Flying Donuts : Renewed attack Scotché ! Bluffé ! Émerveillé ! Bref, comblé. Voilà les qualificatifs qui me viennent à l'esprit (ou plutôt au bout des doigts) quand j'active la touche 'play' de ma haute fidélité qui me déverse les douze titres du nouvel lp des Flying Donuts. Putain, ils l'ont fait ce putain de disque tant attendu ! Passé du rang d'espoir du punk rock punchy avec leur premier disque Last straight line, les Flying passent à la vitesse supérieure et deviennent avec Renewed attack un groupe majeur du circuit indé. Qui l'aurait cru ? Moi, en tout cas, j'en suis persuadé. Certains diront que je ne suis pas objectif pour les raisons qu'ils savent (et ils n'ont certainement pas tord, les bougres !), je leur répondrai que je suis fan du trio depuis le premier accord que j'ai entendu un soir de décembre 2001. Renewed attack, c'est douze brûlots composés et mis en boite à quatre, à l'époque où Raph Aenima faisait encore partie de la partie. Enregistré, mixé et produit par l'englishe Harvey Birrell (ressortez vos skeuds des Sheriff ou de Therapy?, et ce nom vous dira certainement quelque chose), labélisé par José Records (autoprod' quoi) et distribué par Overcome (vous me direz qu'il y a pire comme carte de visite pour les Vosgiens en 2006), ce disque risque de faire sérieusement parler de lui. Pour vous faire un petit topo en quelques mots, prenez la rage de Motorhead, les mélodies de Foo Fighters et la puissance crasseuse de Queens of the stone age période Songs for the deaf, mélangez le tout et vous obtiendrez un des disques de l'année.
"My target" ouvre le bal avec son flow de mélodies et d'accords en puissance, tube parfait et idéale entrée en matière façon soft rock. Puissant sans être agressif, hit parfait sans tomber dans les travers de la facilité, cette chanson bien connu de ceux qui suivent le groupe en live est le single parfait. Et c'est déjà avec ce premier titre qu'on mesure le boulot abbatu (humour !) par les Vosgiens depuis le premier album. Les voix sont parfaites, la prod est massive, super son, Flying Donuts rivalise avec les plus grands et joue dans la cour de ses idoles. Et la puissance du groupe se vérifie ensuite avec l'explosif "Opposite guys" que le trio a choisi de mettre en avant. Et on le comprend. A en réveiller un mort. C'est tendu, c'est diaboliquement efficace. Ceux que certains prenaient pour des clones de Second Rate peuvent revoir leur copie. Et ce n'est pas "Back off" (déjà présent sur leur précédent 7 pouces) qui me contredira. Flying Donuts joue avec les nuances et le groupe ainsi capable de lancer sans crier gare un autre tube punk pop avec "Passions and actions", véritable petit bijou. Le refrain est vite dans ton crâne, et pour t'en défaire, ça va être coton. Référence au grandissime "No one knows" des non moins grandissimes Queens of the stone age, "Wanna know" ralentit le rythme sans jamais relâcher la pression. La puissance de composition est impressionnante, ça risque de barder sur les routes. Hommage au stoner, riff hard rock, c'est comme vous voulez, c'est du bon, tout simplement. "Heartbreacker" est encore une bombe punk pop avec ses guitares solo façon redneck qui en ferait pâlir un Sam Guillerand et sa Ricken'. Mais ce n'est qu'un avant goût, un prémice, une entrée avant le plat de résistance, LE MEILLEUR MORCEAU du disque : "Reach one goal". La première fois que j'ai entendu ce titre, je n'ai rien compris. Mais vraiment rien. Tellement le morceau est riche en riffs, en plan bass batt puissants, en guitares motorheadiennes, et en refrain inoubliable. Flying Donuts a du cran, et le rendu sur le disque de ce morceau parfait pour le live est une véritable réussite. Le temps de se remettre de nos émotions avec "Leave home" qui mériterait de détrôner toutes les merdes de la radio (hum hum) et d'avaler une grosse rafale de guitares lourdes et crasseuses avec "On the other side" qu'on attaque le morceau inconsciemment en hommage aux héros de Besançon "Daily grind" au chant étonnant. FD est aussi à l'aise avec les chansons punk rentre dedans qu'avec les mélodies pop et, dans notre cas, les titres plus émotionnels et crève coeur. Pour finir avec ce disque décidemment trop court, deux hymnes en devenir, "We're gonna kick your ass", mélange de stoner et de speed métal cher à Motorhead. Le groupe termine ses shows avec ce morceau rentre dedans et joue avec nos ner(d)(f)s en balançant son rock crasseux et son pont de génie. Et d'histoire d'achever dans la pure tradition beignet volant, "Victim" en septième vitesse, sorte de défoiloir dans lequel Raph doit être coupable.
Douze titres, douze bombes, pas forcément accessibles pour tous mais tellement jubilatoire pour ceux dont le rock survitaminé ne fait pas peur. Je fais partie de la dernière catégorie. Incontestablement une des meilleures surprises de ce début d'année. A coup sûr, le groupe n'aura pas volé les éloges qu'il va forcément recevoir pour Renewed attack. Et bonne nouvelle, il passera pas loin de chez toi pour défendre cet alexandrin, ces douze (coups de) pied (au cul).