Flor del Fango - Paz y pan Après l'aventure La Mano Negra, les chemins des divers musiciens ont pris des routes différentes et parmi les trois voies principales, on retient Manu Chao, Marousse et Flor del Fango où évoluent le guitariste Daniel Jamet et le batteur Philippe Teboul. Les deux loustics ont fondé ce combo avec Napo Romero (guitariste et chanteur qui passera aussi par Les Hurlements d'Léo) qu'ils ont longtemps côtoyé. Le trio s'entoure de quelques amis dont le clavier Matu (qui passera par Indochine), Marucha (une chanteuse espagnole installée en France découverte dans Gas Gas Gas), le bassiste Alejandro (B.Roy Et Sa Bande, Grand Orchestre De Ménilmontant), Patrick (également batteur chez Parabellum), fera la fête à la fin du millénaire, et se mettra en pause pour 15 ans. De retour en 2017 avec Hekatombeando, la fiesta reprend ses droits jusqu'au Covid... Une sale période qui semble derrière nous, on peut de nouveau aller chanter et danser avec de la musique latino dans les oreilles, c'est ce que nous propose Paz y pan.

Fortement marqué par La Mano Negra, les douze pistes sentent le soleil, le Mexique et d'interminables apéros. Si ce style très festif est plus taillé pour la scène que pour l'écoute au casque, Flor del Fango soigne ses auditeurs avec une belle variété d'ambiances, un travail méticuleux sur les sonorités et donnent autant de couleurs à sa musique que l'on peut en compter sur l'artwork. Autour d'un cœur guitaro-hispanisant, on peut trouver la voix de la cubaine Yaité Ramos Rodriguez (La Dame Blanche également passé dans l'écurie Sergent Garcia) sur "Mermelada", de l'électro enfiévré sur "Dame veneno", des parties rappées bien sentis sur "Agua", de l'anglais (mélangé à l'espagnol bien sûr) sur "Sweet Magdalena", de la trompette sur "Poema de harina", une ambiance feutrée, acoustique et intimiste sur "Uno nunca sabe"... autant de titres qui tranchent avec une moyenne très remuante, très "rock alternatif". Pour les fans de La Mano Negra, le corazon battra un peu plus fort en écoutant "Paz y pan", "Mambo" ou "Hay que ver", les titres qui sont les plus proches des années 80'. "Paz y pan", choisi en nom pour l'album est la plus explosive, la plus revendicative aussi, c'est un slogan zapatiste qui rime avec "No pasarán" et réclame la liberté pour le peuple, c'est aussi ma préférée.