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Biographie > Rock'n roll guitar crash

Il y a des groupes comme ça qui semble un peu "improbable" sur le papier. Et pour cause, avec un batteur nourri au punk-rock des années 90, un bassiste ex-grindcoreux, un chanteur nostalgique de l'époque Nirvana et un gratteux, inventeur du "stoner tibétain" (marque déposée), Feuerzeug annonce la couleur : si c'est improbable, autant mettre le paquet à fond. Et les Suisse, ça, ils savent faire et le prouvent en signant chez Ishii Kamikazi Records, sous-divisions de Red Eyes Prod dédié au stoner/fuzz rock (Ärtonwall, Camion !, Truckfighters) chez qui sort début 2009 l'album Drive fast and crash !.

Feuerzeug / Chronique LP > Dead wahines and tsunamis

Feueurzeug - Dead wahines and tsunamis ...Ladies & gentlemen, ceci est une tuerie....

Ils sont remontés comme des pendules là les suisses de Feuerzeug, qui débarquent avec leur deuxième album, séquelle naturelle de l'excellent Drive fast and crash! paru il y a deux ans et demi, et une nouvelle fournée de titres stoner/fuzz/rock'n'roll bien burnés sous le bras. Le premier effort avait un petit côté Fa(s)t and furious pas dégueu, la frime en moins, celui-ci s'offre un petit délire "mythologique" à la coolitude toujours assumée et lesté d'une très imposante cargaisons de riffs aussi salvateurs que joliment furibard.

Hi-energy, "Cyclops will be beheaded" déboule plein gaz et voit le groupe y aller direct pied au plancher. Fatalement, ça envoie une bonne rasade rock'n'roll fuselée à souhait et nappée de textures stoner avant de muscler sévèrement le jeu sur "Landkreuzer". OK le mode "light" était là pour débrider la mécanique. Fuzz-rock'n'roll/stoner à la Queens of the Stone Age, ça se déhanche au rythme d'un groove turgescent, ça frappe dur sur les fûts, ça propulse des mélodies outrageusement rock aux quatre coins du studio et surtout, ça balance un charisme animal par palettes. Deux titres et on est déjà à genoux

Les rotules vont souffrir parce que des comme ça, les Feuerzeug en ont une pleine cargaison. Facile. Et des moments de bravoure aussi, que ce soit avec le très funky "Evel knievel has kissed the devil", ou "I'll scratch until i bleed a flood", véritable hymne à la gloire des dieux du rock, taillé pour la performance live. Les enchaînements sont imparables, le groupe insufflant une énergie à des titres de la trempe d'un "Nitroghostcar" complètement décomplexé ou d'un "Fusion van" qui la joue stoner-punk rock pour mieux enterrer les supposés cadors du genre. Diabolique et même un peu plus lorsque le combo suisse sort de sa manche le diptyque "Cruising the desert (pt. 1) / Cruising the desert (pt. 2)", véritable machine à fabriquer des métaphores imaginaires et à faire voyager l'auditeur dans des sphères enfumées. Mais pas que.

Quand il faut envoyer la sauce, les gaziers maîtrisent, lorsqu'il faut soigner les ambiances façon western folk/rock crépusculaire, ça fonctionne aussi, même s'il faut reconnaître que, c'est surtout quand il lâchent un "Release the kraken" au groove nucléaire doublé d'une intensité mélodique carnassière qu'ils sont les plus forts. Redoutable, comme le sont du reste les "Kometa" (et son gimmick power-stoner à la Seemless) et autres "Lieuplorodon vs giant orthocone" portant en lui l'essence d'une évasion psychotrope à travers les immensités désertiques du territoire nord-américain. Une petite immersion dans les sphères doom aux effleuves narcotiques et un retour rapide vers la surface et ses wagons de riffs cramés qui viennent faire pleuvoir la cendre avant de faire à nouveau chauffer le dance-floor avec ce cocktail littéralement addictif de stoner/fuzz/fusion rock funky ("Magma, lava and burned karma", "Dead wahines and tsunamis"). Et ça c'est quand même la putain de classe.

On vous aura donc prévenu : ces mecs sont dangereux.

Feuerzeug / Chronique LP > Drive fast and crash !

Feuerzeug - Drive fast and crash ! Drive fast and crash !, ça c'est du slogan qui claque tout. Un vrai programme de campagne politique quelques mots (sic), une déclaration de guerre et douze titres qui, pièce par pièce mettent, les mains dans la mécanique et en ressortent enduits de graisse de moteur, prêts à en découdre dans un rodeo rock'n rollesque à souhait. On fait vrombir le V12, on se cale bien sanglé dans le fauteuil, une main sur le volant, l'autre sur le levier de vitesse, une bière fraiche pas trop loin pour éviter la panne sèche et roulez jeunesse. Dès les premières secondes de l'album, Feuerzeug met les guitares dans le rouge, fait turbiner les propulseurs mais la joue discret, sous le radar avant d'exploser sans crier gare. Et là, ça fait mâl(e), car les suisses ont un tigre dans le moteur et celui-ci ne demande qu'à rugir, ça passe ou ça casse... par chance, ça passe et plutôt deux fois qu'une. "Should I be your" enemy ?" et "Drop by drop" font parler la poudre, envoient les watts non sans imprimer un rythme soutenu à l'ensemble.
Power grunge burné, stoner fuzzé à mort, guitares lourdes et riffing accrocheur, Feurzeug sonne heavy, groove comme pas deux et met le feu aux enceintes. Guitares en avant, le combo Suisse n'hésite pas. Il lâche les riffs et pose les questions après (Twisted opinions"). Effets secondaires garantis et addiction quasi immédiate. Drive fast and crash ! manque encore d'un poil de puissance ? Certes, alors le groupe s'y colle et exécute LA grosse tuerie de l'album : "Go liar !". Frappe sèche, upercut stoner/ southern rock, groove omniprésent et refrains fédérateurs, tout y passe et nous, on ne décroche définitivement plus. Alors, ça enchaîne : "Nebula V", "Cocaine" et plus ça va, plus on est accroc. Les influences ? Pas besoin d'expliciter, il suffit pour cela d'écouter "Queens Against The Riders Fighters" pour comprendre (oui tout est dans le titre en même temps). Et qui a juste une fois apprécié l'un des groupes suscités en lisant à travers les lignes ne pourra qu'accrocher à Feuerzueg (énorme "San Fransisco", "We are not an answer"...), un groupe de furieux qui démontre sans l'ombre d'un doute que la scène stoner/heavy rock helvétique se porte plutôt pas si mal du tout ("Restart"). Hell yeah !