Dés les premières secondes de ce nouvel album, on comprend que Evenline n'est pas resté campé sur sa position à jongler entre grunge et métal dans l'ombre de Creed / Alter Bridge, non, les mecs ont choisi de muscler leur jeu et leur son, on se retrouve donc avec une ambiance bien plus métallique. Avec un titre comme In tenebris, on pouvait s'y attendre mais entre vouloir assombrir le propos et réussir à ternir ses guitares, ses rythmiques et noircir le vocabulaire, il y a une marge. Evenline franchit donc "clairement" (ahah) un cap en présentant une facette plus obscure de sa personnalité.
Pour autant, que les fans de la voix d'Arnaud et de son style proche de Scott Stapp / Aaron Lewis soient rassurés, cette tonalité est toujours bien présente. C'est l'ensemble qui s'est métallisé, les frappes sont plus sèches, les distorsions plus agressives (avec même un mini solo sur "Straitjacket"), le chant lead garde ses charmes mais trouve des ressources pour envoyer des choeurs et des passages plus gras, mêmes les murmures deviennent rageurs ("All against me"). Le contraste entre les parties bien métal et le chant très pur donne beaucoup plus de relief à l'ensemble et promettent de la sueur en concert ("Silene capensis", "From the ashes"). Au milieu de ces vagues de riffs, Evenline a osé placer sa reprise de Jamiroquai, le faire en live, c'était déjà couillu, l'enregistrer et l'intégrer à l'album, ça l'est davantage et grâce à une intro bien travaillée, le "Deeper underground" du cowboy de l'espace passe comme une lettre à la poste (enfin, pas la poste du bled d'Aurelio, une poste qui fonctionne), la cover est suffisamment transfigurée pour être intéressante même si Arnaud a peut-être parfois un peu trop cherché à reprendre le phrasé si typique de l'original... alors que la fin plus brutale ne fait pas tâche.
Alors qu'après son détour acoustique (du plus bel effet), on pouvait penser qu'Evenline chercherait à arrondir davantage les angles et jouer sur la chaleur qu'ils sont capables de dégager pour séduire un public plus large, les Franciliens ont opté pour la difficulté et le durcissement de leur identité. Quand les prises de risques sont des réussites, il faut le dire alors je le dis, bravo les gars.
In tenebris
All against me
Straitjacket
Silene capensis
Echoes of silence
Sometimes we die
Broken promises
Never there
Deeper underground
From the ashes
Wasted years
Straitjacket
Silene capensis
Echoes of silence
Sometimes we die
Broken promises
Never there
Deeper underground
From the ashes
Wasted years
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