Fink - Perfect darkness Quatrième album pour Fink, qui rompt avec la récurrence visuelle de ses précédents disques pour livrer ici avec Perfect darkness un objet à l'élégance qui sied parfaitement au contenu de ce digibook très classe qui ravira les collectionneurs. Un disque de songwriter, raffiné et élégant, porteur d'une mélancolie prégnante et veloutée, ce nouvel opus est serti de quelques dix compositions précieuses, à la noirceur blues ténue et aux flagrances indie/folk/rock inspirées. Car dès le départ, un filet de nostalgie feutrée vient happer l'auditeur et "Perfect darkness", éponyme à fleur de peau, nous fait déjà succomber.
La suite varie les tonalités, nous faisant tour à tour ressentir cette douleur que l'auteur semble vouloir nous avouer pudiquement, ses blessures qu'il évoque avec retenue ("Fear is like fire", "Yesterday was hard on all of us"), ou alors des moments plus heureux, certes empreints d'une certaine nostalgie, mais portés par des mélodies lumineuses. Et enlevée ("Honesty"), quand Fink ne joue pas très clairement la carte de la ballade folk "western" qui se laisse emporter par les courants des immensités désertiques américaines ("Wheels"). Une petite envie de tube avec "Warm shadow", certes un peu facile mais très classe quand même et voici que l'anglais dévoile un peu plus ses atouts de songwriter.
Une palette "d'écriture" qui n'est pas la plus étendue qui soit, mais qu'il a su affiner à sa main : "Save it for somebody else", "Who says"... Fin Greenall fait jouer la corde sensible et le fait particulièrement bien, à tel point que si l'on met de côté le poussif "Foot in the door", ce Perfect darkness-là se révèle être un joli sans-faute que vient conclure le très beau et détaché "Berlin sunrise", ultime offrande indie/folk de la part d'un auteur au talent plus rare que ce que l'on imaginait. Et à l'aisance tout aussi subtile que sa musique est personnelle. Une jolie classe pour la rentrée...