Folie Furieuse en France ! C'est le grand retour de la Fédération Française du Foutoir sur les planches, et c'est tant mieux. C'est au début de la tournée des 5 parisiens que nous avons pu "coincer" Krishou entre une interview et le repas, en prémisse d'un bon concert ! Krishou nous offre quelques minutes pour une discussion détendue, un peu trop détendue parfois ! Essai micro ! Ça marche ! C'est parti ! Que la Formidable et Fantastique Fanfare se mette en route !
FFF live
Ca fait deux ans que le public attend le retour du groupe [Krishou : ouais]. Est-ce que vous aussi vous attendiez ce nouveau contact avec le public ?
Ouais ouais, bien sûr. C'est-à-dire que la scène, c'est un peu une libération quand tu viens de passer 1 an en studio, c'est un peu genre la grande récréation, même si c'est plein de boulot tout ça, mais c'est du contact donc c'est un bonheur. Voilà. Direct. C'est l'étape obligée pour des gens qui font un truc artistique, d'aller au contact ! Ce qu'on a en plus en musique, par rapport à des peintres, à des sculpteurs, à des photographes ou à des gens du cinéma, c'est qu'on a le live qui est tout de suite. Là, on leur tanne le fion pour ça, on a tout de suite les gens, et ça tu peux pas calculer ! Quand tu es metteur en scène, tu mets des plombes à checker tes trucs, tes éclairages, pour après voir, pour après montrer aux gens. Nous, c'est clap clap clap clap (il frappe dans ses mains). Ca c'est bien ça ! C'est pour ça que je fais ce métier, personnellement.
On peut aisément qualifier le 1er album (Blast culture) de funk, tout comme le 3ème (FFF) de fusion. Par contre, le dernier (Vierges), j'ai du mal à le caractériser, à lui donner une couleur spécifique : est-ce qu'on peut dire simplement que c'est du FFF ?
Ouais, moi, de toute façon, les étiquettes, si tu veux, moi je sais pas...
C'est pour le public, pour qu'il se retrouve...
Ouais, mais le public, enfin les gens qui mettent des étiquettes, disent que c'est pour le public, le public, il dit que c'est les gens qui mettent des étiquettes parce qu'ils en ont besoin. Moi, je m'en branle de ça, je veux dire, on fait de la musique, voilà, tu peux classer ça dans la funk, le rock, la fusion. Moi, je trouve que ça n'a pas de sens. Voilà, cet album, c'est un album de plus, ça raconte d'autres choses, il y a aussi du rock, il y a aussi de la fusion, il y a du funk.... Ca n'a pas d'intérêt pour moi les étiquettes ! J'suis contre ah ah !
Pourquoi vous ne vous affichez plus sur les photos avec votre clavier, alors qu'à l'époque d'Hervé (qui remplaçait le clavier originel Félix sur la tournée de l'album "FFF"), vous posiez avec lui ?
Euh, Hervé, c'était une étape transitoire, ça a duré un an, il a fait une tournée avec nous. Voilà, mais depuis, on bosse avec Igor (ND GdC : ancien membre des légendaires Dirty District et plus récemment Ethnician) qui a fait l'album avec nous, et qui est notre clavier, à mon avis, pour longtemps...
Pourtant, sur les photos promos...
Ah, les photos, c'est compliqué les photos ! Les photos, quand elles sont faites et qu'elles sont lâchées dans la nature, après, tu ne contrôles plus ce qui se passe. On a eu un article dans Libé pour la sortie du nouvel album, avec une photo du 1er album, je sais pas si tu vois le délire !
...Donc ce n'était pas une volonté de votre part d'avoir en photo les quatre membres d'FFF présents depuis le 1er album ?
Non !
FFF live
Vous avez tous des projets parallèles à FFF (Yarol a un groupe avec son frère Melvil, Mud, alors que Marco fait du cinéma...) : Est-ce que c'est pour revenir plus fort avec FFF, ou est ce véritablement un besoin de s'échapper de ce groupe qui existe depuis une paire d'années ?
