Not Scientists fan addict Je (enfin, plutôt, on) m'appelle par mon prénom (et parfois mon surnom). La quarantaine bien tassée et actuellement basé dans une région au climat océanique dégradé à influence continentale. Ça peut sembler mystérieux au premier abord, mais même si cette rubrique est censée mettre en valeur le "fan attic" que je suis, je préfère en rester là avec les présentations et rester focus sur la raison de ces quelques lignes consacrées à un groupe auquel je voue une passion : Not Scientists.

Not Scientists, tout le monde connaît. Ou, tout du moins, tout le monde devrait connaître. Groupe formé en 2013 sur les cendres encore incandescentes d'Uncommonmenfrommars (la paire Ed et Jim), flanqué du batteur de No Guts No Glory et Supermunk (Basile) et de Thib' à la basse (aujourd'hui remplacé), Not Scientists a déjà à son actif un 45 T, deux splits, un EP et deux albums. Sans parler des participations aux compilations diverses et variées. Le quatuor a joué un peu partout en Europe et sur le continent Américain (Canada et USA) et a notamment forgé son identité sur scène. C'est surtout un groupe accessible, loin du Star System et vraiment sympathique. J'ai suivi d'assez près les débuts et l'évolution du groupe, une fois le premier EP Leave stickers on your graves paru chez Delete Your Favorite Records (label de l'ancien manager des UMFM). Un disque que j'ai trouvé assez rafraîchissant, loin des activités précédentes de ses membres, avec pour fil conducteur des sons de guitares cristallins, des voix géniales et des compositions abouties. J'ai ensuite vu quelques concerts sympa (qui se sont révélés être les premiers de Thib' avec des vrais retours alors que l'imposant bassiste commençait à marquer son style sur scène). C'était vraiment chouette et presque assez touchant de revoir Ed et Jim, ayant à leur actif des centaines de concerts dans les pattes, jouer avec deux nouveaux zicos qui ont quasi une génération musicale d'écart. Puis est arrivé le premier album que j'ai mis du temps à enfourner dans ma platine, de crainte peut être de ne pas ressentir la même flamme que pour l'EP. L'écoute de ce disque (qui n'était pas encore officiellement sorti, si mes souvenirs sont bons) a coïncidé avec un concert donné à l'étage d'un caf' conc' vosgien. Pas de scène, petit système son, le strict minimum. Et je pense que ce concert restera gravé à vie dans ma mémoire. Ce genre de moment spécial que tu n'oublies pas. J'ai peut-être été le seul dans la maigre assistance à ressentir ça. C'est fort probable. Ce concert a été pour moi le déclic. L'énergie déployée par le groupe m'a laissé sans voix. Les morceaux étaient joués avec une telle classe et un enthousiasme si débordant que Not Scientists a réussi à me faire passer ses ondes positives ! C'était il y a sept ou huit ans, mais je m'en souviens comme si c'était hier. Ce concert n'a peut-être pas été inoubliable pour le groupe, mais il a changé pour moi la perception que j'avais de ce groupe que je trouvais très bon et que je trouve depuis absolument génial. Peut-être que pour lui, c'était un bon concert, sans plus. Mais pour moi, c'était un moment magique.

Destroy to rebuild, ce fameux premier album, je l'ai poncé. Je le connais par cœur. Tous les breaks de batterie de Basile. Toutes les notes de Jim. Toutes les lignes de basse de Thib'. Tous les textes de Ed. Non, pas tous les textes car je ne suis pas fortiche en anglais. Detroy to rebuild est un disque essentiel dans ma rockothèque. Et Not Scientists est un groupe essentiel dans ma perception des émotions véhiculées par la musique. J'ai beau aimer des tonnes de groupe, j'ai pu organiser des vacances et des weekends autour d'un groupe qui jouait dans mon lieu de villégiature, je pense que c'est Not Scientists qui m'a procuré mes plus beaux émois musicaux ces dix dernières années. Et je peux affirmer que ce groupe est ce que j'ai écouté de mieux ces dix mêmes dernières années.

La notion de fan m'a toujours un peu dérangé. Elle est pour moi négativement connotée, et synonyme d'excès et même de déraison. Ne parlons même pas de l'adjectif fanatique. Le Robert (le dictionnaire, pas mon voisin) le définit d'ailleurs par celui qui a une passion, une admiration intense pour quelqu'un ou quelque chose. Passionné, je le suis. Sans excès. Enfin, je pense. Ce n'est pas ce qu'en dit ma femme. Je n'ai pas un buste de Ed dans mon salon, mais elle n'arrive pas à comprendre pourquoi je possède trois LP du premier album (label français et US, couleurs différentes). Ainsi qu'une version japonaise en CD, sans parler de la version K7. Et que je suis à l'affût pour acheter la seule version du premier EP qui me manque (un pressage avec un insert spécialement imprimé à vingt exemplaires lors d'un passage du groupe au Québec). J'ai récidivé quand Golden Staples, le deuxième album, a pointé le bout de son nez en 2018. J'ai précommandé toutes les versions vendues par le label Allemand avant sa sortie. Thib' n'en revenait pas et du coup, il m'a envoyé les fichiers numériques un ou deux mois avant la sortie du skeud. Quand j'ai reçu les LP et CD, je connaissais le disque par cœur. Autant j'ai très peu de merch « textile » du groupe, autant je possède (à une exception près, avec ce fameux faux pressage québécois) tous les formats existants des disques (même les promos). Je collectionne tout ça pour le fun et pour soutenir à ma manière le groupe. Les zicos doivent me prendre un peu pour un fou, mais ça les fait marrer quand même.

Je connais les musiciens depuis longtemps, bien avant que le groupe n'existe. Très peu Basile que j'avais croisé une fois ou deux, mais les trois autres, ouais. J'ai déjà sympathisé avec un bon paquet de zicos que j'ai pu rencontrer à force de les voir en live. Dans le cas de Not Scientists, c'est peut-être la première fois que je tombe autant amoureux d'un groupe formé par des copains. Ça peut paraître étrange d'être fan d'un groupe de potes. Je n'ai jamais réclamé un médiator à Ed (même si j'en ai une série avec le logo du groupe !) et je n'ai jamais fait dédicacer mes disques. Clairement, ça serait bizarre. Par contre, quand je vais les voir en concert ou quand je suis amené à les croiser dans la vraie vie, ils savent. Ils savent que j'aime leur groupe avec passion. Je n'ai pas besoin de leur redire, je les ai assez bassinés avec ça. Cet article n'est pas signé, mais si par hasard ils tombent dessus, ils reconnaîtront qui en est l'auteur (toi aussi peut être).

Je suis fan de Not Scientists. Et je me porte bien, merci. Le groupe est confidentiel à l'échelle du grand public et quand j'en parle à des amis ou des collègues qui ne suivent pas l'actualité de la scène indépendante rock française, j'ai parfois l'impression de parler dans le vide. Peu importe (même si ça peut être un peu frustrant). Je suis fan de ce groupe dont je ne pense pas pouvoir me lasser un jour.