Rock Rock > Eluvium

Biographie > Soundscapes from your mind

Eluvium est le projet de Matthew Cooper, musicien américain plutôt prolifique puisqu'il est auteur de 5 albums entre 2003 et 2010, ceux-ci entrecoupés de disques collaboratifs, EP, apparition sur diverses compilations et travaux avec Charles Buckingham sur le side-project Window Exchange, Concert Silence. Fidèle depuis ses débuts discographiques au label Temporary Residence Ltd. (Envy, Explosions in the Sky, Grails, Mono...), Cooper publie 3 albums entre 2003 et 2005 (Lambent material, An accidental memory in the case of death et Talk amongst the trees). Une semi pause en 2006 lui permet de sortir tout de même l'EP When I live by the garden and the sea avant d'enchaîner avec un quatrième album intitulé Copia (2007). La même année, il remixe le "So long, lonesome" d'Explosions in the Sky avant de participer à un split avec Jesu l'année suivante. 2009 sera une année d'absence discographique, la première depuis la naissance d'Eluvium... qui reprend rapidement son rythme avec la sortie de Similes en février 2010.

Eluvium / Chronique LP > False readings on

Eluvium - False readings on Si je ne me plante pas, c'est le huitième album d'Eluvium ! Après de nouvelles incartades solo (Martin Eden) et entre amis (Inventions avec Mark T. Smith d'Explosions in the Sky ou MRC / PRB avec Peter Broderick qui bosse lui aussi en solo ou avec Efterklang), Matthew Cooper continue donc son bonhomme de chemin et enquille toutes les idées pour décorer l'air de ton salon les soirs d'été ou les matins d'hiver. Ou alors n'importe quand si tu veux changer de monde et plonger dans un univers aux ambiances délicates, oniriques et qui se contemple à l'infini. Quelques chants donnent un aspect presque religieux, en tout cas sacré, à certaines plages et pour donner un équilibre à l'ensemble, ce sont des guitares distordues qui viennent en nappes se couler sur quelques autres. Sans aucune contrainte, l'Américain délivre un nouvel ensemble de titres relaxant (et sans flûte de pan), complètement zen (donc sans la moindre goutte de haine) et d'une beauté indicible (et oui, tout ça pour dire que c'est indescriptible).

Eluvium / Chronique EP > The motion makes me last

Eluvium - The motion makes me last Inarrêtable en cette année 2010, Matthew Cooper, l'architecte d'Eluvium n'en finit plus d'enchaîner les sorties via le toujours excellent label Temporary Residence Ltd. (Envy, Explosions in the Sky, The Black Heart Procession...), après l'album Similes, le très limité "one-track album" Static nocturne sorti confidentiellement en édition ultra-limitée (200 copies physiques de par le monde seulement) et le CDEP Leaves eclipse the light, voici maintenant la séquelle de ce-dernier : The motion makes me last. Au programme, quatre compositions dont le morceau-titre, figurant déjà au tracklisting de Similes, deux inédits ("Crash deconstructed" et "Remnant signals") ainsi qu'un remix de "Leaves eclipse the light", voici donc un mini-EP en forme de single, mais façon Eluvium, soit très classe, épuré, sans le moindre superflu et plutôt une sophistication subtile, raffinée, à la beauté rare comme souvent avec cette entité un peu à part.
Car chez Eluvium, rien n'est laissé au hasard, le moindre silence semblant avoir été murement réfléchi, la plus petite esquisse mélodique, ciselée avec une aisance et un savoir-faire particulier, comme sur le pudique "Crash deconstructed", véritable ode à l'ataraxie de l'âme, appuyée par un clavier enjôleur et quelques harmonies célestes, bercées par le rythme d'un ocean ambient/post-rock tantôt éthéré, tantôt plus dense et déchaîné. Derrière la saturation de l'atmosphère par Matthew Cooper, il y a un véritable déferlement émotionnel puis comme souvent chez lui, une longue plage ambient aux vagues esquisses mélodiques pour laisser la tension retomber ("Remnant signals"). Pour un résultat qui bien que très court, reste toujours aussi élégant qu'à l'accoutumé... Conclu par un remix, certes agréable mais pas non plus indispensable The motion makes me last devrait ravir les inconditionnels d'Eluvium, les autres passeront leur chemin, sans surprise.

