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J'ai toujours été fasciné par une image. Un gros singe planté sur l'Empire State Building, avec une jolie femme dans sa main, prisonnier malgré lui. Je ne dois pas être le seul à avoir été marqué par ce film, "King Kong". À Lorient, une bande de Bretons en a fait un nom de groupe.

Interview : Freedom For King Kong, interview (aout 2003)

Freedom For King Kong / Chronique LP > La der'


Freedom For King Kong - La der' Fin mai 2007, les cinq de Freedom For King Kong se réunissaient une dernière fois sur scène, mettant du même coup un terme à une carrière de 13 ans. La der' est le témoignage de ces trois jours de concert d'adieu en lieu et place du Manège, à Lorient, leur fief. Pour fêter leur départ, les fondateurs de la "goril'music" ont mis les petits plats dans les grands et l'album s'en ressent. Une set-list de malade mental qui débute avec "Acolyte anonyme", une belle manière de rendre hommage au public qui les suit depuis quatre albums maintenant. Le son est tel que l'on s'y croirait : on imagine volontiers Bring's sautant partout, haranguant la foule sur "Le Syndrome de Peter Pan" ou sur "100%". Tout le spectre des influences de FFKK résonne à travers les riffs de "Marche ou rêve", le calme de "Révolution" ou la jungle de "Phénomène", titre des plus efficaces pour lancer "le contest de slam", dixit Bring's. L'engagement est aussi politique que physique sur "Babylone", véritable détonation sonore, tout comme le début dissonant de "A fleur de peau", titre issu du dernier effort studio du groupe Issue de ce corps. "Rencontre" enchaîne avec "Primatologie" dans un flot de guitares lancinantes, pour le plus grand plaisir de la centaine de personnes venues pour l'évènement. Une chose est sûre, l'émotion est au rendez-vous du côté de la scène, à entendre la manière dont Bring's fait ses remerciements après un démentiel "Les étiquettes". Plus de peur que de mal néanmoins, puisque le groupe revient pour une dernière ligne droite, digne de leurs plus grands concerts : "Révolution", "Si nike et sans complexe", "Sodocratie", "Marche ou rêve" et "Souriez" se suivent dans un crescendo sonore et une débauche d'énergie dont tout Lorient se souviendra longtemps. La goril'music s'est éteinte, mais cet album laissera une trace indélébile dans l'esprit de chaque personne ayant vu au moins une fois FFKK en live. Ainsi, à l'image de ce qu'avait fait à l'époque Rage Against the Machine, ou quelques autres groupes avant, Freedom For King Kong offre ainsi à son public son ultime péripétie musicale.

Freedom For King Kong / Chronique LP > Issue de ce corps


Freedom For King Kong : Issue de ce corps Salut l'acolyte anonyme ! Tu attendais avec impatience le nouvel album de FFKK et tu espérais un Marche ou rêve bis ? Et bien c'est raté ! Cela aurait été bien trop facile pour un groupe de cette trempe de faire dans le recyclage. Le constat général que l'on peut faire à l'écoute du quatrième album des Lorientais est, d'une manière générale, la mise en avant de la voix toujours aussi dingue et l'assagissement des rythmes. Donc, pour résumer, la période des chansons ultra-speedées à la "Phénomène" ou "Sodocratie" est révolue. Freedom For King Kong en garde néanmoins son groove et son style unique. Les surprises de cet album viennent de morceaux tels que "Le garçon", qui transporte l'auditeur vers un univers à la fois calme et aérien avec une voix posée sur des notes de synthés foldingues, ou bien la reprise ragga de "Heart of glass" de Blondie qui est un vrai régal à écouter (On n'était pas habitué à l'anglais chez FFKK jusqu'alors). Le rôle du clavier prend une place très importante sur cet album, "Enfance sold out" avec son rythme rock/dub et son refrain imparable n'échappe pas à la règle et reste l'un des meilleurs titres.
On soulignera également que "Le figurant", dernière chanson de Marche ou rêve a un rejeton qui s'appelle "Issue de ce corps". La plume de Bring's est toujours impressionnante (avec notamment des jeux de mots croustillants). Les sujets abordés sur cet album sont variés, on notera l'euthanasie dans "Issue de ce corps", les enfants-soldats avec "Enfance sold out", les glandeurs ("Effet néant"), la politique avec "Marchand de fables" ou bien la célébrité et star-attitude avec "Si Nike et sans complexe". Les fans de la première heure se retrouveront beaucoup plus dans "Acolyte anonyme" et "Marchand de fables" que dans "Le garçon" ou "Issue de ce corps". Mais il n'est pas à exclure que cette réalisation puisse en amener de nouvelles. Notez que sur scène, les compositions de cet opus se mélangent parfaitement avec les anciennes et malgré un album plus sage, FFKK reste toujours très énergique. Et après l'annonce de leur break (ou de leur split ?), on risque de les regretter fortement.

