Filter - The trouble with angels Alors on va la faire courte d'entrée : si le reboot de Filter à l'occasion d'Anthems for the damned ne vous a pas convaincu, vous pouvez quand même tenter votre chance avec ce The trouble with angels qui pourrait bien vous réconcilier avec les auteurs de Title of record et Short bus. Pour les autres... vous devriez quand même rester jusqu'à la fin. Ceci étant dit, voir le groupe signer chez Nuclear Blast a pu surprendre, le label étant entre autres derrière des noms de la trempe de Candlemass, In Flames, Meshuggah, Primal Fear ou Samael, (une opportunité de faire vibrer le tiroir-caisse ?)... que l'on se rassure (ou pas), Filter n'a pas pour autant viré de bord. Et livre avec ce nouvel opus un pur album de power-rock testostéroné, pop, électronique et mélodique comme il sait le faire...
Le cas Filter prête pourtant à controverse : entre les pour et les contre, la différence est considérable et pour cause, le groupe est depuis son comeback entre deux feux. Et ce ne sont pas les trois premiers titres de The trouble with angels "The inevitable relapse", "Drug boy" et "Absentee father" qui vont répondre à toutes les interrogations. Car ne serait-ce que sur le second cité, il y a du bon gros riff bien cartons, de l'énergie à revendre et quelques breaks percutants à souhait qui confèrent à l'ensemble une efficacité redoutable, quand bien même il manque un "truc" : de la finesse dans les mélodies, une prise de risques inconsidérés, en clair le petit plus qui fait que la musique du groupe nous fasse réellement décoller. Mais ça va venir. Pour l'instant, il s'agit de rôder la mécanique.
Car Filter a encore quelques cartes à abattre ; au choix un "No love" en forme de single "tubesque", une ballade romantique (mais pas trop) avec "No-re-entry" et pas mal de titres bien couillus aux mélodies pop certes, mais aux riffs tranchants comme aux plus belles heures de sa carrière, le tout agrémenté de quelques petites touches électroniques ("Down with me", "Catch a falling knife", "Clouds"). On y est, le groupe est en mode "reborn" après un Anthems for the damned aux résonances très politiques mais qui du fait manquait paradoxalement d'un peu de personnalité. Et ça fonctionne plutôt pas mal, voire très bien. D'autant qu'en mettant un point final à son The trouble with angels avec "Fades like a photograph (Dead angel)", il démontre que dans une veine pop comme dans un registre rock dur aux atmosphères travaillés et aux arrangements bien troussés, il peut mêler écriture personnelle et efficacité béton.