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Numéro :
Mag #55
Retour aux affaires courantes ? Après la fête de nos 25 ans, oui, mais non, car chaque mag est une nouvelle aventure et quand on rencontre dEUS, c'est un groupe culte qui s'invite dans nos pages !
Forest Pooky / Chronique LP > Violets are red, roses are blue and dichotomy
Sur la route depuis 25 ans et en solo depuis presque 15, Violets are red, roses are blue and dichotomy n'est "que" le deuxième album studio de Forest Pooky. Je modère tout de suite mon propos, car depuis Every key hole has an eye to be seen through paru en 2012, Forest Pooky n'a pas chômé : tournées aux quatre coins du monde, split album avec Peter Black, Kepi Ghoulie ou Yotam Ben Horin, sans compter un EP, son génial album de covers paru il y a deux ans et ses multiples projets annexes (Maladroit, Supermunk, Napoleon Solo, Sons Of Buddha et bien d'autres). N'empêche que, pour les amateurs du punk-folk singer américano-ardechois, ce deuxième album s'est fait attendre. Mais comme dirait une de mes collègues de boulot, plus c'est long, plus c'est bon. Alors profitons-en !
La force de Forest Pooky, c'est d'être constant dans l'imprévisible. Et dans l'irrésistible aussi. J'ai beau connaître les qualités musicales de cet Artiste (l'emploi de la majuscule est une nouvelle fois amplement justifié), il arrivera toujours à me surprendre en empruntant des chemins que je n'imaginais pas mais qui sont tellement évidents quand on prend le temps d'y réfléchir. En ne restant pas figé dans le prisme du punk-rock dont il vient et dans lequel il a baigné depuis son adolescence avec ses frangins, et en ouvrant encore plus ses œillères à la musique pop et à des orchestrations aussi audacieuses que réussies, Forest Pooky se révèle encore plus fort que je ne le pensais.
Composé durant les confinements de la période COVID, Violets are red, roses are blue and dichotomy (à l'artwork très réussi) se bonifie à chaque écoute. Le premier passage dans ma hi-fi m'aura laissé un peu perplexe car très (j'ose même dire trop) orchestré. Le deuxième m'a rendu plus attentif pour ne pas perdre une miette des délicieux arrangements. Les écoutes suivantes (car je les enchaîne quasi sans interruption) m'ont convaincu. Dès "If I get sick of it", ouvrant ce deuxième album, la mélodie trotte dans la tête et la qualité du morceau est sublimé par les chœurs généreux et la qualité de l'orchestration. Avec "Marvellous", on est encore transporté par la candeur et la finesse de l'écriture et des mélodies. Et que dire de "Jojo judge" (sonnant à s'y méprendre à la David Bowie) et "Crazy heart" qui te fileront assurément des frissons ? Il n'y a rien à dire, il suffit juste d'écouter et de te laisser happer par le charme et le charisme de Forest Pooky.
Oui, Violets are red, roses are blue and dichotomy comporte des plages où le rythme s'accélère et où les guitares saturent un peu plus qu'à l'accoutumé ("I know what love is", le génial "Celling and the floor" et "What you gonna do" qui aurait sa place sur un album de Supermunk). Mais ces titres plus énergiques possèdent ce raffinement pop qui font de ce deuxième album un superbe patchwork musical. Et grâce à la formule live enrichie par le Forest Pooky Full Band (avec Le Bazile à la batterie, Fred Pooky à la basse et Stephan à la deuxième guitare), j'ai hâte d'être une nouvelle fois surpris par les interprétations de ce disque qui, j'en suis certain, pourra être décliné en mode solo comme Forest sait le faire depuis tant d'années. Et tu ne seras pas étonné de retrouver Violets are red, roses are blue and dichotomy dans mes albums de l'année dont la première place est déjà squatté par Not Scientists, groupe de son grand frère Ed. Quand on parle de musique, pas de dichotomie dans la famille Follain.
The Folk Machine c'est un principe initié par Forest Pooky quand parfois, pour changer de la routine solo, il embarque des copains avec lui sur une tournée et en profite pour graver quelques chansons sur un split CD.
