Brutal. Radical. Noir. Épique. Voici les premiers adjectifs qui me viennent à l'esprit quand il s'agit d'évoquer le premier EP quatre titres de Fléau, nouveau venu sur le champ de bataille musical et fièrement originaire de Lyon. Quatre adjectifs qui se suffisent à eux-mêmes. De quoi rugir de plaisir. ou de rage.
Brutal. Fléau ne fait pas dans la demi-mesure en décrochant quatre missiles qui bourrent du feu de Dieu. Un mélange de street punk hardcore avec un crachin de oï en français dans le texte, le tout dans un style proche de Bishops Green, Battle Ruins et, cocorico, Rixe. Te voilà prévenu. Ça joue juste, simple et c'est surtout efficace. Pas de fioriture, une attaque menée sans apparat et avec beaucoup de conviction.
Radical. Aucun compromis n'est à attendre des quatre guerriers de Fléau qui s'appliquent une discipline de fer. Sans sourciller, Fléau va tout droit, dévastant tout sur son passage et prêt à en découdre avec toute sorte de gueux qui voudrait le faire sortir des rails.
Noir. Le champ lexical des quatre torpilles lancées par la catapulte Fléau est sans équivoque : armée, cruauté, cauchemar, trahison, mort, enfer, combat, pitié, souffrance, désespoir. Si tu pensais te retrouver dans une ambiance banquet arrosé et animé, passe ton chemin. Fléau, c'est sale, boueux, saturé et sacrément burné.
Épique. Car au milieu de ce constat de désolation et de haine, Fléau, en plus d'être efficace (neuf minutes au compteur pour ce premier EP, suffisantes pour t'asphyxier, permettent de se faire un avis éclairé sur la question), est très bien entouré. Pressure pour la France, Contra Records pour l'Allemagne et Red Scare Industries pour les USA sont les labels chargés de répandre la Peste sous forme d'un 45 tours coloré (rouge pour le sang, vert pour la souffrance et gris pour les armureries).
Fléau peut donc conquérir le monde et partir en croisade sur les scènes de France et de Navarre. Et bien plus ! "Gloire éternelle" pour Fléau.
Publié dans le Mag #47