eits_all_of_the_sudden.jpg Après un début d'année assez morose en terme de sorties discographiques, voilà que les choses se sont emballés avec Aaron, Bloc Party, The Good, The Bad and The Queen, Klaxons et Clap your hands say yeah!, pour des résultats assez variés. Mais après la petite mise en bouche, il était temps de passer au plat de résistance avec Explosions in the Sky, l'un des disques les plus attendus du moment pour les amateurs de post-rock et même un peu les autres... Après un silence relatif, entre-coupé d'une bande-originale de film et d'un EP enregistré dans des conditions particulières (cf : The rescue EP), le quartet texans revient avec un nouvel album alors que le groupe n'a plus grand chose à prouver. Et du coup, EITS élève sa musique à un niveau rarement atteint jusque là. Une intro majestueuse (le début de "The birth and death of the day"), puis une longue plage mélodique et languissante à travers des contrées désertiques mais apaisantes (le suite de "The birth..."), les américains alternent avec une classe folle instrumentations ambient minimales et déflagrations orgasmiques post-rock à nul autre pareil (le somptueux final de "The birth...).
Un premier titre en forme de chef-d'oeuvre absolu, alors même qu'il y a encore cinq compositions à découvrir. La suite, c'est "Welcome, ghost", un morceau qui comme son titre ne l'indique pas forcément est très lumineux, plus compact et "facile" dans ses mélodies. Toujours aussi intense, empreinte d'une matûrité absolue, la musique d'Explosions in the Sky est une ode à la contemplation, un véritable voyage à travers les cieux, pour un résultat sensoriel et envoûtant. Après deux morceaux qui auront mis les amateurs de post-rock (et les autres) à genou, le groupe se fend du titre le plus long de sa discographique : "It's natural to be afraid". 13'27'' d'une véritable symphonie rock atmosphérique, domptée par un clavier langoureux et des guitares dantesques, sur laquelle les natifs d'Austin (Texas) passe sans effort d'une déferlante sonique à la sérénité absolue. Explosions in the Sky fait évoluer sa musique et ce n'en est que mieux. Au lieu de la faire tourner sans cesse en boucle en enchaînant des albums de post-rock stratosphérique aux crescendo apocalyptiques, le groupe intègre de nouveaux éléments au fil des albums. A l'occasion de All of a sudden, I miss everyone, le piano tient une place prépondérante dans la création des morceaux, à l'image du sublime "What do you go home to", un titre aux influences classiques évidentes et qui nous enchantent par sa mélodie touchée par la grâce. Plus "classique" dans sa forme post-rock, "Catastrophe and the cure" est un titre qui vient se fondre à merveille dans un ensemble étonnament homogène, communiant ainsi avec ces lignes de guitares qui s'entremêlent à n'en plus finir pour nous plonger dans une sorte de coma sensoriel aux vertues apaisantes rares. A l'heure de refermer sur sixième opus (le quatrième album en fait, mais peut-être le meilleur à ce jour...), Explosions in the Sky nous offre une dernière pépite : "So long, lonesome". Un titre précieux, au piano omniprésent, à la mélodie fragile et doucereuse. Un morceau à fleur de peau pour conclure un album dont on pourrait parler des heures sans jamais avoir saisi l'ensemble des émotions qui nous submergent lorsqu'on l'écoute. Car, la formation texane est ainsi, de celle dont les albums sont des "master-pieces" et pour laquelle la musique est le meilleur remède afin d'apaiser les âmes. Rare, donc indispensable.