Explosions in the Sky, joli nom de baptême pour ce quartet, originaire d'Austin au Texas, formé en 1999. Comparé aux références Mogwai aux canadiens de Godspeed You! Black Emperor ou A Silver Mt Zion, ce groupe américain propose une musique épurée, mélodique et exclusivement instrumentale. Leur histoire est à la fois simple et touchante, alors qu'Explosions in the Sky (EITS pour faire plus court) essaie de se faire connaître en jouant un peu partout au Texas (ils ont alors sorti un LP intitulé How strange, innocence écoulé à quelques centaines d'exemplaires), un fan de la première heure enregistre un concert à l'insu du groupe et l'envoie au label Temporary Residence Limited.
EITS signera chez eux quelques semaines plus tard et sortira en 2001 un album intitulé : Those who tell the truth, auquel succèdera deux ans plus tard le phénoménal The Earth is not a cold dead place. En 2005, après avoir collaboré à la bande originale du film Friday nights lights (un long-métrage sur le football US...), Explosions in the Sky sort confidentiellement un nouvel effort intitulé The Rescue, uniquement disponible via leur label Temporary Residence Ltd.. Un an et demi plus tard, le groupe sort l'album All of a sudden, I miss everyone avant de rester silencieux d'un point de vue discographique pendant près de quatre ans. Mais en 2011, EITS revient avec Take care, take care, take care...
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Post-rock éléctronique made in UK...
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Explosions in the sky discographie sélective
lp :
Take care, take care, take care
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All of a sudden, I miss everyone
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Liens Internet
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- ThePRP : le site alternatif américain de référence
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Explosions in the sky / Chronique LP > Take care, take care, take care
C'est toujours difficile pour un groupe, pourtant excessivement doué, d'être coincé entre des "monstres" incontournables du genre. Explosions in the Sky en est un peu l'exemple type. D'un côté, on a Godspeed You! Black Emperor, sorte d'icône intouchable de la scène post-rock très indie (même s'il est parfois pertinent d'emporter sa couette aux concerts...), de l'autre Mogwai, qui est un peu LE groupe qui a popularisé/vulgarisé le genre auprès des masses. Et au milieu, une foultitude de groupes plus ou moins talentueux parmi lesquels Explosions in the Sky est certainement l'un des plus doués. Intrinsèquement. Une poignée d'albums magistraux, un label de référence outre-Atlantique, un public toujours plus fidèle... en clair du velour pour un collectif qui n'a désormais plus rien à prouver et peut donc tout se permettre. Même livrer un album au titre curieux et au visuel pas franchement inspiré.
Peu importe, malgré ses réserves de façade, Explosions in the Sky, ça reste quand même la grosse classe, qui éclabousse l'auditeur dès "Last known surroundings", véritable merveille de post-rock à haute teneur émotionnelle. Des guitares qui ondulent autours d'une trame harmonique veloutée, des arpèges qui cajolent les sens de l'assistance, les Texans affinent un peu plus leur songwriting ("Human qualities") et délivrent une musique en prise directe avec les cieux, des cimes instrumentales au-dessus desquelles ils semblent pouvoir planer à l'infini. EITS est toujours au sommet de son art, mais comme s'ils sentaient s'approcher d'eux le risque, subreptice de la redite, les américains délaissent un temps les horizons les plus éthérées pour proposer quelques chose de plus foncièrement rock, toujours instrumental et nappé de quelques fulgurances pop étincellantes ("Trembling hands"). Mais le naturel du groupe revient vite au programme de la suite des réjouissances, qui, avec "Be comfortable, creature", puis "Postcard from 1952" transporte comme à chaque fois le mélomane dans une autre dimension. Presque trop facile, même si on a pu déceler régulièrement sur cet album, une volonté clairement affirmée d'évoluer hors des sentiers balisés d'un post-rock classieux et codifié.
Les années passent, les albums se suivent et Explosions in the Sky continuent d'éblouir son monde, ne serait-ici qu'en concluant leur Take care, take care, take care sur le très beau "Let me back in", histoire de démontrer que quatre ans après le magnifique All of a sudden I miss everyone, ils peuvent rester au sommet de leur art en livrant un enregistrement bien différent de ce qu'ils avaient pu faire jusqu'alors. Varier les plaisirs pour évoluer tout en gardant une constance dans l'excellence. Si ce n'est pas avoir la classe...