Eluvium / Chronique LP > Similes

Eluvium - Similes Appel des songes, immersion éveillée dans le royaume de Morphée, invitation aux rêveries contemplatives bercées par les larmes du crépuscule, le cinquième album de Matthew Cooper publié sous le pseudo d'Eluvium est certainement le disque idéal pour appréhender l'oeuvre de cet américain, passé maître dans l'art délicat de la mise à nu mélancolique, drapé dans des nappes d'un ambient à la fois pudique et feutré. Ethérée, la musique de Similes l'est assurément, enjôleuse et veloutée, elle l'est encore plus, surtout depuis que son auteur a décidé d'y inclure du chant.
De "Leaves eclipse the light" à "Cease to know" en passant "Weird creatures" ou "Making up minds", Eluvium passe son temps à sculpter des pièces renvoyant l'image des panoramas idylliques fantasmés par leur auteur. Et l'onirisme qu'il met dans sa musique s'instille tout naturellement en nous, sans effort. Les nappes ambient nous enveloppent de leurs textures cotonneuses, le clavier semble nous indiquer la direction à suivre et le chant, souvent placé assez bas, finit par nous plonger dans cette douce léthargie introspective que l'on retrouve chez les maîtres de la mouvance post-rock.
Le parallèle avec la musique d'un Explosions in the Sky, d'un Mogwai ou d'un Sigur Ros ne s'arrête pas là. Car si l'oeuvre de Matthew Cooper ne se nourrit jamais d'explosions de guitares et de crescendo éruptifs, elle possède ce côté introspectif et ascensionnel que l'on retrouve régulièrement dans les passages les plus lents et apaisés signés des groupes cités plus haut. Perché tout en haut de cimes invisibles, Eluvium semble regarder le monde à travers un prisme angélique, bercé par quelques battements de coeur fragiles et des arrangements finement ciselés... La grande classe.

Ces quelques mots sont dédiés à P., un "grand" monsieur parti trop vite. Qu'il repose en paix.

Eluvium / Chronique Split > Jesu | Eluvium

jesu_split_w_eluvium.jpg Artiste protéiforme surdoué, Justin K.Broadrick (Godflesh, Final), n'en est pas moins un homme d'affaires avisé. Car entre les albums (Jesu, Conqueror) et autres EP's (Heart ache, Silver) destinés au "grand public", l'anglais aime publier des objets plus confidentiels souvent disponibles dans des éditions très limitées. Ainsi l'EP Sun down/sun rise sorti en vinyle en Europe et sur l'édition CD japonaise de Conqueror fut très rapidement épuisé, la compilation de raretés Pale sketches n'est prévue qu'à 2000 exemplaires et ce split réalisé avec Eluvium par le label Temporary Residence (Explosions in the Sky) n'a été pressé qu'à 4000 exemplaires.
Collaboration ambitieuse entre Broadrick et le projet solo ambient/éléctro mené par l'américain Matthew Cooper, ce split se compose de 3 pistes signées Jesu et d'une seule à mettre au crédit d'Eluvium, celle-ci étant touefois divisées en trois parties. Sur la face A, 3 compositions évoluant entre post-rock ambient et shoegaze saturé, nappé de quelques lignes de guitares atmosphériques. "Farewell" et "Why are we not perfect", développent des ambiances chères à Jesu. Dans un véritable enchevêtrement sonore de boîte à rythme en retrait, de boucles et arpèges de guitares qui tournent sans cesse autours de nous et de vocaux éthérés signés Broadrick, on est emporté par la vague sonique ambient aérienne qui trouve un contrepoint sur le plus rythmé et instrumental "Blind and faithless". Sur la face B de ce split, une seule et unique composition signé Eluvium : "Time travel of the sloth parts". Une symphonie instrumentale ambient longue d'une vingtaine de minute et segmentée en 3 mouvements. Des guitares et claviers qui s'entrêmelent à l'infini dans un océan de d'effets, pour une longue plage musicale apaisante et envoûtante qui referme un split particulièrement soigné dont on ressort avec une certitude : celle qu'il faut se laisser posséder par la musique de ces deux projets afin d'en saisir tout l'éventail des émotions qu'elle procure...