Avec son nouvel album, Evenline montre sa capacité à se forger son identité, s'éloignant de ses modèles en ne choisissant pas spécialement la facilité. Retour sur cette sortie et cette évolution avec son chanteur et, du même coup porte-parole, Arnaud.
Vous pouvez jouer avec des groupes plus rock et d'autres plus métal, avec quelle scène avez-vous le plus d'affinités ?
On n'a pas spécialement de préférence à vrai dire. Tout ce qu'on aime, c'est la scène ! D'un point de vue "logique", il est préférable de jouer avec des groupes "métal" mais on a un style de musique "Rock U.S / Métal alternatif" qui est un style de rock "caméléon" si je puis dire, un peu "passe partout". On peut jouer des balades comme des morceaux bien "heavy". On peut jouer avec des groupes "rock" et des groupes "métal". Maintenant, s'il faut choisir, oui je pense vu la tournure du style du nouvel album, il vaut mieux jouer avec des groupe "métal".
In tenebris est aussi le titre d'un bouquin de Maxime Chattam, vous le saviez avant de presser l'album ?
Oui, on le savait et ça nous a même aidé à choisir le titre de l'album (rires). C'est un clin d'œil très assumé à cet auteur que Tom et moi adorons. Pour tout dire, je lisais "La trilogie du mal" pendant l'écriture de l'album.
Pourquoi avoir choisi ce titre en latin ?
C'était ou un titre en français ou un titre en latin. On est parti sur In tenebris car la signification collait parfaitement aux textes de l'album.
Avec cet album, vous avez durci le propos depuis vos débuts, pourquoi cette évolution ?
Tout simplement parce qu'on le ressentait comme cela. On n'avait pas envie de jouer des balades au moment de l'écriture de l'album. Personnellement, j'avais une hargne et une haine en moi qui devait sortir. Donc durcir le jeu était une évidence logique.
Le fait qu'on vous compare souvent à Creed ou Alter Bridge a joué dans cette évolution ?
On nous compare forcément à ces groupes et ça ne nous dérange pas du tout si ce n'est qu'aujourd'hui, on ne pense pas leur ressembler. Autant notre premier EP faisait très Creed ou Alter Bridge. Autant notre premier album, faisait encore un peu Alter Bridge. Mais là, In tenebris ne ressemble à aucun de ces deux groupes sauf peut être sur ma voix en chant clair qui est souvent comparée à celle de Scott Stapp de Creed. Mais musicalement, on n'y est plus du tout.
L'enregistrement de versions unplugged, c'était juste comme ça ou vous pensez le refaire ?
Personnellement, j'adore l'acoustique, la musique folk. Donc le proposer sur des titres de notre premier album était presque une suite "logique" vu la nature des compositions. Cela s'y prêtait beaucoup. Certains titres ont même été composés à la base guitare / voix. Là, sur cet album, on le ressent beaucoup moins voire pas du tout... Donc on y voit pas vraiment l'intérêt ou l'envie est moindre.
Un groupe comme Klone trouve beaucoup plus facilement de dates en jouant en formation acoustique, vous pourriez faire une tournée unplugged ?
Oui, d'un point de vue logistique, c'est plus facile aussi ! Faire une tournée unplugged, oui ! Mais cela demande beaucoup de travail de réadapter tous les titres. Donc ce n'est pas notre priorité pour être honnête. Mais pourquoi pas si la tournée est intéressante. Cela demandera réflexion.
Les dates de concerts sont difficiles à trouver, ça va bouger ?
On l'espère ! Là, à vrai dire, on pense déjà à l'après In tenebris. À "comment les choses vont évoluer ? Comment on peut les faire évoluer ?". On étudie toute proposition de dates de concerts bien sûr. On refuse les dates "non qualitatives" ou les endroits où on a déjà joué pour se concentrer sur le projet "évolutif" de la chose. On veut évoluer. Pas régresser...
Reprendre Jamiroquai sur scène, c'est une chose, l'enregistrer pour le mettre sur l'album, c'en est une autre, il y a eu débat au sein du groupe ?
Pas vraiment... On voulait vraiment l'enregistrer pour faire plaisir à nos fans qui étaient demandeurs depuis bien longtemps avec cette chanson. C'était presque évident de l'inclure à l'album. Et musicalement, elle s'y prête plutôt bien. Elle est très cohérente avec le reste des chansons de l'album.
Jamiroquai, c'est pas vraiment votre univers musical, qui a proposé cette cover de "Deeper underground"?
On écoute de tout, détrompe-toi... J'écoute du Jamiroquai, Tom aussi et Fab aime bien également. J'ai proposé cette cover à nos débuts car j'ai tout de suite entendu le potentiel "métal" ou "rock" du titre. C'était évident que ça allait sonner. Les riffs sont lourds et groovy. Ils peuvent même se chanter ce qui prouve qu'ils sont efficaces. On s'est permis de composer un pont et une fin, histoire de se l'approprier un peu plus, mais sinon on a beaucoup respecté la chanson originale.
Votre style est fait pour les États-Unis, c'est un rêve qui peut devenir réalité ?
C'est un rêve ! Qui s'éloigne de plus en plus que le temps passe mais c'est un rêve...
L'album y est sorti début janvier, vous avez des retours ?
Pour le moment non, pas vraiment...
Vous sortez un nouveau clip fin mars, vous pouvez nous en dire plus ?
Oui, ce sera le clip de la chanson "Silene capensis" qui traite de l'insomnie, des rêves et des cauchemars. Il a été réalisé par Julien Patoue qui s'est déjà occupé de nos deux premiers clips pour cet album. On espère que les retours seront positifs.
Travailler avec Dooweet, c'était une évidence ou vous avez démarcher ailleurs ?
Ils nous suivent et nous soutiennent depuis le premier album, ils voulaient faire de même pour ce nouvel opus, alors nous n'avons pas eu besoin de chercher ailleurs.
Si je pouvais exaucer un seul vœu pour Evenline, ce serait lequel ?
Je choisirais le vœu de pouvoir réaliser tous nos vœux (rires)
Merci Arnaud, merci Evenline, merci Sarah chez Dooweet
Crédit photos : Avril Dunoyer Photographies