Actifs depuis le milieu des années 1990 sur la scène heavy-blues psyché-kraut américaine et plus précisément New-Yorkaise, les Endless Boogie continuent leur vaporeuses pérégrinations sonores à travers la sortie récente de leur cinquième album, Admonitions, prise en charge conjointement en France par No Quarter et Modulor. Le groupe, connu pour ses jams sessions endiablées, ne déroge pas à la règle et lance sept titres à l'identité inimitable où le temps n'existe - presque - pas (deux titres dépassent tout de même les vingt minutes !!!).
Enregistré sur deux ans avec plusieurs sessions à la clé, dans le studio de Jacob Sjöholm de Träd, Gras Och Stenar) dans l'archipel intérieur de Svartsjö en Suède, mais également à Brooklyn et au Texas, Admonitions se révèle par son "boogie" imparable, ses gimmicks de guitares loopées et ses phrasées en cascades, et cette voix caverneuse d'ivrogne qui s'immisce dans ce tourbillon groovy. L'écoute de ce disque nous emmène vers les déserts et les steppes américaines où la chaleur règne, ou bien en intérieur, dans les bons vieux bars enfumés où l'ambiance bluesy est l'âme des lieux (là où doit être ce bon vieux Paul Major sur la pochette).
Endless Boogie, c'est un peu à la fois ZZ Top, The Stooges, Neu!, Hawkwind, Tom Waits et Cream. Admonitions, du rock qui se vit en concert, où l'énergie est palpable, avec un effet tout particulièrement hypnotisant (comme dans "Counterfeiter" dans lequel est invité Kurt Vile) et addictif ! Et ouais, à peine l'album terminé qu'on est déjà en mal de ce boogie infini.
Publié dans le Mag #51