Exsonvaldes - Aranda Difficile d'enchaîner après un album lumineux ? Absolument pas quand on s'appelle Exsonvaldes et qu'on cisèle les moindres détails de ses titres en suivant le chemin le plus évident, celui du coeur. Quelques concerts en Espagne ont permis au groupe de s'y créer un groupe de fans actifs et d'y retourner, de participer à des festivals et de faire des rencontres. L'histoire d'amour s'est logiquement poursuivie avec ce pays, le fruit de cette "union", c'est Aranda. Le diminutif du nom du lieu où ils sont allés enregistrés (à 200 km au Nord de Madrid) avec Jose Caballero (entre autres) sert de titre à ce nouvel opus pas si marqué que ça par l'influence ibérique. Exsonvaldes reste un groupe d'indie pop qui chante d'abord en anglais, un peu en français et ne se met à l'espagnol qu'à travers le renfort d'Helena Miquel ("En silencio" qui est l'un des plus beaux morceaux de l'album, la version bonus de "Cyclop").

Aux lignes mélodiques limpides, aux accords accrocheurs, aux rythmiques entraînantes, Exsonvaldes ajoute quelques expérimentations comme le mélange avec l'espagnol, l'abandon d'une construction classique ("Beyond repair") ou des claviers aux sonorités qui tranchent avec l'acoustique des guitares ("Stories in reverse", "Les angles morts"), on s'éloigne alors de la bulle indé pour s'éclater sur des territoires plus synthétiques, comme si les années 80 venaient percuter le train-train des compositions évidentes, histoire de transformer quelques wagons. Soyons honnêtes, ce ne sont pas les plages qui me plaisent le plus, je suis bien davantage capté par les chansons un peu plus rock ("Horizon", "Judging hand", "Walls") ou jouant avec les rythmes pour nous faire planer ("White fires"). Simon est à l'aise avec l'anglais mais de nouveau, c'est quand il s'exprime en français qu'il nous touche le plus, "Horizon" et "Cyclop" étant parmi les morceaux phares de cette nouvelle galette avec quelques phrases qui restent en tête (comme "Et si je ne suis pas encore fou, je souhaite le devenir") et une certaine forme de poésie (qui me rappelle par moments un des maîtres en la matière qu'est Arman Melies).

Les notes de Lights ont amené Exsonvaldes plus au Sud, ils se sont acclimatés, ont su profité de ce que pouvait leur apporter cet air chaud et ont intégré de nouveaux éléments à leur musique sans la dénaturer. Toujours en évolution, en mutation, en mouvement, la pop des Parisiens continue de nous séduire et s'affirme disque après disque comme un édifice incontournable dans le paysage sonore européen.