Explosions in the sky / Chronique LP > All of a sudden, I miss everyone
Après un début d'année assez morose en terme de sorties discographiques, voilà que les choses se sont emballés avec Aaron, Bloc Party, The Good, The Bad and The Queen, Klaxons et Clap your hands say yeah!, pour des résultats assez variés. Mais après la petite mise en bouche, il était temps de passer au plat de résistance avec Explosions in the Sky, l'un des disques les plus attendus du moment pour les amateurs de post-rock et même un peu les autres... Après un silence relatif, entre-coupé d'une bande-originale de film et d'un EP enregistré dans des conditions particulières (cf : The rescue EP), le quartet texans revient avec un nouvel album alors que le groupe n'a plus grand chose à prouver. Et du coup, EITS élève sa musique à un niveau rarement atteint jusque là. Une intro majestueuse (le début de "The birth and death of the day"), puis une longue plage mélodique et languissante à travers des contrées désertiques mais apaisantes (le suite de "The birth..."), les américains alternent avec une classe folle instrumentations ambient minimales et déflagrations orgasmiques post-rock à nul autre pareil (le somptueux final de "The birth...).
Un premier titre en forme de chef-d'oeuvre absolu, alors même qu'il y a encore cinq compositions à découvrir. La suite, c'est "Welcome, ghost", un morceau qui comme son titre ne l'indique pas forcément est très lumineux, plus compact et "facile" dans ses mélodies. Toujours aussi intense, empreinte d'une matûrité absolue, la musique d'Explosions in the Sky est une ode à la contemplation, un véritable voyage à travers les cieux, pour un résultat sensoriel et envoûtant. Après deux morceaux qui auront mis les amateurs de post-rock (et les autres) à genou, le groupe se fend du titre le plus long de sa discographique : "It's natural to be afraid". 13'27'' d'une véritable symphonie rock atmosphérique, domptée par un clavier langoureux et des guitares dantesques, sur laquelle les natifs d'Austin (Texas) passe sans effort d'une déferlante sonique à la sérénité absolue. Explosions in the Sky fait évoluer sa musique et ce n'en est que mieux. Au lieu de la faire tourner sans cesse en boucle en enchaînant des albums de post-rock stratosphérique aux crescendo apocalyptiques, le groupe intègre de nouveaux éléments au fil des albums. A l'occasion de All of a sudden, I miss everyone, le piano tient une place prépondérante dans la création des morceaux, à l'image du sublime "What do you go home to", un titre aux influences classiques évidentes et qui nous enchantent par sa mélodie touchée par la grâce. Plus "classique" dans sa forme post-rock, "Catastrophe and the cure" est un titre qui vient se fondre à merveille dans un ensemble étonnament homogène, communiant ainsi avec ces lignes de guitares qui s'entremêlent à n'en plus finir pour nous plonger dans une sorte de coma sensoriel aux vertues apaisantes rares. A l'heure de refermer sur sixième opus (le quatrième album en fait, mais peut-être le meilleur à ce jour...), Explosions in the Sky nous offre une dernière pépite : "So long, lonesome". Un titre précieux, au piano omniprésent, à la mélodie fragile et doucereuse. Un morceau à fleur de peau pour conclure un album dont on pourrait parler des heures sans jamais avoir saisi l'ensemble des émotions qui nous submergent lorsqu'on l'écoute. Car, la formation texane est ainsi, de celle dont les albums sont des "master-pieces" et pour laquelle la musique est le meilleur remède afin d'apaiser les âmes. Rare, donc indispensable.
