Eyelash Pulse

My Bloody Valentine, Mogwai, Slowdive, Sonic Youth, The Smashing Pumpkins..., les influences citées sur la page myspace de ce trio originaire de la ville rose (Toulouse), laisse présager une musique évoluant entre indie-rock et shoegazing en passant par quelques circonvolutions post-rock. A l'écoute du travail du groupe, il est clair que c'est tout à fait ça. Du gros calibre comme modèle, une touche personnelle affirmée, la biographie d'Eyelash Pulse ne dit pas grand chose, mais suggère beaucoup. L'EP 7 titres Double one, premier essai discographique du groupe paru chez Deed Bees Records (The Brian Jonestown Massacre), est donc là pour tenter de confirmer (ou infirmer) nos attentes.

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Des promesses, des attentes, la (courte) biographie d'Eyelash Pulse en a fait naître plus d'une à l'aune de la découverte de Double one, le premier LP du groupe toulousain. Rock rêveur tendant vers un shoegazing feutré, le style du groupe se rapproche des modèles incontournables que son My Bloody Valentine et Slint pour mieux s'en éloigner par la suite en s'oriantant vers une musique plus orageuse et contrastée. Dès lors, Double one quitte doucement les contrées du shoegazing pour voguer vers des paysages tendant vers le post-rock d'un Mogwai par exemple, référence récurrente depuis quelques temps chez les jeunes groupes qui font leurs premières armes. Mais Eyelash Pulse ne se limite pas à l'un ou l'autre des deux styles musicaux précités, le trio cherche à se démarquer des ombres imposantes qui pouraient planer sur sa musique, pour s'en aller vers des sensibilités par instants plus pop et envoûtantes. Des compositions aux mélodies fouillées s'articulant autours de structures complexes, le groupe ne se limite pas à réfleter l'image de l'artwork pour le moins sombre de Double one, il va plus loin, développe des atmosphères, construit patiemment une achitecture musicale particulièrement raffinée. Et si l'élégance mélodique, doublée d'un songwriting très classieux sur "Evasion", manque un peu de souffle, le reste est d'un calibre plus qu'honorable. Des morceaux longs, aux structures évolutives, aux motifs sonores toujours plus variés (l'éponyme "Double one"), puissants et aériens, les sept titres de cet EP semble chercher à se réinventer à l'infini. Des arrangements extrèmement travaillés, un souci du détail permanent, une volonté de se démarquer de ses modèles pour mieux s'exprimer pleinement ("Abstraction"), le trio toulousain tente énormément de choses sur cet opus... et en réussit beaucoup. S'exprimant par vagues émotionnelles, la musique du groupe se laisse porter par les courants d'un rock alternatif et tumultueux avant de retrouver son calme lors de lentes plages de contemplation nostalgique. Refusant de se laisser enfermer dans un style prédéfini au regard des précédents titres de Double one, Eyelash Pulse se remet en question à l'occasion d'"Instar", titre aux accents plus pop, enveloppé dans des nappes de guitares puissantes à l'intensité digne d'un Mogwai. Bénéficiant d'une production de qualité, lui permettant de déployer sans effort les mille nuances de ce LP, le jeune trio surprend dans un premier temps, séduit dans un second temps, avant de définitivement nous convaincre.

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