Freedom For King Kong / Chronique LP > Marche ou rêve

freedom_for_king_kong_marche_ou_reve.jpg Les nouveaux rois de la fusion dans ce monde animal de la musique sont de retour, et je peux vous affirmer qu'ils n'ont pas perdu leur dynamisme, leur sens de la composition richement bien faite, et surtout leur liberté. La liberté d'un king kong aux textes toujours plus réels et encore mieux écrits. La liberté de jouer une musique hors norme, une hors normalité revendiquée par une tribu de musiciens qui ouvrent encore plus leur chant deux (et même plus) visions : ragga ultra hardcore, métal hybride, hip hop cabaret, boucles techno de plus en plus soutenues, guitares tranchantes, rythmique atomique. Voilà, tout est dit concernant l'excellent Marche ou rêve. Classe. Mais tellement classe que je ne peux pas m'arreter là. Il faut absolument que je m'exprime concernant cette galette impeccable de la part d'un groupe qui ne l'est pas moins. Mes doigts s'excitent sur le clavier à l'écoute de morceaux comme "Marche ou rêve" ou "Sodocratie". J'exulte comme à la grande époque où je découvrais le sens de du terme fusion avec Urban Dance Squad, Senser, et Lofofora et Spicybox dans notre bel hexagone. C'était il y a presque dix ans, et je ne pensais pas retrouver ses sensations pour une musique totalement folle, une musique fusionnelle. Et bien je me suis trompé, les FFKK sont là, il va falloir compter avec eux. Pour moi, ça fait longtemps que j'ai adhéré à leur concept. Marche ou crève ou le retour d'un des rares groupes qu'il faut aussi bien écouter en disque que voir en concert. Sur disque, car c'est bien ce qui nous interesse ici, c'est la foire au son, une palette d'ambiances, un florilège de morceaux tous aussi ultimes les uns que les autres. Ultimes au niveau des textes, et pour cela, je vous renvoi aux dires de Brings, chanteur des orang outangs, captés par Jarod. Ultime pour la musique, car Freedom For King Kong ne cherche pas seulement à aligner quatre instruments pour faire onze chansons, non, Freedom, c'est bien plus que ça : des musiciens totalement libérés aux esprits plus qu'ouverts, une sorte de fusée qui s'en irait explorer la voie lactée de la musique, une sorte de route 66 rock fusion sans fin. Une recherche du son intrigant, une volonté d'explorer de nouveaux univers musicaux, sans cesse à la recherche de la nouvelle... note. Alors tout ça, ça donne onze objets d'art (le terme de morceau est en fait trop réducteur), les onzes merveilles du monde du rock en france made in bretagne cuvée 2003. Freedom For King Kong a flirté avec l'irréel avec Primate diplomate, Freedom For King Kong a franchi les limites du pensable avec ce monument fusion de ce XXième siècle. Et ceux qui pensent que j'en fait beaucoup trop se précipitent sur Marche ou rève, ils comprendront que cette nouvelle production (d)étonnante n'est finalement qu'un disque pas comme les autres. Et c'est déjà pas mal.

Freedom For King Kong / Chronique LP > Primate diplomate

ffkk primate diplomate Primate diplomate, scène première. Réedition du deuxième album des bretons chez PIAS, joli digipak. Freedom For King Kong, dernier groupe adepte du métissage et fusionnant tous les styles ? En tout cas, si ce n'est pas le seul, je peux vous dire qu'il mérite assurément le rang number one, la place d'honneur revenant sans contestation aux Oneyed Jack. Car les FFKK nous délivrent, en 14 plages, 14 définitions de son brassage musical et culturel. Du rock 'n'roll bien sûr, mais aussi des phrasés rap, des intrusions métal, des son jungle, des nappes de claviers mi électro mi arabisant, des guitares entre le funk, le reggae et le hardcore. 14 plages, 13 chansons si on met de coté la première piste qui prépare "Chaos", morceau au tempo lourd et à la voix si particulière, entre malaise et excitation. Un titre résolument ouvert et particulièrement puissant. Et du puissant, on va en rencontrer pas mal dans ce disque, comme dans "100 %", l'entraînant et certainement meilleur morceau de l'album "Deo miso", mix de grosses guitares, de claviers mystiques et de chant à 1000 à l'heure, ou le très dansant "Boite de nuit story"). En écoutant ce disque métissé et rythmé, j'ai l'impression d'entendre un FFF de la grande époque avec des influences encore plus étendues. Mais outre le gros son, les Freedom For King Kong ont plus d'un tour dans leur fourrure. Preuve en est faite avec des morceaux ambiants (le puissant dub "Rencontre", l'instrumental "AKA", "Um-Um" ) ou au contraire carrément expérimentaux (le connoté jungle-indus "Jamais politiquement voulu" ). FFKK est aussi un très grand amateur de la musique jamaïcaine, exécutant avec brio cet exercice difficile du groove et de la mélodie ("J'aurai voulu"). L'intégralité du skeud est chanté en français, ça fait toujours plaisir de voir de groupes qui exploitent leur langue natale pour exprimer leurs sentiments sur notre jolie société ("Boite de nuit story", "Deo Misso", "Etiquette") ou des réflexions plus personnelles ("J'aurais voulu" "Reflexion", …). Tout n'est pas forcément excellent dans ce disque, mais une très grosse partie du disque est quasi parfaite, ce qui met peut être de coté de bonnes chansons qui n'ont pas la même identité si forte. En quelque sorte, FFKK joue sur plusieurs tableaux, mais c'est ce qui fait sa force. Cela rappelle un certain…Yarol, guitariste fantasque d'FFF et de Mud, qui disait que le bon groupe est celui qui fait 10 morceaux différents dans son album. C'est ce que nous offre les Freedom, et ce de fort belle manière. Un disque riche musicalement, un disque humain et contemporain. Et toutes ces très bonnes impressions sont confirmées en concert, où le groupe est une véritable machine de décibels et provoque des bons mouvements ce corps. Coupez, elle est bonne. !
La richesse offerte par les Bretons est vraiment impressionnante, chaque morceau bénéficiant d'une production plus que satisfaisante. On attend la suite avec impatience…