FFF - Vivants (live) Hormis sur certain MTV unplugged, il faut dire les choses telles qu'elles le sont : les albums lives sont souvent inintéressants. Un groupe qui se contente de jouer en mode pilote automatique en ajoutant aucune plus-value à son répertoire : c'est plus qu'il n'en faut pour rendre un objet sans intérêt. Sauf que pour cette chronique, c'est de FFF que l'on parle : le représentant incontournable de la fusion made in France. Le groupe vient de sortir un album de qualité (FFF), ils tournent intensément pour le promouvoir et quel meilleur moyen de promotion que le live, surtout quand il s'agit d'un groupe dont la réputation a largement dépassé les frontières françaises.
"FFF est dans la place ! Est-ce que vous êtes vivants ? On va décoller ensemble !" lance un Marco Prince prêt à enflammer les Eurockéennes de Belfort (édition 1997). C'est sous le signe de la rétrospective que commence ce live avec 3 titres qui piochent dans les anciens albums de la Fédération Française de Funk : "Silver groover", "Leave me alone" et "Ac2n" offre une entame deluxe avec un trio de morceaux électrisés et électrisant pour l'auditeur. Energie à revendre et interaction avec un public déjà conquis : c'est le sommaire de ce live d'une durée d'une heure. Premier exploration dans l'album éponyme, "Morphée" ralentit singulièrement le tempo avec son intro en guise d'appel du pied au marchand de sable et son refrain qui invite au réveil. Un morceau comme "Barbès" qui évoque la chaleur d'un quartier ne pouvait qu'être une bombe dispendieuse d'énergie en live. "Mauvais garçon" durcit le ton mais toujours à la manière d'FFF : un prétexte à la débauche d'énergie. Depuis 3 morceaux, les FFF nous comblent avec une relecture de leurs morceaux récents et ça continuera jusqu'au terme de ce disque : tant mieux pour nous, les morceaux sélectionnés par la Fédération sont de qualité. "Act up" nous permet de reprendre notre souffle momentanément tandis que "le pire est le meilleur" avec son final version dancefloor verse un peu de dynamite énergisante sur une set-list qui en avait pas vraiment besoin. Surtout qu'en conclusion, les FFF nous assènent un "Niggalize it" totalement mémorable et transcendé. Quelques "I am a nigger, you're are a nigger" plus loin, la Fédération Française de Funk nous quitte en nous laissant un testament qui prouve combien ils pouvaient maîtriser l'exercice périlleux du live. Les éléments qui ont fait de FFF un groupe à part sont ici totalement maximisés. De plus, les morceaux subissent un traitement et une transformation qui rendent ce disque encore plus indispensable pour ceux qui n'ont jamais eu la chance de les voir en concerts. Vous remarquerez que le mot énergie est utilisé plusieurs fois dans cette chronique : ce n'est absolument pas un hasard. Un disque étalon en matière de live.