Depuis une paire d'années ?
Ouais, une paire euh...
Excellent ! Depuis deux ans, tu crois vraiment ?
Non, mais une paire...on va dire plusieurs paires !
Ouais d'accord (rires). Euh, c'est important les projets parallèles, ça permet d'aller respirer ! C'est un peu comme quand tu habites en ville et que tu vas respirer à la campagne. Ou l'inverse, quand tu habites à la campagne et que tu vas en ville un peu, au cinoche, voir des trucs. C'est des bols d'air, en fait. Donc pour bien respirer, on a tous besoin de bols d'air et c'est pour ça que ça existe depuis le début du groupe. C'est pour ça aussi qu'on est un des rares groupes qui dure depuis si longtemps. Voilà.
Et est ce que vous êtes conscients du fait que vous avez créé des vocations en France, ouvert une brèche pour certains groupes comme Watcha, par exemple, qui joue ce soir ?
Ouvrir une brèche ? Euh, disons qu'on a peut être montré à des gens que le funk, ça pouvait exister sur scène et que ça pouvait remplir des salles. Euh, à part ça, les gens, ils se débrouillent par eux même, c'est sûr que ça a filé la pêche à pleins de gens, qu'on soit là et qu'on enfonce des portes. Mais bon, euh, ça va quoi, la musique, c'est un truc hyper vaste, si tu vas à la FNAC ou n'importe où, il y a des skeuds de partout, tu peux écouter des trucs de funk qui viennent du monde entier : Les Suédois, ils font de la funk mortelle, je te parle pas de toute la synergie Clinton, tout ça qui existe depuis déjà les années 70, qui font des trucs qui nous ont tué la tête. Bon, c'est sur que de voir un groupe français, quand tu fais un peu le même genre de musique, qui perce et qui avance, ça aide. Tout à fait d'accord. Mais, euh, ça a aidé les gens, ouais, mais bon, on est pas les Godfather du funk en France quoi ! Pas du tout. Watcha, ils ont joué avec nous il y a super longtemps, et ça leur a filé la pêche, c'est clair, d'ailleurs ils nous l'ont dit, et c'est bien, de toute façon, ça sert à ça, nous, il y a d'autres trucs qui nous ont filé la pêche aussi ! Et inversement et réciproquement ! On n'a rien à vendre (ah bon ?), on n'a rien à prouver, on essaye juste de donner envie aux gens, déjà de ne pas avoir peur les uns des autres, et de prendre conscience que la vie est courte et qu'il faut en profiter un maximum de ce qui nous entoure. On est un groupe qui va au contact, depuis toujours, c'est la base de l'histoire, et c'est pour ça que la scène, c'est un vecteur hyper important pour la musique que l'on fait. Parce que c'est une histoire de contacts. Donc si on a pu donner à des gens l'envie de faire des groupes, euh, j'espère qu'on a donné avant tout aux gens l'envie de se rencontrer, de se toucher, et de ne pas flipper les uns des autres. Pour moi, c'est encore plus important que l'envie de donner à d'autres groupes l'envie de faire de la musique, juste l'envie de donner aux gens, même s'ils font pas de la musique, simplement de pouvoir se voir et de se toucher même s'ils ne se connaissent pas. C'est important ! (Sourires).
Qu'est ce que ça vous inspire toutes ses modes qui, en France, reviennent tous les ans, comme par exemple la musique bretonne, le reggae, le néo métal... ?
