Belmondo Belmondo Les tournées qui passent par la France le dimanche devraient être proscrites... fatigue accumulée de la semaine, vie de famille et boulot le lendemain... n'en rajoutez pas plus. Ah si ! Une chute à 200 mètres de la salle et une entorse qui d'après les médecins m'immobilisera pendant une semaine et demie. Mais il nous en fallait bien plus pour nous empêcher de voir le groupe de Richard Patrick qui n'était pas passé en France depuis plus de 20 ans...

Boitant sur les 200 derniers mètres, le chemin de croix n'était pas fini car le manager du groupe avait "omis" de me rajouter sur la liste des accreds. C'est donc sur le quai, le petit bain pour les non parisiens est une péniche, que j'entends les premiers accords de Belmondo...

Je rentre enfin, après négociations et avoir montré patte blanche, dans la salle qui est bondée et je vous avoue qu'avec une cheville dans le sac, je n'avais pas envie de jouer des coudes pour aller shooter aux pieds des artistes... C'est donc la coursive qui me servira de base arrière pour pouvoir assister aux concerts.

Belmondo est un groupe international, un Suisse, deux Français et un Anglais. Le groupe n'a encore sorti que des singles mais a déjà une prestance scénique et ils n'ont pas à rougir. La communication avec le public est facilitée par le fait que la chanteuse est française. Le groupe officie dans un style entre grunge et rock hybride qui est un peu éloigné du style des Américains mais qui nous plonge dans une ambiance "fin des années 1990 début 2000" avec des titres qui pourraient figurer sur la BO de The crow II aux côtés de "Jurassitol" qui résonnera sous le niveau de la scène dans quelques dizaines de minutes. Le groupe qui n'a pas encore sorti d'EP arrive a sortir un set de 12 titres plein d'énergie. "Ventriloquists" qui sortira quelques jours après sous forme de single met tout le monde d'accord. L'enchainement des trois derniers titres, "Bethlehem", "Marie-Antoinette" et "RPD" est d'une efficacité sans nom. Le groupe a tout donné et a mis le public dans sa poche.

Filter Filter Filter attaque la soirée avec le classique "You walk away" puis embraie dans la foulée avec le nouveau titre "The srowning" mais il faudra attendre le troisième titre, "For the beaten", pour que le public soit entièrement conquis. Ce titre reprend tous les ingrédients des titres réussis de Filter et il n'est pas étonnant que le bateau Petit bain commence à tanguer. Le dernier album en date The algorithm est en effet un des meilleurs albums en date de Filter depuis 15 ou 20 ans. Richard Patrick est étonnement très chaleureux avec le public, je l'aurais imaginé à l'instar de sa musique un peu plus froid. La setlist est parfaitement ciselée avec quatre titres du dernier album soit autant que "Title of record" et deux du mythique Short bus qui aura définitivement scellé notre amour pour le groupe. A l'époque Richard Patrick tout juste sur le départ de NIN indiquait dans les interviews qu'il ne faut jamais quitter un job sans en avoir trouvé un autre. Et c'est ce job qu'il fait parfois en dents de scie mais qui fait que son nom est aussi connu que celui de son ancien employeur. Le public retrouvera avec plaisir le titre de la BO de Spawn, sorte d'alter ego de celle de Judgment days pour la génération X, avec duo improbables comme sur ce titre que Filter partage avec The Crystal Method, "(Can't you) trip like I do". Avant le titre "The take", Richard Patrick indique qu'il est temps de monter d'un cran et réclame un moshpit dans la petite fosse du petit bain. Le titre suivant issu de la BO de The crow II fait remonter énormément de souvenir tant "Jurassitol" était un hymne de la fin des années 90 tout comme la quasi intégralité de la tracklist de cette BO. Filter a su également ménager son public avec des titre comme "Take a picture" ou encore "Face down". Richard Patrick ponctuera à plusieurs reprise son set de "Fuck Trump" notamment avant le titre "American cliché". Filter ne triche pas et même si la setlist voit des traits séparer le set principal du "rappel", le groupe reste sur scène pour profiter du public. Nous avons même vu le frontman piquer un téléphone au premier pour se filmer. Le set se termine par un "Hey man ! nice shot" tout en puissance et la fin du set me fait sentir la baisse d'adrénaline qui me faisait tenir avec la cheville. Une belle soirée qui, espérons-le, ne mettra pas plus de 20 ans à se rejouer à Paris.