Fordamage - Belgian tango Un de plus. Au risque de me répéter après avoir déjà introduit Ed Wood Jr autour d'une sélection d'artistes similaires (et, ponctuellement, pas si éloigné que cela des forces actuellement en présence), je dirais que Fordamage constitue une autre facette de cette mouvance ayant poussé sur un terreau mi-post-punk, mi-noïse-rock et chez qui Fugazi, Shellac, Ricaine, Menfolk, Don Caballero ou leurs concitoyens Gravity Slaves font office de références. Des influences bien ancrées puisque, au risque de paraître sévère, on songe beaucoup trop à elles (surtout en début d'albums) lorsqu'on immisce Belgian tango dans son mangeur de disques... Sauf que les nantais, relativement à leur aise sur cette aire-là, en usant de pas mal d'ingéniosité (et donc de réussite) parviennent à tracer leur propre voie : en injectant des petites pointes délirantes que Le Singe Blanc n'aurait pas démenti, en glissant partiellement sur un terrain math-rock compact ou, à l'inverse, et c'est peut-être cet aspect-là que le groupe devrait travailler pour s'affirmer, en laissant les coups de butoirs systématiques de coté au profit de plans bien plus raffinés ("ABCD" et le savoureux "Clean dirty water").
Avec une personnalité à confirmer mais des idées plein les méninges, les Fordamage prennent donc une place bien méritée au sein de cette scène qui, de Sincabeza à Kiruna, de Pneu à Passe Montagne en passant par Looking For John G, décline rock, noïse, post-punk et post-hardcore en toute impunité... et pour notre plus grand bonheur !