ffkk primate diplomate Primate diplomate, scène première. Réedition du deuxième album des bretons chez PIAS, joli digipak. Freedom For King Kong, dernier groupe adepte du métissage et fusionnant tous les styles ? En tout cas, si ce n'est pas le seul, je peux vous dire qu'il mérite assurément le rang number one, la place d'honneur revenant sans contestation aux Oneyed Jack. Car les FFKK nous délivrent, en 14 plages, 14 définitions de son brassage musical et culturel. Du rock 'n'roll bien sûr, mais aussi des phrasés rap, des intrusions métal, des son jungle, des nappes de claviers mi électro mi arabisant, des guitares entre le funk, le reggae et le hardcore. 14 plages, 13 chansons si on met de coté la première piste qui prépare "Chaos", morceau au tempo lourd et à la voix si particulière, entre malaise et excitation. Un titre résolument ouvert et particulièrement puissant. Et du puissant, on va en rencontrer pas mal dans ce disque, comme dans "100 %", l'entraînant et certainement meilleur morceau de l'album "Deo miso", mix de grosses guitares, de claviers mystiques et de chant à 1000 à l'heure, ou le très dansant "Boite de nuit story"). En écoutant ce disque métissé et rythmé, j'ai l'impression d'entendre un FFF de la grande époque avec des influences encore plus étendues. Mais outre le gros son, les Freedom For King Kong ont plus d'un tour dans leur fourrure. Preuve en est faite avec des morceaux ambiants (le puissant dub "Rencontre", l'instrumental "AKA", "Um-Um" ) ou au contraire carrément expérimentaux (le connoté jungle-indus "Jamais politiquement voulu" ). FFKK est aussi un très grand amateur de la musique jamaïcaine, exécutant avec brio cet exercice difficile du groove et de la mélodie ("J'aurai voulu"). L'intégralité du skeud est chanté en français, ça fait toujours plaisir de voir de groupes qui exploitent leur langue natale pour exprimer leurs sentiments sur notre jolie société ("Boite de nuit story", "Deo Misso", "Etiquette") ou des réflexions plus personnelles ("J'aurais voulu" "Reflexion", …). Tout n'est pas forcément excellent dans ce disque, mais une très grosse partie du disque est quasi parfaite, ce qui met peut être de coté de bonnes chansons qui n'ont pas la même identité si forte. En quelque sorte, FFKK joue sur plusieurs tableaux, mais c'est ce qui fait sa force. Cela rappelle un certain…Yarol, guitariste fantasque d'FFF et de Mud, qui disait que le bon groupe est celui qui fait 10 morceaux différents dans son album. C'est ce que nous offre les Freedom, et ce de fort belle manière. Un disque riche musicalement, un disque humain et contemporain. Et toutes ces très bonnes impressions sont confirmées en concert, où le groupe est une véritable machine de décibels et provoque des bons mouvements ce corps. Coupez, elle est bonne. !
La richesse offerte par les Bretons est vraiment impressionnante, chaque morceau bénéficiant d'une production plus que satisfaisante. On attend la suite avec impatience…