The Flaming Lips and Heady Fwends Bon Iver, Prefuse 73, Nick Cave sans les Bad Seeds, Ke$ha, Neon Indian, Erykah Badu ou encore "madame" Yoko Ono, c'est ce casting très luxueux que The Flaming Lips ont convié à leur énième grand Barnum musical qu'est cet album de "guests" : le bien nommé The Flaming Lips and heady fwends, une oeuvre-somme de quelques dix-sept pistes aux grandiloquences furieuses ("2012 (You must be upgraded)"), ballades aussi hallucinées que provocatrices ("Is David Bowie dying?") et autres bizarreries insaisissables ("Girl, you're so weird") : ébouriffant. Une habitude chez les natifs de l'Oklahoma en même temps.

Toutes les outrances, les petites (ou grandes) extravagances sont ici autorisées et les savants-fous (ou fous savants on ne sait plus) de l'indie psychédélique américain ne se freinent pas. Une collaboration sous acide avec Bon Iver ("Ashes in the air"), un énorme boxon sonique en compagnie de Prefuse 73 sur "Supermoon made me want to pee" (pour lequel il faut quand même s'accrocher), les Flaming Lips alternent éclairs de démence et coups de génie. Porté par un feeling incroyable, un groove torride et électrique, "Children of the moon" avec la hype du moment Tame Impala se révèle aussi perchée que magnétique, insidieusement (mais génialement) hypnotique ; et quelques instants plus tard, le featuring de Jim James de My Morning Jacket emmène "That ain't my trip" dans les étoiles.

Quant au morceau produit avec Lightning Bolt, il suffit de lire le titre de cette "western-song" ("I'm working at NASA on acid") pour comprendre que le résultat va être aussi étrangement psyché que subtilement crépusculaire. Et c'est le cas, même si la "touche" LB est largement effacée par la marque des auteurs du très culte Zaireeka. Des Flaming Lips qui ont également invité une madame (Yoko Ono sur le farfelu et fantômatique "Do it!") et un monsieur avec son altesse Nick Cave, sur le pas très heureux "You, man? Human???", avant de pousser la provoc jusqu'à convier Chris Martin de Coldplay pour un "I don't want you to die", en forme de véritable sommet d'emphase pop à l'éloquence bluffante. Entre-temps, Erykah Badu aura fait succomber l'auditeur à ses charmes sur un sublime "The first time I ever saw your face" et démontré une fois encore que le groupe, capable d'absolument tout, en totale roue libre sur cette compilation de collaboration, est surtout un catalyseur de merveilles.