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emily_haines_promo.jpg Née en 1974 à New Delhi de parents canadiens, Emily Haines se tourne assez tôt vers la musique et, après des études dans une école d'art, enregistre son premier disque solo à même pas 22 ans (Cut in half and also double). A l'époque, elle fait la connaissance d'un certain Kevin Drew, qui l'invitera quelques années plus tard à poser son filet de voix sur quelques compositions de Broken Social Scene mais avant, la demoiselle fait ses premières armes au sein d'un groupe avec Metric. Laquelle formation connaît un succès croissant au fil de ses sorties : du Mainstream EP en 1998 jusqu'à l'album Live it out en 2005. Entre-temps, Emily a fait une petite infidélité à la musique et se laisse séduire par le cinéma en apparaissant dans le film Clean (2004), réalisé par le frenchy Olivier Assayas.
Désireuse de retrouver un peu plus de liberté artistique, sans pour autant fermer la porte à Metric, elle s'échappe le temps d'un projet (quasi) solo sous le nom d'Emily Haines and the Soft Skeletons, via lequel elle sort en septembre 2006 l'album Knives don't have your back.

Emily Haines / Chronique LP > Knives don't have your back

emily_haines_and_the_soft_skeletons.jpg "Our Hell", titre inaugural de Knives don't have your back porte étrangement mal son nom, mais c'est à peu près la seule chose que l'on pourrait lui reprocher. Mélodies feutrées, piano omniprésent, ambiances ouatées et mélancolie délicate, ce premier morceau aurait pu être baptisé "Our Eden" que cela ne nous aurait pas surpris outre mesure. Mais peut-être faut-il chercher la signification ailleurs, dans des paroles qui tendent à suggérer que contrairement à nombre de ces contemporaines, Emily Haines a des choses à dire. Le deuil, la lutte pour le droit des femmes ou la futilité de certaines questionnements supposés existentiels sont autant de termes abordés par la séduisante canadienne dans des compositions aux rythmes posés et structures simples dominées par une équation on ne peut plus minimaliste : un piano, quelques arrangements soigneusement orchestrés et une voix... Enchanteresse et suave, avec une voix pareille, difficile de ne pas succomber à charme de ces instants de grâce intemporelle, mais au-delà de ça, la canadienne a su poser les bases d'une oeuvre au songwriting tout sauf artificiel.
Atmosphères vaporeuses, morceaux interprétés sans fausse pudeur, avec une retenue rare, Emily ose un virage à 90° par rapport à son rôle au sein de Metric mais parvient sans doute à se retrouver un peu plus face à elle-même, dans un rôle qu'elle affectionnait déjà à ses débuts discographiques. Impossible dès lors de se cacher derrière les artifices. A ses côtés, un prestigieux backing band : The Soft Skeletons, soit une troupe de musiciens aguerris qui entourent la belle pour offrir un écrin de rêve à des compositions délicatement envoûtantes ("The Lottery", "Mostly waving"...). Au casting, Evan Cranley du groupe Stars, Scott Minor (Sparklehorse), Justin Peroff (Broken Social Scene) et Jimmy Shaw (Metric) accompagnent la vocaliste/compositrice dans les quelques treize morceaux qui composent Knives don't have your back. Du léthargique "Reading in bed" au sombre et nostalgique "Nothing & nowhere" ou le magnifique "Winning", en passant par le plus lumineux "TeleThon", la canadienne nous offre sur un plateau d'argent une série de compositions doucereuses dont le merveilleux "Crowd surf off a cliff". A travers sa petite escapade hors du système Metric, Emily Haines livre un album aux mélodies éthérées et aux harmonies délicatement ciselées. Idéal pour les longues nuits d'insomnies qui nous laisserons l'esprit embrumé par ses mélodies narcoleptiques et ses petits subtilités qui, au fil des écoutes, se dévoilent discrètement les unes après les autres...