Empyr - Unicorn Au W-Fenec, on prend soin des lecteurs et on a le sens du sacrifice. Donc on a testé pour vous le nouvel album d'Empyr.

"La possibilité de l'existence des trous noirs n'est pas une conséquence exclusive de la relativité générale : la quasi-totalité des autres théories de la gravitation physiquement réalistes permet également leur existence. La relativité générale, à l'instar de la plupart de ces autres théories de la gravité, non seulement prédit que les trous noirs peuvent exister, mais aussi qu'ils seront formés partout où suffisamment de matière peut être compactée dans une région de l'espace. Par exemple, si l'on compressait le Soleil dans une sphère d'environ trois kilomètres de rayon (soit à peu près quatre millionièmes de sa taille), il deviendrait un trou noir. Si la Terre était compressée dans un volume de quelques centimètres cube, elle deviendrait également un trou noir. Pour l'astrophysique, un trou noir peut être considéré comme le stade ultime d'un effondrement gravitationnel." (source : Wikipedia, parce qu'on a les références culturelles qu'on mérite).

Oui, bon, là vous vous dites que cette chronique débute bizarrement. C'est normal, s'intéresser à la formation des trous noirs, c'est toujours plus intéressant même si on n'entrave pas un cailloux à l'astrophysique qu'écouter Empyr. Et en plus c'est cohérent avec le contenu de l'album. Vous l'aurez compris, une chronique d'Empyr ne saurait être, dans ces pages, pertinente, journalistique et/ou un tant soit peu objective. La faute à un premier album pour le moins bouchonné de la part d'un soit-disant "all-star band à la française" dont on n'attendait franchement rien. En même temps, "à la française" hein, ça aurait du nous inquiéter. Bref là le groupe remet ça avec Unicorn. Et autant le dire tout de suite, à côté de celui-là, The peaceful riot, c'était la huitième merveille du monde. OK on exagère. Mais pas beaucoup. Non vraiment...

Parce que d'entrée de jeu, ça sent moyen bon avec "It's gonna be", single idéal pour générique de série TV... si si, d'ailleurs c'est exactement ça, même que le morceau a été utilisé sur un teaser de la série TV Les Experts : Manhattan. Bon, c'était pour un teaser pub. C'est dire le niveau de considération de ces gens-là pour les groupes français. Pour le générique, ils ont pris des grands garçons, en l'occurrence les Who, que la franchise a d'ailleurs ressuscités. Vanne à part, on a quand même entendu bien pire ces-derniers-temps et pour la peine, on va être gentils et dire que c'est pas si mal par rapport à ce que le groupe a pu commettre sur son premier album. Et aussi dans la suite de cet Unicorn. Mélodie sympathique, arrangements faciles certes, mais c'est conçu pour rester dans les têtes et ça marche. Deux minutes et précisément trente-cinq secondes pas plus. Voilà, c'était la partie "chronique sympa" du nouvel opus d'Empyr. La suite est un chouilla plus méchante. Et encore, on ne parlera même pas de la pochette.

Tiens la suite parlons-en justement, on passe de la soupe avec "Give me more", où là, niveau mièvrerie crasse, ça va très très loin, à tel point que l'on a envie de prendre la galette et de la brûler avec un plaisir sadique, à la grosse bûche de Noël achetée chez Lidl. Pas chère mais objectivement dégueulasse pour qui a un minimum de goût. Tiens d'ailleurs, "Give me more", c'est aussi un titre bien putassier de Britney Spears, voilà qui vous pose un nom de morceau (on disait quoi précédemment à propos des références culturelles ?). Troisième titre de la purge, de l'album pardon, "Do it" la joue vaguement synthé-pop pour ado-prépubère. Pourquoi pas après tout, c'est une cible marketing en soit. Jordy avait sa cible, Frank Michael aussi... Mais là c'est quand même assez atroce. Et que l'on se méfie, les ado ont parfois bon goût et peuvent aussi écouter au hasard Mastodon... bon ok Deftones... d'accord, Linkin Park. Mais pas Empyr hein... Next. Pour "Goodbye", le groupe a eu la "bonne" idée de ressortir de la mâle à jouets les vieux synthés playschool pour monter en neige une mélodie dégoulinante de guimauve. Et le pire, c'est qu'il y a même les grumeaux ; ça même dans Top Chef, ça passe pas.

Quatre morceaux écoulés... P*****, ça va être long jusqu'à "Quiet". Oui celui-là je l'ai retenu parce que c'était le dernier. Ecouter Empyr, c'est un peu comme aller chez le dentiste, on fait le malin parce que la secrétaire est à tomber, mais en vrai, on fixe du coin de l'oeil la sortie de secours en se disant qu'au pire, on pourra toujours tenter une retraite stratégique voire une fuite desespérée. Lâche mais humain. Ben là c'est pareil, surtout qu'après avoir subit "Helena" (sans commentaire), "Happy and lost" et surtout un "Souvenir" juste ridiculissime (le mot n'existe pas mais c'était l'occasion ou jamais de l'inventer), on est de toutes les façons déjà à moitié lobotomisé. "Under the fur" est du même tonneau, percé... et puis de toutes les façons, derrière "Around the fur", on ne peut pas exister. Quoi c'est hors-sujet ? Et alors, eux-aussi. Même pas un vrai morceau pour sauver tout ça, rien, ou si peu... The peaceful riot avait son très estimable "Water Lily", sous influence certes mais drôlement efficace, là, c'est le néant absolu. Même si on pourra considérer qu'à côté des trucs infâmes que l'on a du supporter pour arriver jusque là, "Still here" et "Quiet" sont encore ce qu'il y a de moins... pire. Parce que cette fois, c'est confirmé, avec Unicorn, Empyr invente la variétoche vaguement électro-pop (accessoirement pseudo rock) à guitare... presque sans guitare. Pas besoin de vote ni de jury, le disque de plomb 2011 option daubasse de concours est pour eux, obligé.