Choose Again
Little Walls
Honey Lake
Les oiseaux
Queens and Kings
Je ne saurais
Sebastian
The Veil of Stars
Swan
I Thought I Had
Guitar Decay
Coeur merveilleux
Agneau mystique
Looking for Gold
Choose Again
Little Walls
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