Explosions in the sky / Chronique EP > The Rescue EP
3 albums d'un post-rock, puissant, inventif et inspiré on valu à Explosions in the Sky d'être reconnu comme l'une des formations post-rock les plus intéressantes du moment. Alors lorsque l'on apprend que les texans ont décidé d'enregistrer un EP concept intitulé The Rescue, on se dit que l'on va avoir du mal à passer à côté de ça. D'ailleurs difficile de dire s'il s'agit plus d'un EP ou d'un LP, on considérera qu'au vu du nombre de titres (8) et de leur durée relativement courte pour des morceaux signés Explosions in the Sky, on est ici plus proche d'un EP. Mais cela n'a au final que peu d'importance, tant l'intérêt est ailleurs. On l'a dit, un album "concept", le nom est lâché. Et quel concept ! Composer et enregistrer huit titres en huit jours, tout simplement. Un exercice de style de haute volée qui n'est pas donné à tout le monde. Reconnaissons-le, dans la grande majorité des cas, ce type de démarche est fort honorable, voire excitante, mais les montagnes que l'ont nous promet ont souvent tendance à accoucher de souris.
Simple exercice de style, aussi brillant soit-il mais dépourvu d'âme ou véritable oeuvre à part entière du calibre d'un The Earth is not a cold dead place ? Explosions in the Sky nous apporte la réponse : pile entre les deux, The Rescue est une oeuvre à part dans la discographie du groupe mais elle permet dans le même temps de montrer une autre facette de ce groupe un peu à part. Explications. Dès les deux (magnifiques) premières plages de cet EP, on est pour le moins surpris : happés par l'élégance mélodique du travail du groupe, on s'éloigne pourtant du post-rock traditionnel des premiers albums du groupe pour se rapprocher du travail des islandais de Sigur Ros. Sonorités cristallines, crescendo rêveur et en sourdine par rapport aux précédents opus d'Explosions in the Sky, ajouts de samples vocaux... Entre innocence, épure et minimalisme ("Day 3"), les texans nous emmène très haut, vers des sphères post-rock évanescentes, afin que l'on puisse s'y laisser bercer par la douceur mélodique des quelques notes de claviers et guitares qui pleuvent tout autours de nous, nous enveloppant par la même dans une atmosphère cotonneuse et rêveuse ("Day 4"). De retour sur terre, le groupe nous offre des titres post-pop cristallins enlevés ou hypnotiques ("Day 5" et "Day 7") où la marque de fabrique du groupe : des crescendo de guitares apocalyptique, est absente, sans que cela manque. Tel est The Rescue, un effort aux atmosphères variées, aux lignes mélodiques fouillées et à l'inventivité fascinante. Respect.
Explosions in the sky / Chronique LP > The Earth is not a cold dead place
Après deux albums considérés commes des disques majeurs de la scène post-rock actuelle, il est une évidence, chaque nouvelle offrande d'Explosions in the Sky sera désormais très attendue. Problème, comment ne pas décevoir ? En gardant la structure traditionnelle de leurs morceaux (intro minimaliste, montée puissante des guitares, passages aériens.), le quartet texan n'a rien changé de la recette qui fonctionnait tant sur les deux précédents opus, mais a pourtant modifié son approche musicale.
The Earth is not a cold dead place, à l'occasion de ce troisième album, le groupe a cherché à proposer une musique plus posée, planante et romantique qu'auparavant. "First breath after coma" en est la preuve, la musique d'Explosions in the Sky est moins puissante, les montées de guitares moins rageuses, les passages aériens plus planants. Plus qu'un morceau post-rock, les américains nous offre une musique presque post-apocalyptique, si l'on s'en réfère aux envolées massives et mélodieuses de How strange, innocence et Those who tell the truth shall dies, those who tell the truth shall live forever. Dans la même veine, "The only moment we were alone" nous berce de sa lassitude mélancolique et obsédante avant qu'un nouveau cataclysme sonore ne s'abatte sur le final du morceau.
Avec "Six days at the bottom of the ocean" ou "Your hand in mine", Explosions in the Sky continue dans cette voie, les atmosphères se font de plus en plus planantes, le travail du groupe, toujours très harmonique et mélodique s'oriente vers un minimalisme à la Sigur Ros. Tendant lentement vers un rock de plus en plus atmosphérique, la musique d'EITS se fait élégante, très épurée, presque romantique. On dit souvent que le troisième album est un cap important dans la vie d'un groupe, "The Earth is not a cold dead place" est celui de la maturité pour Explosions in the Sky, une nouvelle étape dans l'oeuvre de plus en plus incontournable d'une des formations rock les plus fascinantes des cinq dernières années.
