Elm Tree Circle - No FOMO On ne va pas se mentir, quand on anime une émission de radio, écrit des chroniques pour un fanzine ou webzine, c'est toujours appréciable de recevoir des disques promos. Ce n'est pas le but, bien sûr mais c'est une juste reconnaissance du travail et des heures passées à promouvoir cette musique qui nous est cher. Perso, je me cantonne à parler des albums qui me plaisent vraiment ou pour lesquels on m'a fait un gros chèque. Je vous laisse juger, avec ce qui suit, dans quelle catégorie ranger ce No FOMO. Quand en plus, ledit promo est un magnifique LP blanc translucide envoyé depuis Berlin, cela fait encore plus plaisir. Merci donc Jordan Krod Rds, pour commencer.

Je ne sais pas si vous êtes familiers avec ce concept de "FOMO", acronyme pour "Fear Of Missing Out". La peur de rater quelque chose, pour celleux qui étaient au fond de la classe en cours d'anglais. J'ai une copine comme ça. Quand on fait des soirées, elle a toujours besoin d'être la dernière à aller se coucher, au cas où elle raterait un truc fun. C'est presque viscéral et paradoxalement, quand elle est dans les parages, les meilleurs moments d'un séjour deviennent justement ceux dont elle ne fait pas partie. J'ai par exemple souvenir d'une partie de pétanque à 1h du mat au pied d'un immeuble à Propriano l'été dernier, où clouée au lit à cause d'une insolation, elle nous entendait, déprimée, nous marrer comme des baleines, parce qu'on jouait avec un mix de boules normales et d'autres en plastique, jaunes, bleues, rouges etc, sous les regards mi incrédules, mi amusés, mi envieux des passants. Une soirée comme une autre mais le fait qu'elle la rate et qu'elle soit atteinte de FOMO lui conférait un cachet particulier. Mais revenons à nos moutons, enfin nos jeunes Allemands de Elm Tree Circle.

Premier EP en 2016, premier LP en 2018 et deuxième LP, qui nous intéresse, en 2020, jusqu'ici tout va bien. J'avais déjà entendu parler de ce groupe avant ce disque, écouté quelques morceaux vite fait, trouvé cela sympa mais sans plus, sans creuser davantage. Je vais revoir tout de suite ma copie avec ce No FOMO car cela aurait vraiment été dommage de passer à côté ! Musicalement ils évoluent dans la case indie emo punk machin, rien ne dépasse trop, même si ce n'est nullement plat et lisse pour autant. J'en veux pour preuve le titre "Flow", d'ouverture et sa batterie qui se fait plus catchy une fois le refrain arrivé. Ce n'est pas forcément frappant mais la première référence qui m'est venue à l'esprit en écoutant ce disque est le groupe Iron Chic de Long Island NY, davantage pour les jeux de guitares que la voix, bien moins éraillée que les Américains il est vrai. Si l'ambiance mélancolique est très présente, côté emo oblige, on en sort quelques fois pour des morceaux plus ensoleillés, comme "Violent Soho on the mood" (excellent groupe australien rock grungy 90's, Violent Soho, que je vous conseille au passage si vous ne connaissez pas) ou "Done running", clôturant l'album et peut être le titre le plus Iron Chicesque. En parlant de courir, l'album tient très bien la distance et l'écoute répétée, sans véritable temps mort, ni chute d'attention et d'intérêt, ce qui est généralement plutôt bon signe. Pour enfoncer le clou, c'était le cas la première fois que j'ai mis le LP sur ma platine et ça l'est encore à la vingtième, quand j'écris ces lignes, le morceau qui ressort pour moi est le très efficace "I got it", où l'on peut entendre un peu de mes chouchous Samiam. On a connu pire...

Si vous avez peur de rater quelque chose, ruez-vous donc sur ce No FOMO, malgré sa chouette pochette pro-LGBT mais pas très anti-covid et si vous voulez approfondir, leurs compatriotes The Deadnotes ne sont pas mal dans le genre.