Exsonvaldes - Lights Il aura fallu s'armer de patience pour écouter les nouvelles aventures d'Exsonvaldes mais quel bonheur d'écouter ce Lights ! Un album évidemment lumineux, le plus abouti et finement travaillé jamais sorti par le quatuor qui a refait confiance à Alex Firla (je citerais volontairement Air parmi les groupes avec lesquels il a également bossé) pour enregistrer cette dizaine de titres qui sont autant de pépites sonores. L'évolution bien entamée par Near the edge of something beautiful vers des compositions plus riches, plus accessibles et plus fouillées arrive ici à son climax, tant on se demande ce que pourrait encore améliorer les Franciliens.

Dynamiques imparables, énergie communicatrice, mélodies enivrantes, sonorités agréables, Exsonvaldes livre un concentré de ce qui nous fait apprécier la pop. Une pop racée, intelligente, qui cherche à faire mouche à chaque ligne, qui charme les oreilles avec chaque riff, chaque petit sample, chaque harmonie, chaque rythmique. Fan depuis les débuts du combo, j'apprécie d'autant plus ce nouvel opus puisque je mesure l'étendue des progrès depuis Sons / Silences (paru il y a une dizaine d'années déjà). Si à l'époque le chant de Simon pouvait perturber certaines oreilles, aujourd'hui, qui peut lui résister ? Plus doux, son timbre est toujours aussi chaleureux et il a trouvé une nouvelle arme : le français. Paradoxalement, ce sont les trois titres qui ne sont pas en anglais qui peuvent faire fondre le reste du monde, "L'aérotrain" (exceptionnel), "L'inertie" (très bon), "On n'a rien vu venir" (aussi marqué par les touches électro) sont un pari plus que réussi et cette "French touch" va ouvrir de nouvelles portes à Exsonvaldes. Et que l'on comprenne ou pas les textes (bien écrits quelque soit la langue), le songwriting est d'une qualité rare, les accords se marient parfaitement avec les mélodies, les arrangements sont ciselés pour faire d'idées simples (encore que), un ensemble ultra puissant face auquel on ne peut que s'incliner. La preuve avec les autres plages (en anglais donc) qui sont juste assez dosées en sucre pour qu'on soit accro immédiatement sans en être jamais dégouté, avec une batterie de missiles supersoniques encore au-dessus de la moyenne : les "Days", "Let go", "Action" ou "Guns" ont de quoi enflammer des stades entiers et accrocher tes oreilles en quelques secondes. Les écouter c'est les adopter...

Rarement l'électronique n'a aussi bien servi la pop que sur Lights car elle respecte les guitares et le chant, n'est là que pour tonifier, éclairer et rafraichir les titres. Bref, si tu ne dois écouter qu'un album de pop cette année, il faut que ce soit celui-là, sinon, tu rates quelque chose. Vraiment bluffant.