Il y avait eu un premier volume avec Yotam Ben Horim (de Useless ID) et Six Mile Station en 2015, un second avec les ricains Seth Anderson et Spike McGuire en 2017 et cette fois-ci, c'est une alliance franco-française avec Stephan (bassiste de Dionysos) et Panic Monster (aka Olivier de Dead Pop Club, dont l'album a été chroniqué dans le précédent Mag). Autre particularité de ce Folk Machine Tour, tous les concerts étaient privés, chez l'habitant principalement, rajoutant encore de la proximité, cassant la barrière artistes / public et permettant de délivrer ces chansons dans un cadre plus intimiste. Et quid de la musique, alors ? Pas de surprise, Forest fait du Forest avec deux morceaux qui ne sont nullement des chutes de studio et ne dépareilleraient absolument pas dans son deuxième album attendu. Ça arrive, ça arrive... patience. "Somewhere" donc et "Happy face", qu'il dédie à son grand frère, Daf (Uncommonmenfrommars) parti trop tôt et plus généralement à toutes celles et ceux ayant perdu un proche. Rappelons-nous des visages heureux... Stephan, que je découvre, enchaîne avec deux morceaux lui aussi, "Don't pretend to be my friend " et "Music owl", chouettes folk songs avec un poil plus d'arrangements que ses camarades. Très bonne surprise. Enfin, Panic Monster clôt cette aventure avec un inédit traitant de la procrastination, "Might as well be an astronaut " (la légende veut qu'il ait tellement attendu avant de trouver et écrire les paroles qu'au dernier moment, saisi du "panic monster", il en ait fait le sujet du morceau) et une version acoustique du titre "Jennifer Lawrence " de Maladroit, accompagné par les chœurs et "woo - ooh" toujours très justes de Forest pour l'occasion.
19 minutes qui passent crème tu l'auras compris, sur un petit cd à pochette cartonnée et cartoonnée (joli dessin à nouveau de Jean Mi Turco). Support your local folk machine scene !
Alors qu'on attend depuis neuf ans son deuxième album solo, voilà que le costaud Forest Pooky nous balance au débotté un disque de reprises, le bien nommé Cover stories. Je vais être honnête, à la première écoute, le sentiment qui m'animait le plus était la circonspection.
À cause du choix des morceaux et groupes repris, à cause de certaines des versions... Quand la pochette avait été teasée, donnant quelques clés et indices pour tenter de deviner de quelles reprises il s'agissait (lisez l'interview par Gui de Champi pour toutes les infos...), j'avais immédiatement reconnu des bouts de pochette de Dear you de Jawbreaker et Clumsy de Samiam. On est clairement là dans ce que je kiffe et partageant pas mal d'affinités musicales avec Forest, je pensais très naïvement qu'il en serait de même sur tout l'album, avec une sorte de best of de ses morceaux préférés. Mais c'était aller un peu vite en besogne et oublier le "stories" dans Cover stories. Tout est heureusement bien expliqué dans le livret et chaque reprise a donc droit à sa petite histoire, parfois fun et parfois beaucoup moins, comme quand on lui demande de jouer "Mad world" à un enterrement... Parmi les covers on trouve certains classiques, que Forest avait l'habitude de jouer en concert, comme "Alison's starting to happen" des Lemonheads ou "Fruit fly" de Nada Surf. J'ai toujours cru que c'était un de ses morceaux, à la base, et qu'elle n'avait pas été ma surprise, en "révisant" pour leur concert en mars 2020 (dernier avant Covid) et découvrant qu'il était dans l'album Let go... Ahaha, shame on me ! Sinon il y a aussi du Bruce Springsteen, David Bowie (deux fois !), Elvis Presley... un autre type de classiques. Mais le concept de Cover stories ne s'arrête pas là. C'eût été trop simple. Forest a eu cette idée folle (non pas d'inventer l'école mais) de n'enregistrer que les parties guitares en bois et voix des douze chansons et filer les pistes à douze arrangeurs différents, amis, personnes croisées sur la route et qui touchaient un peu/beaucoup au son, en leur donnant carte blanche totale pour renvoyer un morceau fini. Et il a eu quelques surprises en récupérant tout ça.
