Filter - crazy eyes La carrière de Filter joue aux montagnes russes, après une ascension fulgurante (oui, Title of record est pour moi le sommet), le groupe de Richard Patrick a soit descendu soit regrimpé dans notre estime. Après The sun comes out tonight, la logique voudrait qu'on remonte la pente... Si on ne sait pas trop quoi penser de l'artwork (si ce n'est qu'il colle bien au titre Crazy eyes), ce n'est qu'après plusieurs écoutes qu'on peut affirmer que la collection de titres envoyés par le Filter de 2016 est plutôt du genre à repropulser la machine vers le haut !

A part le frontman, tous les membres ont changé, bienvenu donc pour quelques mois (voire plus si affinités) à Oumi Kapila (guitare), Ashley Dzerigan (basse), Chris Reeve (batterie) et Bobby Miller (machines) qui ont du aimé le Filter des débuts plus que le récent car ils n'ont pas découragé Richard Patrick dans sa volonté de retourner vers le futur et dans l'ambiance de ses débuts, celle d'un rock alternatif sombre et industriel. Pour l'accompagner dans ce voyage, Richard a fait appel à Ben Grosse, déjà derrière la production de Title of record et Michael "Blumpy" Tuller connu pour avoir bossé avec Nine Inch Nails. Le mixage de Brian Virtue (30 Seconds To Mars, Deftones) ou le mastering d'Howie Weinberg (Soundgarden, The Mars Volta, Smashing Pumpkins, Staind...) sont bien entendu irréprochables. Côté nostalgie, son vieil ami Danny Lohner (NIN, A Perfect Circle...) est également passé filé un coup de main et dès "Mother E", titre introductif, tu sais que le Filter dérangeant et incisif est bel et bien de retour !

Et la locomotive Patrick emmène ses wagons sur des territoires assez modernes où les guitares crasseuses affrontent des machines électro ("City of blinding riots"), ce qui ravira les fans de Trent Reznor et nous ramène 20 ans en arrière ! Filter, c'est avant tout un groupe de rock et la dynamique de la plupart des titres est clairement dans le registre "alternatif des années 90's" amalgamant avec brio les parties les plus sourdes et froides aux plus acoustiques et chaleureuses (cette voix !). Bref, depuis Title of record, on tient peut-être là le meilleur opus de Filter, tout simplement. Impensable ? Ecoute "Nothing in my hands", il aurait pu être enregistré à cette époque-là !!!