The Fleets

Biographie > Du rock qui flotte

Trio rock originaire de la capitale, The Fleets est encore un tout jeune groupe puisque formé il y a une peu plus d'un an, en septembre 2004, pour être précis. Leur style, les trois parisiens le voient comme un mélange somme toutes assez classique de pop aux lignes mélodiques affirmées et de riffs rock percutants et accrocheurs. Initialement composé de Pierre (guitare), Simon (batterie), le duo The Fleets est devenu trio à la suite de l'arrivée de Quentin (chant/ basse) au sein du groupe. Se disant influencés par les Beatles, Coldplay ou The Strokes, les trois musiciens se mettent rapidement au travail et composent une grosse quinzaine de titres qui figureront sur leur premier effort, un album éponyme composé de seize morceaux et qui voit The Fleets sauter la case démo ou EP sans se poser la moindre question.

The Fleets / Chronique LP > Do good

The Fleets - Do Good S'il ne fallait reconnaître qu'une seule qualité à The Fleets, ce serait assurément l'opiniâtreté... et la capacité (rare dans ce milieu) à savoir se remettre en question (d'accord ça en fait deux...). Ainsi, après avoir été assez critique au sujet de leur premier effort, les Parisiens ont accepté nos reproches et, au lien de nous blacklister, nous ont soumis leur deuxième disque à l'écoute. En toute objectivité (oui, ça arrive), Millionaire était effectivement bien meilleur. Un partout la balle au centre donc. Pour prendre l'avantage, The Fleets a donc décidé de nous faire parvenir leur troisième disque, histoire de définitivement remiser aux oubliettes les critiques émises suite à leur effort inaugural. Celui-ci a pour nom Do good et voit le groupe assumer ses erreurs passées en avouant clairement leur état d'esprit "Nous sommes quatre garçons dans le fantasme". De leur ardent désir de reconnaissance qui considérait l'écriture comme la seule chose qui importait, ils ont compris qu'il fallait peut-être aussi bosser un peu plus la technique et changer leur regard sur leur processus de composition. On appelle aussi ça la maturité.
Partant de ce constat, les The Fleets ont décidé d'appréhender leur songwriting d'une autre manière, de jouer différemment aussi. Et si les premiers morceaux de la carrière du groupe laissaient entrevoir une certaine (fausse) assurance qui pouvait être vue comme un peu prétentieuse, le groupe est donc clairement revenu à des bases plus... simples. Il écrit désormais des morceaux pop-rock un peu moins ambitieux sur le fond, mais en soignant la forme dans les moindres détails. Et ça leur a réussi, l'interprétation est impeccable et le travail sur le son, irréprochable. Normal ils se sont notamment entourés de Greg Hoepffner, lequel outre ses activités au sein de Brighton, Radius System, Template et Time to Burn, a monté son propre home studio baptisé Feels like home Recordings via lequel, il travaille notamment avec Dawnshape, RQTN ou Second Class Citizen. Un avatange non négligeable, qui permet au groupe de dévoiler ici une dizaine de compos légères et frissonnantes, lumineuses et enlevées ("Light ? Is this light ?", "Cotton Candy clarity", "Grammar simple"...). Des pop-songs dandy, des mélodies fugaces aux rythmiques bondissantes, The Fleets fait simple, sans se poser de question. Et c'est bien mieux comme ça.

[fr] Feels like home Recordings: MySpace (283 hits) External ]

