Filter - The sun comes out tonight Avec Filter, c'est un coup oui, un coup non. Si Anthems for the damned avait été un retour aux affaires un peu (voire beaucoup) faiblard du groupe de Richard Patrick, son successeur, The trouble with angels avait, un peu à la surprise générale, largement redoré le blason d'un groupe que l'on pensait un peu perdu dans les méandres de l'industrie du disque. Mais fatalement, on avait un léger doute au moment de s'attaquer à The sun comes out tonight et pour le coup, le flair du fenec sauvage se révèle affuté. Trop.

Car on ne va pas se leurrer bien longtemps, la mise en route du nouvel album des auteurs de Short bus, Title of record ou The amalgamut est au mieux particulièrement poussive... au pire salement putassière ("We hate It when you get what you want", "What do you say"). Un rock métallisé très paresseux, une prod' qui en veut mais des ficelles énormes cachant grossièrement l'ambition première du groupe. Plaire à tout prix à un public easy-listening. Quitte à commettre une ballade aussi pathétique que l'atroce "Surprise". Certains vendent leur âme au diable, eux ils la livrent en plus. Là, ça devient difficile et le sample électro de lancement de "Watch the sun come out tonight" laisse augurer le pire... qui arrive finalement avec l'infâme mixture rock FM pop daubesque digne du plus mauvais 30 Seconds to Mars mixé avec tout ce que l'on peut détester chez Filter. Violent.

Soit une absence totale de créativité rock, une énorme dose d'effets de production et autres artifices ne masquant absolument pas le niveau zéro (et on est soft) de composition d'un album qui se révèle un supplice à écouter sur ses cinq premiers titres. Et n'est guère meilleur sur la suite (pire c'était limite pas possible..). Par conséquent, "It's got to be right now" n'est pas terrible mais à côté du four intersidéral des morceaux précédents, on est presque soulagé (c'est dire l'ampleur du désastre créatif). Verdict assez similaire sur un "This finger's for you" pompier mais qui ne fait toujours pas décoller le niveau et en même temps, on ne s'y attendait pas. Puis comme le groupe a décider de vraiment se rater dans les grandes largeurs, il enchaîne avec un "Self inflicted" avant de se compromettre une nouvelle fois avec le piteux "First your break it". Pathétique.

On est alors à 8 titres sur douze et on n'ira pas plus loin tant The sun comes out tonight est à la fois affligeant et insultant de médiocrité crasse. Presque R.I.P Filter.