Le cas The Fleets est assez curieux. Il y a deux ans, je reçois un album qui est alors le premier essai d'un groupe qui a délibérément choisi de passer l'étape "démo / EP" pour directement nous enquiller dans les esgourdes pas moins de seize titres sensés composer son premier effort discographique. Et à l'époque, le groupe s'était-il montré un peu présomptueux, toujours est-il que cet album, éponyme, chroniqué dans nos pages, ne m'avait pas complètement convaincu. Et l'ayant clairement fait comprendre par mes mots, je m'attendais à ce que le groupe nous boude à l'air de la sortie de son deuxième disque. Mais surprise, ce ne fut pas le cas. Me voici donc en possession d'un nouvel opus signé The Fleets qui a su aiguiser mon intérêt. Le groupe semble apparemment accepter la critique et a cru bon de mettre en petit mot à mon attention afin de préciser que ce deuxième effort était relativement différent de leur premier, un bon point pour eux donc. Mais là, nouvel ecueil, en me rendant sur la page myspace des parisiens, je ne peux m'empêcher d'admirer ce magnifique petit sticker sur lequel on peut lire : "la FNAC aime The Fleets...".
Nonobstant mon dégoût profond pour ces marchands de tapis (pas de culture, hein... de tapis) hors de prix et accessoirement fossoyeurs d'enseignes indépendantes, je décide tout de même de jeter une oreille sur ledit album, baptisé Millionaire (après tout ce n'est pas de la faute du groupe si les gens de la FNAC on aimé... sic). Et là curieusement The fleets pêchait par gourmandise (seize morceaux parmi lesquels quelques titres trop insignifiants), cette fois, le groupe a carrément réduit la voilure, se "contentant" de neuf nouvelles compositions. Et ce qu'il a "perdu" en quantité inutile, The Fleets l'a gagné en homogénéité appréciable. Le groupe est convaincu d'avoir produit un album différent de son prédecesseur et n'a pas menti. Ou oublie l'éléctricité intermittente des débuts, bienvenue à l'élégance folk-indie pop gracile et acoustique. Résultat, on a droit à des morceaux tout en retenue et songwriting affiné, des ballades pop légères ou mélancoliques à l'humilité touchante ("This tune", "Holy 17"). Le groupe ose, varie les styles, mélange les genres avec l'enfantin et christique "Bad christian", un choix curieux, et renoue avec les sonorités éléctriques de ses débuts sur les très efficaces "Hello hello" ou le tubesque "Millionaire". On pense parfois aux Clap your hands say yeah! en mieux (la "faute" en revenant chanteur, sic), d'autres fois au précieux Sufjan Stevens...
N'hésitant pas à avouer ouvertement ses préférences musicales, The Fleets succombe aux charmes de revival pop 60's (façon Kinks) sur quelques mélodies où le groupe oublie ses erreurs de jeunesse se débarasse des quelques futilités encombrantes pour affirmer sa musique en la rendant plus directe, plus simple et donc sincère ("Golden ticket S.M"). Un soupçon de country, pas mal de folk-pop fragile, frissonante et savoureusement hésitante, The Fleets livre ses nouvelles compositions écrites sans artifices et le recul nécessaire pour appréhender au mieux ce deuxième effort. En conséquence, on dira prétentieusement de ce Millionaire qu'il est une vraie bonne surprise et que si la FNAC aime, le W-Fenec aussi...
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The Fleets : Chronique LP
Millionaire
London tower again
Bad christian
Hello hello
This time
Golden ticket to S.M
Holy 17
Rich in my car
Millionaire
We eat the babies
Bad christian
Hello hello
This time
Golden ticket to S.M
Holy 17
Rich in my car
Millionaire
We eat the babies
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