Explosions in the sky / Chronique LP > Those who tell the truth shall dies, those who tell the truth shall live forever
Second opus des américains d'EITS, toujours édité par Temporary Residence, ce nouvel album s'intitule en réalité Those who tell the truth shall dies, those who tell the truth shall live forever. Où comment trouver un titre d'album à rallonge et pas vraiment accrocheur. Et pourtant, Explosions in the Sky, à l'image de son premier effort How strange, innocence, nous offre six titres post-rock de très haute volée, très travaillés, d'une grande maîtrise formelle,qui s'inscrivent dans le prolongement parfait de leur première oeuvre. Aux passages calmes et contemplatifs de "Great Death" ou "Yasmin the Light", succèdent ainsi de puissants crescendo emmenant l'auditeur vers une intense et sublime apocalypse mélodique. Ruptures de rythme, lignes de guitares et basse qui se disloquent inexorablement, le ciel s'embrase devant nous et l'on se rend alors compte que jamais un groupe n'a aussi bien porté son nom. Avec "The Moon is down", "Have you passed through the night" ou "A Poor's man memory", Explosions in the Sky, joue avec le minimalisme de longues intro qui précèdent de nouvelles envolées émotionnelles puissantes et mélodieuses. Une structure immuable qui peut parfois s'avérer lassante, mais qui permet au groupe d'offrir une musique élégante, pensée et parfaitement maîtrisée. En guise de final de ce Those who tell the truth shall dies, those who tell the truth shall live forever, Explosions in the Sky nous offre un "With tired eyes, tired minds, tired souls, we slept" qui prouve que le groupe sait maîtriser l'art du contre-pied avec un titre sans crescendo rageurs mais avec où l'on sent une folie douce bercer ce titre surprenant balisées de quelques dissonances pour le moins déroutantes. Encore une fois, on peut évidemment penser au travail de Mogwai, mais EITS se démarque de ses influences et fait même plus qu'affirmer son identité, le groupe ouvre la voie à toute une flopée de groupes talentueux (Souvaris), Emery reel. Plus qu'un disque de post rock de plus, Those who tell the truth shall dies, those who tell the truth shall live forever est un grand album de rock instrumental.
Explosions in the sky / Chronique LP > How strange, innocence
Premier véritable album des quatre texans d'Explosions in the Sky, How strange, innocence a connu une sortie très confidentielle aux USA, puisque qu'il s'est vendu, à l'époque, à un peu plus de 300 exemplaires seulement. Un échec retentissant donc ? D'un point de vue commercial peut-être, mais artistiquement, How strange, innocence est une réussite absolue. Tout au long des sept pépites post-rock que recèle cet album, Explosions in the Sky nous propose une musique expressive, vibrante, à fleur de peau.
Que ce soit le sublime, mélancolique et désespéré "A song of our fathers" à l'émotion brute, le très dépouillé "Snow and lights", ou l'enivrant "Glittering blackess", Explosions in the Sky nous offre des morceaux d'une beauté rare, où tout semble avoir été longuement pensé de la première à la dernière note.
Entre les mélodies calmes, épurées et les explosions de guitares typiquement post-rock (on pense à Mogwai), la musique de EITS est faite de progressions lentes et maîtrisées, de lignes de guitares hypnotiques et de puissantes envolées mélodiques. A ce titre, "Time stops" est la quintessence de la musique du quatuor américain, qui comme l'indique le nom du morceau, prend son temps pour se construire note par note jusqu'à l'apothéose finale, un déluge sonore qui n'est pas sans rappeler le travail des anglais d'Oceansize.
Les musiciens d'Explosions in the Sky confient volontiers ne pas être satisfaits de leur premier opus How strange, innocence et ne regrettent pas que ce premier effort n'ait pas été plus diffusé auprès de leur public. Soit, c'est leur choix mais qu'on se le dise, avec leur premier album, le groupe impressionne et invite l'auditeur à un voyage envoûtant à travers sa musique, à travers un rêve éveillé que l'on aimerait sans fin...