exson à douai exson à douai Avant de commencer une interview plus classique, j'aimerais savoir ce que vous pensez l'un de l'autre, ce que Exsonvaldes pense de Leave et vice-versa...
Christophe (Leave) : Non ! Pas ça ! (rires)
Simon (Exsonvaldes) : Bon, qui commence ?
Jonhattan (L) : Si tu veux, je vais commencer... J'ai découvert Exsonvaldes avec leur premier 4 titres grâce au web, au niveau musical, c'est pas forcément le même style mais j'ai vachement accroché sur les mélodies et les parties guitares, là j'attends avec impatience le 7 titres... J'ai eu l'occasion de les voir en live et c'était aussi bien que sur le CD, voilà... Simon, j'attends le 7 titres... (NDO, le temps d'en trouver un et Simon lui file l'advance collector de Someday if I want to...)
C (L) : Ce que j'aime dans Exsonvaldes c'est la richesse des deux guitares, leurs sonorités, j'aime bien aussi comment ils sont sur scène, leur absence de prétention, ils font en sorte qu'on focaliste notre attention sur la musique, ça nous force à plus apprécier les mélodies...
S (E) : Ce que je trouve bien dans Leave, c'est ce qu'il n'y a pas peut-être pas dans Exsonvaldes, une energie très directe, très rock au sens premier du terme, très puissant, sur scène ils arrivent à faire vivre leur musique, à bier communiquer avec le public, à jouer du Beatles (rires, durant le concert Christophe a parlé du groupe qui les suivrait, le Beatles Live Festival et en a joué quelques notes...), et je suis épaté par ce qu'ils arrivent à faire en étant juste un trio, ça m'impressionne.
Antoine (E) : Moi aussi je suis assez impressionné par ce qu'ils peuvent faire, tu te dis que c'est un trio que le guitariste chante en même temps alors il va juste faire 3 accords mais pas du tout, il y a des parties guitares très intéressantes, un chant travaillé, c'est vraiment bien.

Après une bonne démo, vous allez tous les deux sortir un EP dans les semaines qui viennent, vous êtes contents de ce qui va sortir ?
C (L) : Nous, on est content puisqu'au départ, ce qu'on voulait faire, c'était quelque chose avec un son potable pour pouvoir démarcher et là, on aura quelque chose de bien mieux que la précédente démo (et d'encore mieux que sur la toute première).
J (L) : Et même si on a travaillé avec un label, il y avait pas mal de matos, on n'est pas resté longtemps en studio mais on est satisfait de ce qu'on a fait dans ces conditions, personnellement, je ne suis pas très content du son de basse mais comme on était limité dans le temps, il y a forcément des défauts, ils se verront d'eux-mêmes, mais là, c'est un vrai enregistrement et par rapport au deuxième, c'est carrément autre chose. Il y un son qui est plus "CD".
C (L) : Et le CD qui va sortir, c'est déjà des vieux titres pour nous, on est passé à autre chose, on a déjà composé de nouveaux morceaux...
Martin (E) : Nous aussi, les titres qu'on a enregistré, c'est des "vieux" morceaux mais là avec l'enregistrement, ça sonne comme des nouvelles chansons, le travail qui a été fait dessus en studio, ça fait que c'est devenu autre chose.
A (E) : On a eu un temps limité pour enregistrer, même si 4 jours c'était beaucoup plus que pour le maxi, et au final on est très content.
S (E) : C'est plus réfléchi, moins fait dans la précipitation...
J (L) : Nos CDs, que ce soit Leave ou Exsonvaldes, ça reste dans le domaine de l'auto-produit, ils sont à prendre comme ils sont, ils ont leurs qualités et leurs défauts, les gens qui veulent découvrir, ils ne peuvent pas s'arrêter aux défauts, ils doivent écouter les chansons.
Leave sort ce CD sur un petit label, Furtive (qui a déposé le bilan depuis et a entubé Leave toujours autoproduit), Exson est encore en autoprod', c'est difficile de sortir un CD auj'ourd'hui ?
C (L) : On n'est pas vraiment sur un label, c'est une co-production, pour enregistrer le CD, on s'est financièrement mis dans la merde... Là, Furtive sort ce CD mais c'est tout, il n'y a pas de contrat spécifique, le prochain, on verra ... c'est toujours de l'auto-production.
J (L) : Ca dépend aussi de ce que tu appelles sortir un CD, si c'est juste bricoler un enregistrement et graver le CD, oui, c'est facile, presque tout le monde peut le faire avec un PC, mais si tu veux CD de qualité, c'est beaucoup plus difficile... Le truc c'est pas de sortir un CD, c'est d'avoir un bon son sur ton CD...
C (L) : On s'en fout de la mentalité "il faut qu'on signe", on peut rester auto-produit et se démerder, c'est galère mais on contrôle tout. Etre auto-produit, c'est pas un choix, notre but avant tout, c'est d'être entendu alors pour le moment, on fait comme on peut...

