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Originaire d'Oxford, les Foals jouent ensemble depuis 2005 mais sortent leurs deux premiers EPs courant plus tard via Transgressive Records. En 2008 paraît l'album Antidotes, produit par David Sitek (TV on the Radio) via Transgressive et Sub Pop aux USA. Le succès est au rendez-vous et voit notamment le groupe faire une apparition dans la série TV anglaise Skins avant de dévoiler son deuxième album courant 2010.

Review Festival : Foals, Route du Rock 2010

Foals / Chronique LP > Antidotes

Foals - Antidotes Foals, c'est une véritable entité emmenée par son leader naturel Yannis Philippakis. Ces anglais sont avant tout des passionnés. La preuve : dès leurs débuts, ils se sont mis à tourner intensivement dans tout le Royaume-Uni, animés par une mentalité que ne renieraient pas certains acharnés du circuit DIY hardcore. Qu'importe les conditions pourvu qu'on joue, l'art avant tout, notamment avant les normes imposées d'une société qui étouffe ces jeunes musiciens. Foals décroche alors un contrat avec un label indé après avoir refusé sans aucune politesse les propositions des majors, fait la couverture du célèbre NME avec la mention "Best band of the year", ce qui entraîne une véritable curiosité chez le grand public. Les jeunes Anglais partent alors direction New York pour enregistrer leur premier album avec David Sitek, membre génial de TV on the Radio. Insatisfaits du mix de ce dernier, les Foals repartent avec leurs bandes sous les bras pour remixer eux mêmes l'album non sans avoir oublié de signer auparavant chez Sub Pop pour les Etats Unis, label mythique de Seattle qui avait grandement participé à l'essor du grunge dans les années 90.

Antidotes sort en 2008 sous les acclamations de la presse et du public. Les raisons ? Une musique novatrice, loin des formats habituels, riche, mélodique, rythmique, scandée et surtout animée par tellement de passion et de vérité que c'est en est Foals. Littéralement, les poulains en anglais. Et depuis trois ans, bon nombre de gens sont tombés sous le charme de ce quintet natif d'Oxford. Et un sacré paquet de musiciens en ont chanté les louanges. Normal ce groupe à part est terriblement inspirant et inspiré. très fort (voir insupportable pour moi par moment car trop intense). Si on ajoute là dessus que visuellement que ce soit au niveau de l'artwork, des photos et des clips du groupe, on sent une véritable souci artistique qui va au delà de la volonté de plaire commercialement, on peut dire qu'il s'agit d'un groupe entièrement acquis à la cause artistique. L'album s'ouvre sur "The french open" qui cristallise à lui seul l'esprit de la musique de Foals. Batteries syncopées, guitares jamais en jouées en dessous de la douzième case (ce qui est un exploit pour tout guitariste), chants scandés, mélodies rêveuses, guitare brillantes... On est dans de la grande musique anglaise dans son sens le plus noble noble : ça sonne très aigu, très brillant et on est loin de l'idée de gros son à l'américaine. Un mélange entre math rock, reggae, african pop et new wave mais avec une véritable identité sonore et musicale ce qui semble être un autre exploit. Ca tape des mains, ça crie, ça chante, ça joue,bref ça vit et ça s'en fout pas mal des conventions. "Cassius", "Balloons", "Electric bloom", "Tron" sont de la même trempe. Chaque chanson a son passage de génie, sa sensiblité à fleur de peau, sa rage, sa colère, sa douceur. On atteint des sommets sur "Olympic airways", véritable hymne au rêve qui est accompagné d'un clip qui mérite le coup d'oeil pour son ambiance tellement centrée sur les choses essentielles. Personnellement, Foals me retourne vraiment les tripes à chaque écoute tellement ça transpire la sincérité à chaque note. Et sur scène, les anglais ne s'économisent pas et vivent pleinement leur musique de manière totalement habitée. Si il y a bien un mot qui caractérise Antidotes c'est "jubilatoire". Et si à l'approche du deuxième album, et à l'écoute du premier single, on a un peu peur du virage pris par le groupe, on se dit que de toute façon peu de groupes on réussi à mettre la barre si haute pour un premier album. Alors, on leur pardonnera volontiers un plantage sur le deuxième tellement cet Antidotes était de haute facture.