Chroniquer Etron, ça nous (enfin, votre serviteur surtout...) vaut toujours quelques railleries. Oui, Etron, c'est un nom de groupe totalement merdique. Malgré tout, A world of nerds, le dernier disque enregistré chez son altesse Steve Albini avait fait son petit effet. Après une tournée en Ukraine, le groupe sort ce Cosmic ukrainian, surement inspiré par quelques belles rencontres (et le "dawa" géopolitique aussi qui règne dans ce pays). Le résultat, 8 titres old-school tourné vers le futur. Enfin, pas trop quand même.
Le premier titre, en forme de "coucou, on est Etron, on est de retour", n'est pas forcément engageant de suite mais on se laisse enivrer de nouveau par le minimalisme de la formation. La deuxième piste, "Drotchete", est beaucoup plus immédiate : la boite à rythme embarque les oreilles, le chant en mode spoken-word fera le reste. Etron, c'est du less is more mais le plaisir d'écoute est présent et il s'accroît. Après quelques écoutes, on prend conscience qu'Etron a nettement réorienté sa musique : le groupe privilégie de plus en plus le down et mid tempo et les ambiances sous morphine. En résulte un album qui met plus de temps à faire son effet et quelques écoutes seront révélatrices : des titres qui te paraîtront assez passables pourront probablement devenir excellents par la suite, on pense notamment à "String dimension" et ses claviers que même Jean-Michel Jarre n'arriverait plus à cautionner.
Etron continue son bonhomme de chemin et à l'instar de son nom, s'approprie le mauvais-gout pour alimenter sa singularité et ça fonctionne bien sur Cosmic ukrainian. Etron, etron, petit patapon (désolé hein...). Etron, c'est toujours pas de la merde (désolé hein bis...).
Liens pour Etron
- etronrock: MySpace (230 hits)
Etron discographie sélective
lp :
Cosmic uktrainian
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lp :
A world of nerds
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Liens Internet
- Glaz'Art : site officiel
- Prévention Audio : Prévention Audio
- Coreandco Webzine : Le zine qui en veut en-core...
Rock > Etron
Etron / Chronique LP > Cosmic ukrainian
Etron / Chronique LP > A world of nerds
Ceux qui ont déjà jeté un œil (et leur âme) dans les livres de Charles Bukowski le savent, étron, c'est typiquement le genre de mots (besogner, est le second qui me vient à l'esprit...) qui faisaient parti du champ lexical sous testostérone du grand Charles. Première raison de ma sympathie pour ce duo belge donc. Deuxième objet de mon intérêt, A world of nerds a été enregistré/mixé par le gourou de l'indé Steve Albini (une foultitude de trucs cultes : Nirvana, Neurosis, les premiers P.J Harvey) et ça promet un disque sans aucune tricherie sonore ni ce putain d'auto-tune qui s'est même invité sur le dernier Stone Temple Pilots (soupir). Troisième raison de cette chronique : le disque peut-être particulièrement excellent et mérite qu'on s'y attarde. Notamment sur un morceau comme "Mama drinks" qui entame l'album de manière convaincante : a worlds of nerds sera old-school voir un peu plus que ça. Le duo célèbre le Retro-Rock à papa et le retro-groove à maman avec un beau costard indie-rock au travers d'une phase qui allonge considérablement la durée du morceau et sa propension à hypnotiser. Deuxième chapitre ("Nightlife/shitlife") et première faute de goût avec l'usage du français dans une pseudo-harangue qui émiette le cachet d'un titre pourtant assez redoutable à la base (et qui le restera au final...) mais se voit un poil gâché : Megan Fox avec une verrue sur le nez, ça reste tout de même Megan Fox... Après 3-4 morceaux, on se dit qu'on tient un putain de bon disque mais la suite va s'avérer beaucoup moins accrocheuse. Peut-être à cause de la boite à rythme assez lassante sur une longue durée où parce que le groupe s'éparpille un peu en prenant des orientations qui me plaisent un peu moins, entres autres sur le titre "Wonder linceul" très The Cure période cold wave et The Cure et votre serviteur, ça fait deux... On notera un sursaut d'orgueuil sur le très incisif "Brainleak" avant que le groupe ne retombe dans un registre plus anecdotique (mais pas forcément déplaisant) avec l'étape finale, "March of the nerds". Assez scotchant et remuant au départ, juste sympa et un peu routinier dans la conclusion, A world of nerds reste un album à découvrir pour les amateurs de rock old-school. Car Etron, c'est vraiment pas de la merde. (C'est AureliO qui m'a mentalement obligé à cette conclusion de chronique prévisible)