The Fleets / Chronique LP > Millionaire

the_fleets_millionaire.jpg Le cas The Fleets est assez curieux. Il y a deux ans, je reçois un album qui est alors le premier essai d'un groupe qui a délibérément choisi de passer l'étape "démo / EP" pour directement nous enquiller dans les esgourdes pas moins de seize titres sensés composer son premier effort discographique. Et à l'époque, le groupe s'était-il montré un peu présomptueux, toujours est-il que cet album, éponyme, chroniqué dans nos pages, ne m'avait pas complètement convaincu. Et l'ayant clairement fait comprendre par mes mots, je m'attendais à ce que le groupe nous boude à l'air de la sortie de son deuxième disque. Mais surprise, ce ne fut pas le cas. Me voici donc en possession d'un nouvel opus signé The Fleets qui a su aiguiser mon intérêt. Le groupe semble apparemment accepter la critique et a cru bon de mettre en petit mot à mon attention afin de préciser que ce deuxième effort était relativement différent de leur premier, un bon point pour eux donc. Mais là, nouvel ecueil, en me rendant sur la page myspace des parisiens, je ne peux m'empêcher d'admirer ce magnifique petit sticker sur lequel on peut lire : "la FNAC aime The Fleets...".
Nonobstant mon dégoût profond pour ces marchands de tapis (pas de culture, hein... de tapis) hors de prix et accessoirement fossoyeurs d'enseignes indépendantes, je décide tout de même de jeter une oreille sur ledit album, baptisé Millionaire (après tout ce n'est pas de la faute du groupe si les gens de la FNAC on aimé... sic). Et là curieusement The fleets pêchait par gourmandise (seize morceaux parmi lesquels quelques titres trop insignifiants), cette fois, le groupe a carrément réduit la voilure, se "contentant" de neuf nouvelles compositions. Et ce qu'il a "perdu" en quantité inutile, The Fleets l'a gagné en homogénéité appréciable. Le groupe est convaincu d'avoir produit un album différent de son prédecesseur et n'a pas menti. Ou oublie l'éléctricité intermittente des débuts, bienvenue à l'élégance folk-indie pop gracile et acoustique. Résultat, on a droit à des morceaux tout en retenue et songwriting affiné, des ballades pop légères ou mélancoliques à l'humilité touchante ("This tune", "Holy 17"). Le groupe ose, varie les styles, mélange les genres avec l'enfantin et christique "Bad christian", un choix curieux, et renoue avec les sonorités éléctriques de ses débuts sur les très efficaces "Hello hello" ou le tubesque "Millionaire". On pense parfois aux Clap your hands say yeah! en mieux (la "faute" en revenant chanteur, sic), d'autres fois au précieux Sufjan Stevens...
N'hésitant pas à avouer ouvertement ses préférences musicales, The Fleets succombe aux charmes de revival pop 60's (façon Kinks) sur quelques mélodies où le groupe oublie ses erreurs de jeunesse se débarasse des quelques futilités encombrantes pour affirmer sa musique en la rendant plus directe, plus simple et donc sincère ("Golden ticket S.M"). Un soupçon de country, pas mal de folk-pop fragile, frissonante et savoureusement hésitante, The Fleets livre ses nouvelles compositions écrites sans artifices et le recul nécessaire pour appréhender au mieux ce deuxième effort. En conséquence, on dira prétentieusement de ce Millionaire qu'il est une vraie bonne surprise et que si la FNAC aime, le W-Fenec aussi...

The Fleets / Chronique LP > The Fleets

the_fleets_artwork Artwork urbain, rock issu directement de la rue, le son de The Fleets navigue à vue entre un The Strokes en plus posé et tous ces groupes folk rock qui nous arrive par pack de 12 depuis cinq ans. Seize titres pour un premier album, un peu à l'image de ce que nous avait pondu le cultissime groupe anglais My Vitriol, bref The Fleets n'a pas peur de se retrousser les manches pense-t-on. Et pourtant, paradoxalement, les premiers titres de cet album sont assez paresseux, à tel point que l'on met pas mal de temps à véritablement entrer dans cet album, même après plusieurs écoutes.
La faute à quatre ou cinq titres placés en début de tracklisting, des morceaux assez auto complaisants et sans réel relief ou l'on sent le groupe qui aime avant tout s'écouter jouer. Passée l'intro un peu prétentieuse, un duo melotron/piano sans un gramme d'originalité, on découvre véritablement la musique de The Fleets avec "Writing a letter", puis "The meeting". Deux titres symptomatiques de ce que vaut cet album. Deux titres rock largement influencés par le l'esprit rock des 60's. Accrocheur et inspiré pour le premier, très conventionnel pour le second. Même impression d'ennui relatif sur "My hand", il n'y a rien sur ces deux morceaux qui sorte le groupe de l'ordinaire. Non pas que ce soit désagréable à écouter, mais tellement de combos rock sont passés avant que The Fleets arrive, avec bien quinze ans de retard.
"I mean I'm out" et "Lifeplumbers" font donc effet de piqûres de rappel, "The meeting" avait convaincu, le trio parisien nous prouve que son rock classieux lo-fi sait produire des mélodies, certes faciles, mais définitivement plus dans la vibe de ce que l'on attend d'un groupe tel que The Fleets. Des ballades folk rock efficaces qui se révèlent très convaincantes. Le groupe était sur la bonne pente, dommage qu'il retombe dans ses travers avec quelques titres qui n'ont définitivement rien à faire sur cet album. Trop demander en fait notamment partie, texte mélo-dépressif sonnant très variété française, instrumental envahi par les fantômes d'un formatage mainsteram. on passe son tour.
Encore une fois, le groupe fait mieux par la suite, beaucoup mieux même avec l'excellent et très rock old-school "Ok". Ce titre est sans conteste LE tube de The Fleets ; et pour le coup, on comprend pourquoi ce morceau, qui peut faire penser à du Coldplay, plaît tant au public selon les dires du groupe. On aurait tendance à se lasser par la suite des ballades folk rock lo-fi, mais le groupe a su anticiper et nous lâche un "Jody bluemoon" post-grunge et catchy à souhait.
Retour aux morceaux plus légers avec "For 8 to 9" et "Turn of the lights", deux titres bondissants et complètement dans l'esprit rock british des années 90, l'omniprésence des guitares offrant à la musique de The Fleets ces sonorités électriques si chères à The Strokes. Des titres encore une fois convaincants au milieu d'autres très oubliables. De quoi sans doute faire un très bon EP 8 titres au lieu d'un véritable album.