D'où la circonspection dont je parlais au début, qu'il a dû éprouver lui aussi par moments. Mais avec le recul et quelques écoutes plus tard, je trouve finalement que ça fonctionne hyper bien. Certains sont restés assez fidèles aux versions originales et prises de Forest, rajoutant quelques batteries par ci, quelques petits arrangements par là et d'autres n'y sont pas allés de main morte, revisitant complètement les morceaux. Comme la version de "When I move" de Dag Nasty, réarrangée par Fred, compagnon de longue date de Forest et guitariste au sein des Pookies, avec tout plein de sons à la R2D2 ou encore "Atlantic City" du Boss, dans une version un peu dance 90's par Frank Turner. Ce dernier confessant - dans des podcasts que Forest réalise, invitant et interviewant chacun des arrangeurs, avec l'aide Olivier Portnoi - être allé encore plus loin dans l'excès mais s'étant au final légèrement ravisé. Je serais bien curieux d'entendre sa version "non-censurée". Et que dire du morceau le plus surprenant du disque, "You're welcome", extrait d'un Disney, si ce n'est qu'on a là la preuve que Forest peut chanter n'importe quoi, ça passe. Oui, bon, les dessins animés comédies musicales, c'est pas mon truc. Mais on ne va pas se mentir, ça passe encore mieux quand les chansons nous touchent davantage et l'intérêt de ce disque en mode compilation, c'est que tout le monde peut y trouver son compte. Les reprises peuvent-elles cependant supplanter les versions originales ? Certain.es ne goûteront peut être pas à l'arrangement audacieux de Blackie des Hard-Ons sur "Fireman" de Jawbreaker, avec guitares qui dégoulinent un peu, hand-claps et orgue mais même pour un puriste, le "Capsized" de Samiam revisité par Richie Buzz, avec quelques arpèges et gimmicks de grattes bien sentis, me hérisse au moins autant les poils que lorsqu'il est joué par les Californiens. Bravo !
Forest Pooky / Chronique EP > We're just killing time before we die
Pour être tout à fait franc, je suis (du verbe suivre, pas être) avec assiduité et intérêt la carrière de Forest Pooky. Depuis son 1er album, l'ancien bassiste des Pookies n'est pas resté inactif en tournant sans relâche et en partageant des splits avec Kepi Ghoulie (Groovie Ghoulies) et Peter Black (Hard Ons). Excusez du peu. Et alors que notre homme revenait d'un long périple autour du monde et juste avant une tournée française avec Frank Turner, voilà que déboule sur nos platines son nouveau maxi We're just killing time before we die. On ne change pas une équipe qui gagne (surtout pour un artiste solo) et la formule « guitare en bois + voix mélodique et surpuissante » de Forest est toujours aussi convaincante. Il passe sans complexe d'un registre intimiste aux morceaux aussi fédérateurs qu'entraînant. Punk acoustiquement instrumentalisé, chanson joliment décomplexée ou pop délibérément assumée, tout ceci ne sont que des mots sans grande importance car le principal est là : à coup de rencontres et d'expériences accumulées au cours de ces dernières années sur la route ou en studio, Forest Pooky est un artiste complet. Bravo.
Forest Pooky / Chronique Tribute > This machine pays tribute to Flying Donuts
Je n'aime pas le mélange des genres. Surtout quand j'écris pour ton zine adoré. Mais je n'ai jamais caché ma passion pour les Flying Donuts que j'accompagne sur les routes (quand mon rédac' chef m'y autorise) depuis plus de 14 ans. Et je n'ai jamais boudé non plus chroniquer les disques et les concerts du trio vosgien (preuve en est avec trois papiers dans ce numéro). Sauf que là, j'ai bien envie de m'auto-congratuler. Pour une fois. Car avec mes amis Mr Cu!, Dan Kerosène et Jean Loose, nous avons œuvré dans l'ombre et dans le plus grand secret pendant dix mois pour monter un tribute aux Flying. Et le résultat est là : This Machine Pays Tribute To Flying Donuts.
Sélectionner les groupes souhaitant participer à cette aventure discographique n'a pas été une mince affaire. Sauf que les 14 groupes qui ont répondu à l'appel n'ont pas longtemps hésité, et je les en remercie une nouvelle fois. Avec Mr Cu!, nous souhaitions réunir des groupes qui ont croisé les Flying sur la route, des bands qui sont devenus des copains ou qui ont été influencés d'une manière ou d'une autre par le trio spinalien. Résultat des courses : des « locaux » (I'm Afraid avec line-up d'origine s'il vous plait, Diego Pallavas, Escape), du chant en français (Diego Pallavas, Justin(e), Le Meurtre), des vieux potes (Sexypop, Forest Pooky, The Rebel Assholes, The Irradiates), et bien d'autres. Bref, un line-up cohérent et décapant.
