Rock Rock > The Experimental Tropic Blues Band

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Formé à Liège en 1999, The Experimental Tropic Blues Band n'a jamais chômé lorsqu'il s'agissait d'écumer les clubs comme les scènes aux quatre coin de l'Europe et même jusqu'aux USA. Aux côtés de groupes et musiciens comme Jon Spencer Blues Explosion, The Cramps, Jay Reatard ou The Black Lips, la formation belge a pu parfaire en live sa mixture rock/blues avant de la coucher sur CD pour la première fois en 2005 avec l'EP Dynamite boogie. Le passage au long-format se fait en 2007 avec Hellelujah avant d'être réitéré encore deux ans plus tard avec Captain boogie. Toujours très régulier, c'est assez logiquement en 2011 que sort le troisième album de TETBB : Liquid love.

The Experimental Tropic Blues Band / Chronique LP > Liquid love

The Experimental Tropic Blues Band -  Liquid love S'il y a bien un groupe qui donne l'impression d'avoir passé un cap avec un grand C, c'est bien le The Experimental Tropic Blues Band. Ils sont sollicités pour sillonner les scènes de France et de Navarre avec des lives de fous furieux et même sur ce nouvel album, on sent qu'ils ont atteint un autre palier : dans les moyens, dans la finesse et l'envergure de la musique, dans l'écriture...
La pochette est toujours moche mais ils se sont trouvés deux parrains de choix pour Liquid love : Matt Verta Ray d'Heavy Trash à l'enregistrement et Jon Spencer du Blues Explosion à la production. Inutile de te dire que de ce coté là, c'est parfait, totalement en adéquation avec la musique du groupe... .

Musicalement donc, un cap a été franchi aussi. Dès le premier titre, c'est les fesses toutes rouges que l'on ressort de l'écoute. "The best burger" que ça s'appelle, ça commence dans un foutoir saturé et ça évolue vers une sorte de rock'n'roll cradingue endiablé au refrain totalement imparable. Avec le second titre intitulé "Keep this love", on s'aperçoit que le groupe a fait évoluer sa palette et ses envies, on se retrouve avec une piste country red-neck avec un banjo sautillant parfaitement imparable également. Et la troisième piste, "Worm wolf", qui lorgne vers le groove d'un morceau de Prince renforce ce sentiment d'avoir affaire à un groupe qui poursuit sa mue, tout ça avec la patte The Experimental Tropic Blues Band.

Et avec les morceaux suivants, TETBB renouvelle le plaisir avec des titres parfois très surprenants ("Can't change", très "Gainsbarrien", la doublette "Nothing to prove" noisy à souhait) et d'autres dans la lignée de ce qu'ils nous ont déjà offert sur le premier album ("Break game") mais avec un savoir-faire qui est monté d'un cran. Avec cet album, The Experimental Tropic Blues Band vient de passer du statut de très chouette groupe à celui de groupe carrément excellent.

The Experimental Tropic Blues Band / Chronique LP > Captain Boogie

The Experimental Tropic Blues Band - Captain Boogie Dès les premières minutes de Captain boogie, The Experimental Tropic Blues Band mérite son Experimental et affirme sa volonté de ne pas être considéré seulement comme la réponse belge au Jon Spencer Blues Explosion : effectivement ça sent le blues rock'roll à plein nez mais la formule contient aussi de gros bouts de Black Sabbath pour un titre en forme d'excellente entrée en matière. Avec "Hippidy yop", le ton reste tonitruant et efficace en diable : riff classique mais à la ténacité éprouvée, une voix qui sait moduler les tons pour un rendu assez réussi, un refrain qui squatte les cages à neurones sans trop de difficulté. "Disco d'inferno" semble reprendre la même recette que la plage précédente mais avec une variation bienvenue : une montée éjaculatoire d'électricité ponctuée par un saxo grinçant et électrisant. Après quelques titres bien envoyés mais au final assez traditionnel, on se demandait justement ou était passé les influences stoner parce que The Experimental Tropic Blues Band enchaine les titres sans sourciller mais néglige le mélange détonant de la piste introductive et c'est particulièrement dommage. Le morceau "Bang your head" arrive donc à point nommé avec son rythme saccadé propice aux hochages de tête : un compromis excellent entre le Jon Spencer Blues Explosion et un Unida. La suite sera plus tempérée mais néanmoins quand même digne d'intérêt : sur "Goddam blues", le groupe s'essaie aux accalmies temporaires et aux ambiances prolongées hypnotiques avec un compteur temps qui frôle les 6 minutes sans que l'on ne s'ennuie ou que l'on ait envie de zapper.
Quelques brulôts rock'n'roll plus tard, l'album se termine avec la satisfaction d'avoir trouvé un groupe qui mérite une plus large attention. On regrette parfois quelques facilités énervantes (les onomatopées de "cock-a-doodle-do" presque digne de la danse des canards) mais avec l'impossibilité de leur en tenir compte, surtout quand The Experimental Tropic Blues Band se fend d'un "Those dicks" qui mérite un bon 9/10 sur l'échelle du W-fenec concernant le déboitage d'épaules. En définitive, un mention très bien pour ce Captain boogie qui contient un paquet de pépites ! Allez les voir sur scène, les ayant écouté d'une oreille trop distraite à Dour, je peux vous dire que ces types là savent mettre le feu comme il se doit à une audience adepte de rock'roll enflammé.