Flying Donuts - Until the morning comes Vous m'excuserez auprès de ceux qui souhaitaient du suspens. Vous m'excuserez également auprès de ces personnages qui attendaient de lire entre mes lignes pour se faire un avis fondé sur la nouvelle galette des Flying Donuts. Car oui, je vais lâchement lâcher le morceau dès maintenant : CE DISQUE EST UNE BOMBE !!! Oui, vous avez bien lu, Until the morning comes, troisième méfait longue durée de mes vosgiens préférés (enfin, si on considère que ma femme est maintenant vosgienne, elle passe en preum's hein ?), est carrément essentiel dans une discothèque bourrée à craquer de heavy rock, de punk 'n' roll et de power pop. 13 titres gorgés de riff rock 'n' roll, de mélodies imparables et d'émotions palpables à chaque break ! Le power trio, qui a rejoint l'écurie Kicking Records depuis la sortie de l'excellent This machine makes loud records, n'a cessé d'écumer les scènes d'Europe (et notamment celles faites de bric et de broc des pays de l'Est où le verbe "gitaniser" prend tout son sens) et de pérenniser son heavy rock depuis la sortie de Renewed attack. Flying Donuts s'est imposé à force de riffs vengeurs et de plans bass/batt explosifs comme une des références du circuit indé, sans complexe devant les grosses écuries. Qu'ils jouent dans ton salon ou sur les scènes d'un festival, ce groupe donne tout ce qu'il a et c'est certainement ça qui fait sa marque de fabrique. Mais la bonne tenue sur scène ne fait pas un bon disque me direz-vous ? vous avez très certainement raison. Flying Donuts est de l'ancienne école, celle de ses aînés (ai-je besoin de citer les Burning Heads ou les Sheriff ?), cette école où l'on ressort en ayant tout compris : évolution dans les compos et les albums, avec ce petit truc qui fait que même avec du changement, on vous reconnaît entre mille. J'appelle ça la classe. Et avec toutes les pépites punk power pop rock déjà composées, Jérémie, Emmanuel et Benjamin ne pouvaient décemment pas lâcher du leste et baisser le niveau. Franchement, ça serait mal connaître les trois gaziers. Le tableau est brossé, mais que retenir de Until the morning comes ? Un artwork épuré et efficace. Pas de fioritures, juste quelques photos sous dominante verte et le strict nécessaire. Puis une production plus qu'efficace avec la paire Alex Borel/Chris Arnaud du Warm Audio Studio (Burning Heads, UMFM, SOB...). Musicalement, le groupe a encore mûri depuis ses dernières productions pour approcher un style résolument lourd, castagneur et furieusement mélodique. Le trio est à l'aise pour enfourner des brouettes de riffs 666 % rock et s'en donne à coeur joie pour maltraiter pour la bonne cause leurs instruments. Alors que les Flying Donuts nous avaient laissé sous le choc avec un "We're gonna kick your ass" lourd et pesant à souhait en fermeture de Renewed attack, le trio remet le couvert en prémices de Until the morning comes, avec "Dynamite". Le (s)tonnerre gronde pour notre plus grand plaisir. Les guitares sont incisives, la basse grondante, et la batterie explosive. Puissance et précision quant à la qualité des arrangements. Passé ce moment fort, on ne peut que constater que la machine est en marche et qu'elle n'est pas prête de s'enrayer, à l'image du ré-jouissant premier single "Not mine anymore". Flying Donuts est définitivement le rejeton d'une union alléchante de Motörhead ("Liar"), QOTSA ("Nobody wants to fall") et des excellents The Wildhearts dont l'ombre surgit dans des morceaux tels que "Feel allright" ou "Stuck". Le groupe ne craint personne et use à profusion de breaks astucieux, de parties instrumentales généreuses et de plans savoureux. Flying Donuts s'offre même quelques incursions intéressantes hors des sentiers battus (le Smashing Pumpkinsien "In the mirror") tout en se faisant une joie d'envoyer des compositions à en faire pleurer les plus durs ("Hiddden face", "Anything more") et des bombes atomiques high energy ("Stuck", "Can not resist"). On tient là un album confirmant le potentiel énorme des beignets volants et la preuve que le rock 'n' roll se porte toujours aussi bien du coté de chez nous. Inévitablement, Flying Donuts est en place, et celui qui arrivera à me contredire n'est pas encore né !