Rock Rock > The Flaming Lips

Biographie > L'exception psychée

The Flaming Lips The Flaming Lips Formée en 1983 à Norman dans l'Oklahoma (aux USA pour les nuls en géographie), The Flamping Lips est une formation indie-rock psychédélique aussi connu pour ses excentricités live, sa belle productivité (4 EPs, 13 albums studio et pas mal d'autres sorties diverses et variées en quelques trois décennies de carrières). Une référence du genre, presque une exception culturelle de la scène américaine, dont le succès critique ne s'est jamais démenti alors que, sans doute du fait de ses partis-pris artistiques, parfois expérimentaux, le groupe n'aie jamais énormément cartonné dans les charts.

Quatre albums parus en indépendant (Hear It is, 1986 / Oh my Gawd!!!, 1987 / Telepathic surgery, 1989 et In a priest driven ambulance 1990) avant que le groupe ne signe en major au début des années 90, les Flaming Lips se font rapidement un nom et une réputation suite à quelques prestations live homériques (dont l'une où ils manquent de mettre le feu à la salle ce qui leur vaut d'être repérés par Warner justement). Un tube plus tard (en 1993 avec le morceau "She don't use jelly") et les Flaming Lips embarquent pour des tournées marathons notamment aux côtés des Red Hot Chili Peppers. Les dates s'enchaînent, quelques tensions inhérentes à une vie sur les routes éreintantes apparaissent et lorsqu'une certaine lassitude commence à poindre, le groupe décide de délaisser un peu les sphères rock traditionnels pour la musique expérimentale.

En résulte notamment Zaireeka, un quadruple album enregistré entre 1996 et 1997 dont les pistes se superposent de manière à ne plus former qu'une seule oeuvre, ainsi que les très expérimentales Parking Lot Experiments puis Boombox Experiments, à mi-chemin entre créations musicales "standards" et les happenings artistiques un peu barrés. Deux ans plus tard, les Flaming Lips livrent sans doute ce qui reste leur "meilleur" album avec The soft bulletin, acclamé par la critique. Alors que les shows du groupe sont de véritables spectacles à part entière, les albums connaissent un réel succès dans les sphères indie un peu pointues, les natifs de l'Oklahoma tournent aux côtés de Cake et Modest Mouse et commencent même à travailler sur un long-métrage (Christmas on Mars, qui verra finalement le jour en 2008). En 2002, ils sortent l'album Yoshimi battles the pink robots qui s'offre un joli succès indé et rafle même un Grammy Award.

Les albums et EPs s'enchaînent (Ego tripping at the gates of Hell en 2003, At war with the mystics en 2006, Embryonic en 2009), les projets un peu fous aussi, The Flaming Lips cultivent savemment le presque culte qui les entoure, reprennent l'opéra rock Tommy de The Who, enregistrent une version retravaillée de The dark side of the moon des Pink Floyd avec Henry Rollins avant de faire entrée remarquée dans le Guiness Book des records avec une série de 8 concerts données en seulement 24 heures, battant ainsi le record du poids lourd du hip-hop US Jay-Z qui s'était contenté de 7 ou en un morceau de près de 6h...

The Flaming Lips / Chronique LP > The Flaming Lips and heady fwends

The Flaming Lips and Heady Fwends Bon Iver, Prefuse 73, Nick Cave sans les Bad Seeds, Ke$ha, Neon Indian, Erykah Badu ou encore "madame" Yoko Ono, c'est ce casting très luxueux que The Flaming Lips ont convié à leur énième grand Barnum musical qu'est cet album de "guests" : le bien nommé The Flaming Lips and heady fwends, une oeuvre-somme de quelques dix-sept pistes aux grandiloquences furieuses ("2012 (You must be upgraded)"), ballades aussi hallucinées que provocatrices ("Is David Bowie dying?") et autres bizarreries insaisissables ("Girl, you're so weird") : ébouriffant. Une habitude chez les natifs de l'Oklahoma en même temps.

Toutes les outrances, les petites (ou grandes) extravagances sont ici autorisées et les savants-fous (ou fous savants on ne sait plus) de l'indie psychédélique américain ne se freinent pas. Une collaboration sous acide avec Bon Iver ("Ashes in the air"), un énorme boxon sonique en compagnie de Prefuse 73 sur "Supermoon made me want to pee" (pour lequel il faut quand même s'accrocher), les Flaming Lips alternent éclairs de démence et coups de génie. Porté par un feeling incroyable, un groove torride et électrique, "Children of the moon" avec la hype du moment Tame Impala se révèle aussi perchée que magnétique, insidieusement (mais génialement) hypnotique ; et quelques instants plus tard, le featuring de Jim James de My Morning Jacket emmène "That ain't my trip" dans les étoiles.

Quant au morceau produit avec Lightning Bolt, il suffit de lire le titre de cette "western-song" ("I'm working at NASA on acid") pour comprendre que le résultat va être aussi étrangement psyché que subtilement crépusculaire. Et c'est le cas, même si la "touche" LB est largement effacée par la marque des auteurs du très culte Zaireeka. Des Flaming Lips qui ont également invité une madame (Yoko Ono sur le farfelu et fantômatique "Do it!") et un monsieur avec son altesse Nick Cave, sur le pas très heureux "You, man? Human???", avant de pousser la provoc jusqu'à convier Chris Martin de Coldplay pour un "I don't want you to die", en forme de véritable sommet d'emphase pop à l'éloquence bluffante. Entre-temps, Erykah Badu aura fait succomber l'auditeur à ses charmes sur un sublime "The first time I ever saw your face" et démontré une fois encore que le groupe, capable d'absolument tout, en totale roue libre sur cette compilation de collaboration, est surtout un catalyseur de merveilles.