Sur le papier, c'est costaud. Mais dans la platine, c'est pachydermique ! Il y a ceux qui ont bien fait leurs devoirs et qui restituent une version fidèle quoique sortant des sentiers battus : le « Since day one » de The Roswell Incident vaut des points, tout comme le lourd et pesant « The right way » de Sexypop, le jouissif « Just a joke » des Rebel Assholes, et les cartouches hardcoreuses de I'm Afraid et d'Escape qui sera adulée pour 666 générations pour s'être attaqué à l'indispensable meilleur titre jamais composé par les Flying, à savoir « Versatile ». Les rois de sleazy rock High School Motherfuckers et Joystix ne sont pas en reste et balancent de belle façon la purée avec respectivement « Going forward » et « Make loud records », et c'est assurément MSL JAX qui respectent à la note près « We're gonna kick your ass ».
Il y a aussi les OVNI qui ont également le secret pour sublimer le répertoire du trio vosgien : le monumental « Back off » de The Last Brigade est aussi surprenant qu'entraînant, tandis que « Daily grind » de The Irradiates version surf rock est à couper le souffle. Le fidèle Forest Pooky n'est pas en reste avec sa brillante adaptation de « Cannot resist » transposée sur guitare acoustique.
Et puis il y a les fous. La team Guerilla Asso a mis les petits plats dans les grands avec la cover de « Take, consume and leave » devenu « T'inquiètes » en français dans le texte par Diego Pallavas avec son solo de guitare à la bouche. Juste parfait. Et ces timbrés de Justin(e) qui balancent en 80 secondes « Menteurs », version française de « Liar ». Les lignes de basse de Fab valent à elles seules l'écoute de ce disque.
Et enfin il y a le coup de génie de Fred sous le costume du Meurtre qui a choisi de composer un titre en français en hommage aux Flying. Poignant, vivifiant, authentique, cette belle chanson me file des frissons à chaque écoute.
14 missiles qui brassent dans la discographie d'un des meilleurs groupes de punk rock encore en activité, voilà ce qui t'attend avec cette galette. Merci aux groupes d'avoir joué le jeu, je ne l'oublierai jamais.
Forest Pooky / Chronique LP > Every key hole has an eye to be seen through
Il y a parfois des artistes qui font vibrer. Non pas parce que le son est trop fort et que ça fait trembler la table basse dans le salon. Non, je ne parle pas d'eux. Je te parle des vibrations du cœur, qui te mettent le cerveau sans dessus dessous, qui te font frissonner. Des gars avec qui il se passe un truc, là, tout de suite. J'ai écouté beaucoup de choses dans ma vie, j'ai vu des concerts par dizaines (centaines), mais la magie de la musique fait que j'arrive encore à m'émouvoir pour ces types qui vivent leur truc à fond et qui transmettent ce truc inexplicable.
Forest Pooky fait partie de ces ARTISTES avec des lettres majuscules. Connu pour les pérégrinations au sein des cultissimes The Pookies, des débiles Sons Of Buddha, des maléfiques The Black Zombie Procession et des malicieux Annita Babyface and the Tasty Poneys, Gwenolé, quatrième d'une belle fratrie, développe depuis quelques années un set solo, piochant essentiellement dans des influences folk et punk outre atlantique. Une guitare, une voix. Un jeu de six cordes complètement décomplexé, sans prise de tête mais non sans intérêt, de jolies mélodies et des arpèges astucieuses entremêlées d'accords bien sentis. Mais il y a aussi cette voix. Impressionnante. J'ai eu l'occasion de voir l'individu dans des configurations différentes (salle, bar, salon, mariage), avec toujours une rafale dans la gueule à chaque fois que l'homme pousse son organe précieux.
Alors voilà, Every key hole has an eye to be seen through, qui succède à un premier 3 titres précurseur de qualité, est un premier album autoproduit et réalisé grâce à une souscription ayant permis à Forest Pooky de réaliser ce petit bijou de folk pop. Je ne vais pas vous faire le détail de chaque titre, aucun intérêt, que dire de plus que les morceaux sont tout simplement beaux. Tristres, gais, courts, longs, rythmés, posés, mais toujours, oui, toujours beaux. Quelques batteries bien senties et des percussions accompagnent parfois les guitares pour donner quelques couleurs, mais l'essentiel est là : des mélodies à tout bout de « chant », des guitares touchantes, on mélange le tout délicatement et on obtient l'album parfait pour chaque occasion de la vie.
L'homme sera en tournée dans toute la France cet automne, checkez les dates sur son site : le barbu ne sera jamais loin de chez vous. Et si vous le croisez, dites lui que « Soul Dealer » me file la larme à l'œil. Il se foutra peut être de ma gueule, mais qu'importe, les ARTISTES me font vibrer je vous dis.
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