Exsonvaldes Pour quelle raison le groupe s'est-il mis en pause en 2017 ?
Après 4 albums, nous avions envie de passer à d'autres projets : un studio de mastering pour Antoine, d'autres projets musicaux (Ravages et NomDeCode Spartacus), ainsi que des collaborations avec plusieurs artistes pour Simon et moi, le développement de notre label Finalistes... Ne sachant pas si on reprendrait Exsonvaldes, on avait annoncé la fin du groupe à l'époque.

Et pour quelle raison le groupe a-t-il été réactivé ?
Antoine, notre guitariste, avait écrit plusieurs morceaux de son côté. Les écouter nous a donné envie de nous y remettre. Nous nous sommes fixés une règle : faire 100%... ou du moins 95%... du boulot tous les trois ensemble.

Vous vous présentez en trio sans Quentin, mais il était quand même avec vous en studio...
Quentin nous accompagne sur scène depuis 2015. C'est un membre à part entière de l'équipe, mais pour l'écriture, nous avons préféré travailler tous les trois. Ceci dit, il a eu un rôle très important dans la naissance de l'album puisqu'il a joué sur une grosse moitié des titres et a co-écrit le titre "Dansé" !

Donc il y a un bassiste dans l'avion ?
Oui. Quentin !

Car la basse est pourtant un instrument très important sur certains titres comme "Change", "Plus le temps passe" ou "Dansé"...
Entièrement d'accord, c'est un élément essentiel de notre musique et de celle de beaucoup de groupes ! Nous sommes très bien entourés avec Quentin !

Sur d'autres titres, c'est l'électronique qui occupe beaucoup d'espace, c'est lié à la façon de les composer ?
Tout l'album a été écrit en studio, où nous avions la chance d'avoir à notre disposition une basse électrique et des synthés. Le choix s'est fait en fonction de la couleur que nous voulions donner aux morceaux. Pour "Plus le temps passe" par exemple, le côté sombre du titre s'accommode bien d'une basse au synthé. Sur des titres plus pop, comme "Party people", le côté organique de la basse Hofner, la même que Paul McCartney, est plus adapté.

Emma Broughton apporte une autre voix et beaucoup de légèreté à "Barbican", vous la connaissez depuis longtemps...
Oui, Emma chantait déjà sur notre deuxième album, sur le titre "Lali" sorti en 2009. Nous aimons beaucoup sa voix et ses qualités d'écriture. Elle est britannique et Simon lui demande par ailleurs toujours un second regard sur les textes en anglais. Elle a maintenant un projet qui s'appelle Blumi et qui marche très bien. Nous sommes donc d'autant plus fiers qu'elle accepte de collaborer avec nous !

La tracklist fait alterner titre en français et titre en anglais, c'est fait exprès ?
L'équilibre entre l'anglais et le français est une volonté. L'alternance est un hasard. Je n'avais d'ailleurs pas remarqué !

"Torino" en lyrics video, "Change", "Party people" et "Dansé" en clips, ça fait pas mal de scopitones, c'est un besoin de se montrer ou une nécessité pour exister ?
Tu m'apprends la signification du mot scopitone ! Je pense que c'est un peu les deux. Aujourd'hui, presque plus personne ne souhaite se faire d'idée sur la musique d'un groupe sur la seule foi de l'audio.

Il fait un carton sur Youtube, une explication rationnelle ?
Les mystères de l'algorithme, aidés par une sponsorisation bien faite ? La mystique du 21e siècle... (sourires)

Exsonvaldes-Maps "Party people" est votre préféré ?
J'ai une affection particulière pour ce titre, mais je ne sais pas si c'est notre préféré. J'ai plutôt envie de te retourner la question !

Le clip est bien, mais ce n'est pas mon morceau favori. Je préfère largement "Plus le temps passe", "Barbican" ou "Rien appris", alors pourquoi l'avoir choisi ?
On a fait un choix de singles assez variés pour annoncer l'album. Celui-ci met bien en valeur une certaine couleur pop acoustique qui nous plaît et pourrait plaire à notre public. C'est aussi une collaboration avec un artiste canadien que nous aimons beaucoup qui s'appelle Laurent Bourque, avec qui nous sortirons peut-être un titre un jour !

Maps, vous qui regardez un plan de Paris, Exsonvaldes est perdu ?
Au contraire, l'écriture et l'enregistrement de ce disque a été l'occasion de nous retrouver et de nous recentrer ! Comme je te le disais avant, de l'écriture du disque à sa sortie, nous avons fait 95% du travail à trois. Hormis les quelques précieuses collaborations, seul le mixage a été fait par un tiers, en l'occurrence Étienne Caylou.

On peut avoir l'impression que c'est la transformation urbaine qui fait perdre des repères mais ce sujet n'est pas vraiment évoqué dans l'album, alors, pourquoi ce titre et cet artwork ?
C'est plutôt l'idée des cartes et du voyage qui a guidé la création graphique de ce disque. Tout est parti du titre "Torino", sorti un peu en amont de l'album et sur lequel cette idée de cartes est arrivée, que nous avons ensuite déclinée sur les singles "Change", "Dansé" et "Party people". De ces créations graphiques, faites artisanalement par nous, avec des cartes parfois dénichées en brocante, est venu naturellement le titre de l'album puis l'idée de la photo de la pochette qui relie ce concept de carte, que nous tenons en main, à la ville/jungle qui nous entoure, thème évoqué à de nombreuses reprises dans le disque, et tout particulièrement dans le titre "Rien appris".

Personnellement, ce titre et cet artwork font écho à la fois à Hail to the thief de Radiohead dont une sublime version était éditée avec une carte, et à "The plan" de Nada Surf où Matthew chante "I need a map to get us out of this town", ça te parle ?
Radiohead, pas du tout me concernant. Mais ça parlera certainement à Simon. Nada Surf par contre, c'est une référence commune à nous trois. Quand j'étais au collège, c'était le groupe de "Popular", puis c'est devenu ce groupe indie pop hyper classe. Rien à dire de mal à leur sujet. Je ne connais pas la citation, mais aujourd'hui on pourrait plutôt dire « I need maps to get out of this town ». L'album ou Google, chacun choisira !

Aujourd'hui, c'est via le streaming que la musique de la plupart des groupes vit et se diffuse, vous avez tenu à sortir un beau digipak et des vinyles, c'est pour satisfaire les vieux fans comme moi ?
Oui, et nous-mêmes au passage ! Blague à part, les CDs et vinyles continuent de se vendre en concert. C'est d'ailleurs toujours un bon moment d'échange avec le public !

Le groupe est né il y a 22 ans, c'était un autre monde ?
Oui, à de nombreux égards. Si tu as 5 heures devant toi un jour, on pourra énumérer les choses qui ont changé depuis 22 ans !

Avez-vous le même rapport à la musique qu'à l'époque ?
Je dirais qu'on a retrouvé une certaine fraîcheur avec cet album. On a beaucoup changé d'état d'esprit en 22 ans, mais on a peut-être fait un retour à l'état initial !

Vous sortez l'album sur votre label, Finalistes, vous avez cherché à démarcher plus gros ?
Non, pas du tout. Tout faire nous-mêmes était l'objectif !

À part la release party, il n'y a pas encore de concerts annoncés, ça arrive ?
On sera en concert au Point Éphémère le 27 mars 2024. On adore cette salle, et puis on a hâte de retrouver notre public...