Flashfalcon

Flashfalcon / Chronique Split > East side story

Los Disidentes del Sucio Motel | Flashfalcon - East side story Los Disidentes del Sucio Motel vs Flashfalcon : soit la fratrie Mavericks qui affronte la famille Falcon dans un combat de rue orchestré par Deadlight Entertainment (également label des trop rares Loading Data) et placé sous le signe du Dieu Rock'n'roll, c'est le menu proposé par ce split LP servi en édition limitée et répondant au doux nom d'East side story. La tradition d'un fight-club rock à l'ancienne est respectée à la lettre et c'est donc entre gentlemen que les deux groupes se livrent à un duel pour lequel chacun propose trois titres avant d'assurer chacun une reprise de l'autre.

Les furieux LDDSM livrent avec "The ones" puis "Lucha libre", deux titres sur lesquels ils exploitent la facette la moins massivement stoner et rentre-dedans de leur musique quand bien même le quotas de riffs et décibels fracassant se révèle largement supérieur au minimum syndical ici exigible. Compos fuselées et mélodies intensément efficaces, les "frangins" se sont un peu assagis sur ce coup mais l'ensemble reste quand même viril. Et d'une redoutable efficacité. D'ailleurs cela ne leur va pas forcément plus mal même si les éclairs de fougue stoner électrique de Soundtrack from the motion picture rendent parfois un peu nostalgiques. Alors sur le final du second titre les Maverick Bros montent peu à peu en pression en lâchant quelques riffs de tueurs qui mettent tout le monde d'accord. Une cover hi-energy des Flashfalcon avec "Eternal lonesome boy" plus tard et c'est avec un "Persia" élégamment burné que le groupe conclue tout en maîtrise sa partie non sans avoir au préalable convaincu l'auditeur, une fois encore, de toute sa classe stoner rock façon Kyuss vs Queens of the Stone Age. LDDSM 1 - Flashfalcon 0.

La réponse, fatalement attendue, ne va pas trainer et les Flashfalcon vont aller au charbon sans ciller au détour d'une attaque très catchy sur "Ridin' with the Mavericks", lequel annonce la couleur façon Velvet Revolver. Mais pas le VR du pauvre hein... le genre de truc qui envoie au moins autant la sauce que le groupe de Scott Weiland, l'envie d'en découdre furieusement en plus. En clair, "on" va se tirer la bourre entre les deux groupes et les Los Disidentes del Sucio Motel étant passés les premiers, les Flash' vont pouvoir se lâcher derrière dans un registre purement rock'n'roll, droits dans leurs bottines. Et ce dans les règles de l'art. Petit moment d'hésitation sur un "Low life" qui peine parfois à sortir d'un certain conformisme, la "faute" sans doute à une écriture extrêmement (trop) classique, mais rapidement la reprise du "Sir Dany Jack" des LDDSM remet les compteurs à jour. Une reprise signée Flashfalcon d'une explosivité brûlante, d'une turgescence fougueuse et qui rend grâce aux qualités intrinsèques des deux groupes concernés. Quant au quatrième et dernier titre, ils est là pour rappeler que sur leur Voracious appetite, venomous bite, les Flash' étaient déjà des adeptes du bottage de cul intégrale et que quelques années plus tard... ça n'a toujours pas changé. Flashfalcon 1 - Los Disidentes del Sucio Motel - 1. Balle au centre et une conclusion déjà évidente quant à la teneur de cet East side story...

En clair un split hautement recommandable... foutrement recommandé, tu n'as donc plus qu'à aller faire les vide-greniers de la région pour récupérer une platine vinyle...

Flashfalcon / Chronique LP > Voracious appetite, venomous bite

Flashfalcon - Voracious appetite, venomous bite LP Voracious appetite, venomous bite, oui... on a envie de faire des jeux de mots vaseux, d'autant que cet album sonne coup un coup de trique bien cinglant sur des tympans qui n'en demandaient pas tant. Hantés par les démons du rock'n'roll, les frenchies de Flashfalcon (signé chez Nicotine Records, le label des Ashtones et The Lustkillers) déboulent ici avec un album gorgés de petites bombes high-energy vénéneuses, furieusement burnées et bien chargées en électricité.
Des riffs par pack de douze qui secouent les vertèbres, une énergie qui contamine les amplis, vampirisant les tympans comme personne, le groupe délivre ici un cocktail hautement addictif de power-rock et de punk furibard prêt à faire exploser les jukebox ("Moody Weather", "Let's Start Tonight"). Les Flashfalcon ont les crocs qui rayent le parquet du studio ("One after the other") et soignent leurs mélodies pour gagner toujours plus en efficacité. Droits dans leurs bottes et déjà mis en orbite par les premiers brûlots de ce Voracious appetite, venomous bite, ils lâchent alors les chevaux et mettent tout ce qu'ils ont dans les chaussettes sur des titres de la trempe d'un "You ain't no good (for rock)" (hymne rock punky basique mais fédérateur) lancé à toute blinde, d'un "God damnit" foudroyant d'incandescence rock'n'roll ou d'un "Trailer Park Queen" qui dynamite tout sur son passage...
Des compos parfaitement troussées, zéro faute de goût à l'horizon, du calibré pour mettre à ses pieds une salle de concert toute entière ("Guts on fire"), un groove qui cartonne et une bonne dose de cool, Voracious appetite, venomous bite est de ces albums que l'on écoute d'une traite, une bière fraiche à la main, les tympans qui fument... Certes, Flashfalcon ne révolutionnera pas le Rock avec cet album, mais lui met au passage un bon coup de pied au cul... et c'est déjà pas mal.