Foo Fighters - Foo fighters Nirvana est mort, vive les Foo fighters et leur premier album éponyme ! Dave Grohl avait déjà auparavant démontré des talents de songwriting ("Marigold" sur un maxi de qui-tu-sais, une première cassette démo...) et galvanisé par l'accueil positif reçu par ses travaux, décide de poursuivre l'expérience sur un long effort. Nirvana est mort mais le père Grohl, marqué par quelques années de cohabitations avec Cobain, porte encore des séquelles d'In Utero et de son géniteur : une sensibilité pop exacerbée dans un costard punk/indé, ce qui valait pour l'un vaudra pour l'autre, du moins le temps d'un album de 45 minutes.
Dans les 12 titres qui composent cet album, il n'y a que des tubes qui déboitent des épaules et une alternance de pop-song et pop-punk song super classe. "This is a call" et "I'll stick around", les deux premiers singles de l'époque, font très mal et assuraient déjà les Foo fighters de quelques royalties dont Dave Grohl n'avait surement plus besoin. Et l'album est loin d'être fini, "Big me" est la première chanson foncièrement pop de l'album et on découvre une facette vraiment pas négligeable du groupe : ah, et on a oublié de te dire que c'est un putain de tube... La suite de Foo fighters, c'est une atlernance parfaite en terme de dynamique et un songwriting qui n'a déjà rien a envié à Saint Kurt en terme de constance : caresse pop/gifle punk-rock enrobé par une prod' aux petits oignons qui porte les stigmates d'une époque... De "Alone+easy target" à "Exhausted", c'est de la démonstration de talent comme il n'en fera plus jamais sur ses autres albums (quoique...) : bim, bam, boum... C'est terminé et c'est parfait. Les Foo fighters par la suite, c'est une autre affaire et un autre groupe : Dave Grohl va chez le coiffeur, vire ses musiciens lives (exit Pat Smear, exit William Goldsmith) et racole du coté de la "big rock" avenue avec des producteurs clinquants, remplit des stades avec U2 et se tape plein de gonzesses connues mais ça, ça intéresse beaucoup moins votre serviteur même si, admettons-le, The colour and the shape et consorts, c'est peut-être du rock sympa mais ça a beaucoup moins de pedigree/de sex-appeal que ce premier disque carrément méga-excellent.

Ndr : à noter la présence de Greg Dulli d'Afghan Wigs/The Gutter Twins sur le titre "X-static" mais aussi l'omniprésence de Dave Grohl qui a tenu tous les instruments de A à Z.
Ndr 2 : Tu as surement remarqué l'artwork à base de science fiction dont Dave Grohl est particulièrement fan. Drôle de coïncidence ou pas, l'un des disques favoris du bonhomme, c'est Trompe le Monde des Pixies dont l'artwork et les textes sont aussi inspirés par la science fiction. Drôle de coïncidence bis : le producteur de Trompe le Monde, c'est Gil Norton, on te laisse aller voir qui a produit The colour and the shape. La boucle est bouclée.