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Quel est le point commun entre un groupe pionnier du metal extrème comme Napalm Death et un power trio donnant dans un boogie rock savamment bluesy ? La réponse tient en un nom : Bill Steer. L'homme à l'origine du groupe a géometrie variable qu'est Firebird s'est au départ fait les dents chez les poids lourds du grind/ death avant notamment d'intégrer le line-up de Carcass. En clair, le gusse ne donnait pas vraiment dans la finesse. Et pourtant, depuis 1999, Firebird démontre que le groupe n'a rien avoir avec les formations prescitées et qu'au contraire, un passé de grindcoreux peut tout à fait coïncider avec un présent plus apaisé. Après trois albums (Firebird, Deluxe et N°3), sortis entre 2000 et 2003) et trois labels différents (Rise Above, Music for Nations et SPV), Firebird revient en 2006 chez les premiers pour attaquer l'hexagone avec Hot wings.

Firebird / Chronique LP > Hot wings


firebird_hot_wings.jpg Etait-il vraiment indispensable de sortir un album baptisé Hot wings, le 11/09 ? Peut-être pas forcément tant le jeu de mot, sans doute involontaire, peut se révéler douteux. Quoiqu'il en soit c'est le label Rise Above qui s'est chargé de cet album signé Firebird et lorsque l'on connaît le passif de la structure, on se tait et on écoute. Et, lorsque l'on connaît le style de prédilection des artistes signés chez Rise Above (Capricorns, sHeavy, Taint, Electric Wizard...), on ne peut que s'attendre à du rock rugueux, velu et hormoné qui va à l'encontre des tendances du moment. Et du rock venlu, viril et burné on aura donc.... Car avec son heavy boogie rock, il est une évidence incontestable, Firebird ne fera jamais la une du très hype NME. Et pour cause, avec ses riffs très rocailleux et son chant délibérement old-school, le combo se découpe une part de hard sudiste pour le mélanger à un esprit lorgnant du côté du boogie rock.
Se cotoient ainsi riffs rentre-dedans, harmonica, groove sinueux et vocalises branchées 80's. Pour un résultat rythmé, simple, carré et finalement efficace dans la catégorie rock de saloon... ("Misty morning"). Atmosphère gorgée en éléctricité ("Good times"), Firebird délivre une musique que l'on peut rapprocher de celle des Five Horse Johnson et leur récent The mystery spot, paru chez Small Stone Records, il y a quelques mois. A savoir, un cocktail alcoolisé de lignes de grattes classieuses, et rythmiques percutantes sans jamais heurter les tympans sensibles de leurs très chers auditeurs. Le petit souci dans tout ça, c'est que d'une, à la longue, il est difficile de se renouveler ; et de deux que leur rock parfois abrasif (le début de "Horse drawn man"), ne l'est pas toujours assez pour éviter de se complaire dans un hard FM pas toujours du meilleur effet (la fin de "Horse drawn man"). Reste quelques compos regueuses et taillées pour les lives ("Overnight" et ses puissants riffs power-rock), des titres parfois plus heavy tels que "Bow bells" ou bondissants et roue libre ("Flying blind"), un chant particulier mais auquel on finit par s'habituer, le tout pour un petit album sans prétention mais très sympathique à écouter.