Exsonvaldes-Maps Exsonvaldes a retrouvé le chemin du local de répét' et du studio pour revenir chatouiller nos oreilles avec leurs mélodies pop et une envie indéniable de nous faire danser. Alternant titres en anglais et en français, la petite bande emmenée par Simon et sa voix reconnaissable entre mille (même quand elle se cache derrière quelques filtres) partage son dynamisme et laisse transparaître ses sourires derrière chaque note.

Ils attaquent avec une belle rythmique, des relances de guitare massives et quelques samples pour habiller un peu plus un "Change" qui évoque les permanences... Si les titres en anglais sont tous de bonne facture, c'est avec le français que j'accroche le plus, mes titres préférés sont donc ceux dont la compréhension ne nécessite aucune traduction. C'est le cas pour le nerveux "Plus le temps passe" emmené par une basse sautillante et des nappes qui adoucissent un tempo qui pourrait sembler dur, la mélodie se fraye un chemin à travers les différentes pistes instrumentales pour porter son message qui joue sur les mots ("Plus le temps passe et plus j'ai du mal / Plus le temps passe et j'ai presque plus mal"). Le mélancolique "Party people" calme l'ambiance avant ce qui va rester comme un des tubes incontournables de ce retour : "Dansé". Diffusant une belle énergie avec une construction somme toute assez simple, on ne peut résister à se dandiner et à dire qu'on a dansé... Emma Broughton vient partager "Barbican", ballade en anglais, un morceau assez dépouillé où chacun trouve sa place. Le début de "Rien appris" pourrait laisser penser à un titre sans beaucoup d'inspiration, comme une simple piste de transition mais le refrain déboule et nous emporte avec lui, on reprend benoîtement le texte et on se surprend à regretter que ce morceau qui semblait si peu signifiant soit déjà terminé. C'est un des grands atouts des Parisiens, transformer des petites choses (une ligne de basse, un son, quelques mots, une harmonie (is a better lead), un riff...) en éléments dont on ne peut se passer et qu'on se remet en boucle puisqu'on y est très vite accro. La mélancolie qui anime parfois Exsonvaldes refait surface avec "Tout est pardonné" où le groupe aurait besoin d'une carte pour se retrouver tant il a perdu ses repères. Avec "Torino", d'autres questions se posent, d'autres souvenirs remontent à la surface et peuvent laisser un goût d'inachevé, comme si l'histoire ne pouvait pas s'arrêter et qu'une suite était nécessaire. L'abandon, la rupture, les adieux, voilà encore le thème de "Goodbye Europe" qui termine l'opus en mêlant les idiomes et les ambiances, une conclusion sous forme de résumé, pourquoi pas ?

Fourmillant d'idées, à la fois fragile et musclé, Maps nous permet de retrouver Exsonvaldes au sommet de son art, de mélanger les idées et les sonorités, de passer de la pop au rock, du français à l'anglais et faire en sorte de "sonner" quelles que soient leurs intentions. Quel plaisir !