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Epiq / Chronique LP > Pas bravo la viande

Epiq - LP2 Pas bravo la viande ? Tu m'étonnes, John ! Quand on additionne ce qui a trait à la souffrance et maltraitance animale et l'aberration écologique que sont la déforestation et les milliers de litres d'eau utilisés, induits par l'élevage intensif, il n'y a pas de quoi fanfaronner devant son pavé de rumsteack saignant... Et qu'on ne m'accuse pas de prosélytisme, je ne suis même pas végétarien ! Pas certain que les gars charentais le soient non plus, le groupe s'appelle Epiq, pas Ethiq. Pourquoi ce titre saugrenu alors ? Bonne question, que je n'ai pu leur poser car le hic, c'est que je rédigeais ces lignes (au stylo Bic... nan j'déconne) au moment même où ils jouaient fin mars au Supersonic à Paris (ça, c'est véridiq).

Dès les premières secondes de "La frairie" qui ouvre ce disq (dispo en LP et digital), je reconnais d'emblée le son de basse et le doigté caractéristique de Laurent Paradot (Gâtechien,Captain Parad, Balboa To Bilbao), qui retrouve ici son complice de longue date d'Headcases, Matgaz (aussi derrière les fûts de Mars Red Sky, James Leg etc.), les deux étant accompagnés depuis le premier album Duo / Trio (2016) de Brunard, multi-percussionniste (balafon, dum dum, krin, karignan). Quand on y adjoint des guests vocaux (Lassina Coulibaly et Abdoulaye Dembélé ) pour enrichir les morceaux de chants traditionnels africains, et qu'on mélange tout ça, on obtient un joyeux bordel bigarré, ethniq et atypiq, détonant et entraînant. Afro-noise ? Tribal-metal ? Comme dit un pote, les étiquettes, ça gratte, on peut s'en passer mais ce qui est certain c'est que cette musiq n'est pas commune. J'ai déjà utilisé "typiq", je suis à court d'inspiration... un véritable OVNIq ? Attention donc à bien s'échauffer avant de lancer ce Pas bravo la viande, pour éviter tout risq de luxation de la hanche ou autre blessure, du fait des rythmes chaloupés du Gazeau et des gaziers. Et si je devais citer deux groupes qui se rapprochent de ces chics types, ce serait La Colonie de Vacances et (feu ?) Deux Boules Vanille, autre projet dans le genre bien barré lui aussi (deux batteurs avec des pads qui envoient des rythmes des tropiq).

Pas bravo la viande mais bravo Epiq !

Publié dans le Mag #55

Epiq / Chronique EP > 45T

Epiq Difficile de ne pas être un poil déçu durant les premières écoutes de ce premier 45T d'Epiq, duo qui rassemble rien de moins que Matgaz (Billy Gaz Station, Pegazio, Headcases, Mars Red Sky...) et Laurent (Headcases, Gâtechien, La Parade...). Doublement déçu même parce que ce 45T sort sur Gnougn records, un label qui a aligné les sorties de disque à la forte personnalité ces derniers mois (Gâtechien justement, Poil, Ultra Zook...) et donc niveau attente, on était au taquet.
Un coup de mou, ça arrive à tout le monde sauf qu'ici, il s'agit d'un faux coup de mou. Ce qui apparaît comme deux titres plaisants, mais sans plus au départ, devient, au fur et à mesure des écoutes, un combo instrumental qui semble être à la fois là où on l'attendait tout en surprenant positivement l'auditeur dans ses choix.
Dès le premier titre, on retrouve la basse de Laurent que l'on avait adoré dans Gâtechien, capable de mélodie accrocheuse, d'être anguleuse, à la fois agressive et sautillante tandis que derrière, Matgaz fournit un accompagnement sobre mais parfaitement adéquat. Durant trois minutes, les accroches mélodiques se font nombreuses et l'on finit par les déceler petit à petit. Après le premier titre, on se dit que le chant va poindre durant la seconde piste et en fait non... Reste qu'avec la voix de Laurent, Epiq aurait vite fait de ressembler à Gâtechien et il est aisé de comprendre ici les envies différentes des deux musiciens. En live, ces morceaux, sublimés par l'énergie, doivent valoir leur pesant de cacahuètes. On a hâte d'entendre la suite et surtout comment le duo va bien pouvoir décliner cette formule sur un long effort. A suivre.

NdR : il ne s'agit pas de l'artwork du 45T puisque celui-ci n'en est pas doté.