Ouais, le retour du néo métal, je sais pas grand chose là dessus ! (Rires) Euh, les modes, je sais pas, je suis pas très mode. Je sais pas trop ce qui se passe. Je savais pas qu'il y avait eu un retour du néo métal, je l'apprends. J'en suis charmé, très bien (rires). J'ai raté le retour du néo métal, mais bon super ! De toute façon, les modes, les courants, tout ça...Les gens, ils s'emmerdent, alors dès qu'ils trouvent un truc à faire, ils le baptisent d'une nouvelle étiquette et ça devient un produit neuf. C'est un peu comme dans les promotions sur les yaourts un peu avariés dans les supermarchés, tu sais, où les deux derniers jours de la date de limitation de consommation, ils deviennent en promo ! Ça ne veut rien dire pour moi ! Je m'en fous. Je veux dire, il y a des gens qui réussissent à me convaincre. Je peux très bien tripper sur un groupe que je ne connais absolument pas du tout, qui est un groupe complètement nul, mais simplement je vois qu'ils ont tellement envie de faire ce qu'ils font que je trouve ça fascinant. Ce qui me fascine, c'est la faculté qu'ont les gens de croire en ce qu'ils font. Pour moi, c'est ça l'important. A part ça, les modes, le renouveau du néo métal, pfff : du moment que les gens soient réceptifs à un truc...Tant que les gens écoutent de la musique, tu vois, du néo, du reggae, du hardcore ou je ne sais pas moi, ou ma bite sur la commode, c'est bien quoi ! Le problème de ce pays, c'est que les gens n'écoutent pas assez de zic-mu : tu prends n'importe quel français, tu lui demandes de chanter 2 chansons par cœur, il en est incapable. Chante moi deux chansons par cœur !
moi ?
Ouais !
"Je sais que tirer vers soi, c'est irréversible, ... " ("le pire et le meilleur", titre phare du 3ème album des Fous des Femmes Fatales !)
(rires). Et encore, tu connais pas tout le texte, je suis sûr ! (Sourires) Je veux dire, tu prends n'importe quel anglais, n'importe quel espagnol, il t'en chante 60, tu ne peux plus l'arrêter, c'est un enfer ! (Krishou commence à délirer en espagnol ! LOL). Tu vois, c'est de la folie ! En France, les gens ne chantent pas, ils n'ont pas de culture du chant et j'arrive pas à comprendre d'où ça vient. Tu vois, c'est dingue, tu demandes à un gamin dans la rue : "qu'est ce que tu aimerais bien faire plus tard comme métier ?". Et bien, musicien, ça arrive en 30ème position. En Angleterre, ça arrive en 2 ou 3ème position. C'est contre ça qu'il faut lutter, c'est pour ça qu'on fait des concerts, et ça c'est vraiment un drame (rires).
FFF, ça veut toujours dire Fédération Française de Funk ?
On m'a sorti une super définition la dernière fois...Ah oui, "il Faut Fusiller les Fascistes" (rires), j'ai trouvé ça drôle. Surtout que c'est un gamin de 10 ans qui me l'a dit, j'ai trouvé ça hyper drôle ! Le principe d'FFF, c'est que c'est un nom interactif, c'est un nom qui appartient aux gens, les gens font les compositions comme ils le veulent, avec ce nom, avec les 3 "F". On reçoit pleins de définitions sur Internet, et on fait des concours débiles, à gagner des trucs qui ne veulent rien dire, et voilà, ça nous fait rire. S'il y a encore un truc qui sert à l'imagination et à pouvoir tripper même avec le nom des groupes, je trouve ça bien. Et surtout ne pas se prendre au sérieux quoi ! Au départ, FFF, c'est une joke, et à l'arrivé, c'est aussi une joke.
Un dernier mot pour conclure, pour les lecteurs du W-Fenec ?
Euh, salut (rires). Ecoutez de la musique, lisez des bouquins, allez au cinoche, bougez-vous le cul, et...l'amour, c'est la plus belle des forces de la planète quoi ! C'est vrai, je vais avoir un 2ème enfant, je suis ravi (rires)
Merci !
Il n'y a pas de quoi !
Un grand merci à Krishou pour ces dix minutes d'entretien sur le fil, et à l'organisation du festival Octob'Rock, et particulièrement Cyril de la Via. Think positive, and free your mind and your ass will follow !
Re: rencontre avec Krishou
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Re: rencontre avec Krishou
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Re: rencontre avec Krishou
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http://www.fonkadelica.com/funkfrance.htm
Tout en bas de la page, c'est tout ce que j'ai trouvé
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Re: rencontre avec Krishou
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