Enregistré à l'été 2019, et s'imaginant probablement sortir leur nouvelle galette en fin de cette même année ou en 2020, les F.A.T ont sûrement dû - comme tout le monde - voir leur plan de sortie foiré à cause du Covid. Si bien que c'est en janvier 2022 qu'est apparu Tree via Araki Records et disponible sur toutes les plateformes de streaming grâce à Atypeek Music. Et peut-être même qu'au moment où ces lignes sortiront, les Lillois seront déjà prêts à retourner en studio pour enregistrer Factory, leur album de rock électro. D'ailleurs, j'aurais peut-être dû commencer par vous informer de la particularité de F.A.T. Ce dernier est un groupe qui est composé de trois répertoires : Animal pour le post-math-rock (sorti en 2016 et composé par Thomas, bassiste), Tree pour le rock alternatif (composé par Paul, guitariste et chanteur) et qui est l'objet de cette chronique, et Factory pour le rock électro (composé par Pierre, le batteur).
Emballé dans un 2 volets dont la pochette représente le visage d'un vieil homme façon pyrogravure, signée par Anne Sophie Dereume, Tree est donc la version "rock alternatif" du trio. Ça veut dire tout et n'importe quoi en même temps, mais on comprend bien que le groupe n'a pas voulu ou su décrire le contenu de leur œuvre, parce qu'il faut bien avouer que c'est toujours un casse-tête, pas toujours utile en plus. Ça reste du rock brut avec toutes les caractéristiques qui vont avec : énergie ("French attitude theme") et douceur ("Maybe even better"), mélodie ("Another round") et riff ("Cowboy moderne"), ombre ("What is this for ?") et lumière ("Inner shout"), c'est à la fois lourd et léger ("Down") avec quelques folies parsemées ci et là ("Bretagne"). Au final, la force de ce Tree est le parfait équilibre qu'il y a entre toutes les ambiances définies ci-dessus, et bien évidemment sa créativité et son écriture, qui n'a pas à rougir de ses influences qui doivent probablement se situer dans un large spectre allant de Jeff Buckley à Don Caballero en passant par Disappears.
Publié dans le Mag #52