leave à douai leave à douai La scène poprock est assez dense au niveau local mais à l'échelle nationale, il n'y a pas de grands groupes français alors qu'un marché existe pour Weezer, Chokebore, Sonic Youth, Muse ...
M (E) : Les maisons de disques ne prennent pas de risque, c'est tellement plus facile de vendre un groupe américain...
Mais en Belgique, il y a plein de groupes...
J (L) : C'est une question de culture.
A (E) : En France, il faut des textes, en Belgique, ils n'ont pas le même rapport à la langue, ici on a un lourd heritage, c'est Aznavour tout ça...
intervention de Thomas de Luke alors que le groupe va quitter le "backstage" pour aller jouer...
Thomas (Luke) : Et Air ? Et Daft Punk ! Ils sont français et font des cartons
M (E) : Mais tu changes de style...
T (L) : Si tu veux réussir à l'étranger, c'est possible, il y en a qui l'ont fait, pars jouer en Suède et si t'es bon ça marchera, il ne faut pas rester en France... Les groupe veulent marcher à mort en France avant de se lancer à l'étranger, c'est n'importe quoi, il faut directement aller jouer là-bas...
M (E) : Il faut avoir les moyens pour aller à l'étranger aussi, on en revient à la question des moyens... Nous on bosse tous pour pouvoir financer notre musique, notre album...

Vous avez tous les deux des dates importantes qui arrivent, pour Exson, c'est les premières parties de Flexa Lyndo et Chokebore, pour Leave, c'est une tournée avec Dogma et Eden... vous êtes impatients ? Vous appréhendez ?
C (L) : La tournée est déjà à moitié écoulée, il reste encore une partie en novembre et ça se passe super bien, jouer, c'est ce qu'on veut, pour le moment, on est obligé de jouer dans notre région parce que même là, on ne nous connaît pas, on fait cette tournée avec deux groupes qui ne font pas exactement le même style que nous mais c'est bien, on paye pour jouer, pour se faire connaître mais quand on monte un groupe, c'est pour se faire entendre, donc y'a pas de problèmes...
S (E) : Nous, c'est cette semaine, on est très impatient parce que c'est des groupes qu'on adore
M (E) : Et puis ce sera dans des salles de qualité, sur des bonnes scènes, dans de bonnes conditions ... enfin on espère...
S (E) : Pour nous, ça va être quand même une étape importante.
leave à douai leave à douai C (L) : A chaque fois, tu dois progresser, au début tu veux jouer de la musique, et puis tu reprends tes chansons favorites, tu montes un groupe, tu écris tes premières compos, tu donnes tes premiers concerts, tu sors des démos, tu fais des premières parties... il y a plein de paliers à passer comme ça dans la vie d'un groupe, et ces dates, c'est un nouveau palier.
J (L) : Moi je pense qu'on passe toutes ces étapes sans vraiment s'en rendre compte, c'est après quand tu discutes que tu te dis "hey, on a quand même fait ça, on a joué là...", sur le moment, ça paraît naturel, on progresse doucement sans voir de rupture...

Quels liens existent-ils entre les différents groupes de la scène française ?
C (L) : Je crois que le truc qui nous unit tous, c'est l'auto-production, on doit tous se démerder par nous-mêmes et on s'entraide entre nous, on est indépendant et si on veut jouer ensemble sur une date, y'a pas de problème, on va pas devoir jouer avec tel ou tel groupe parce qu'il fait partie de tel ou tel label. On a tous plus ou moins la même histoire, on est passionné par la musique, on a le même état d'esprit...
S (E) : Musicalement, Leave et Exsonvaldes, c'est assez différent, mais là où on se retrouve, c'est dans les methodes, dans l'approche qu'on a de la musique et ce qui va autour. Comme là on vient tous les deux jouer pour rien, on n'a pas de cachet, on vient juste jouer pour jouer, pour faire une date.
J (L) : Ah non, pas nous, d'ailleurs, là je vais aller chercher le chèque de 5.000 Euros (rires)

Vous avez tous les deux un site web assez actif, c'est important pour vous ?
S (E) : Sans ça, on ne serait pas là ce soir. C'est simple, le web, c'est le meilleur moyen de se faire connaître pour nous.
J (L) : On a aucun budget promo, on n'a pas accés aux médias, le web, ça permet de se faire connaître auprés du plus grand nombre, c'est pour ça au départ qu'on fait de la musique, pour la faire écouter. C'est le meilleur moyen de diffuser ce qu'on fait, surtout quand on est auto-produit.